An Angel From Babylon ~ [Terminé]

Les anges...
Quelles belles créatures...

On dit qu'ils ont été créé comme messager entre dieu et l'homme, quelle idée!
Nous, les anges, ne sommes pas septante-deux, loin de là. Les représentants de mon espèce se comptent en quelques dizaines, car nous sommes le résultat d'une bénédiction ou d'une malédiction lancée par un humain ou un autre ange. Il nous offre l'immortalité et d'autres pouvoirs assez aléatoires. Notre race se cache parmi les hommes en prenant leur forme, mais nous nous plaisons à nous rendre plus charismatique que le commun des mortels.

Notre espèce se divise en deux, les anges et les anges déchus. Ces derniers auraient été rejetés de l'Olympe, alors que ce sont réellement des âmes pures qui ont reçu une malédiction ou une personne malsaine transformée. Aujourd'hui, je dois être un des plus vieux ange sur Terre. Mon âge dépasse les 3 millénaires. D'ailleurs, je vais vous la raconter de suite.

~ An 1000 avant Jésus Christ, Babylone ~

Babylone la Grande, ville la plus importante de Mésopotamie, logé dans le désert aride de l'Irak. La région était une des plus riches de son époque, tout y était prospère. J'y vivais tranquillement depuis vingt-et-un ans avant cette magnifique nuit. Elle était éclairée par une Lune de cristal, étincelante comme jamais. J'avais retrouvé une vieille femme au bras de deux gardes qui la trainaient tout en l'insultant. Ils la saisirent et l'attachèrent sur un poteau, au milieu d'une petite place à l'écart des regards de tous. Elle cria quand ils lui passèrent la corde autour des poignets, puis quand ils commencèrent à la battre.

Cette vision m'était impossible, mais que pouvais-je faire? J'étais tellement rien face à ses deux gardes tout équipé. Mon fort intérieur prit le dessus et je décidai d'aller me battre pour cette vieille femme, de l'aider. Je pris un gros débris de bois, plus ou moins cylindrique et le trainai parterre en me dirigeant vers les deux gardes, qui riaient forts et criaient. Ils puaient l'alcool, leurs gestes n'étaient pas fluides, lents et leur esprit troublés par la boisson. Il fallait agir vite. Quand Gabriel arriva derrière eux, il vit la gitane sur le sol, pleine de plaies sur le visage. Je levai le bout de bois et le fis tournoyer au dessus de ma tête avec toute la force de mes bras puis l'abattis sur un des soldats. Il s'effondra dans un bruit impressionnant, j'avais eu un certain dégout quand j'eus entendu les os de son crâne craquer. La petite femme ouvra les yeux et me regarda, ses pupilles étaient devenues dorées, pleines de paillettes. Comme par magie, ses blessures se soignèrent seules, dans une lumière blanche, apaisante.

Le deuxième homme armé se retourna et dans son état d'ébriété tituba. Il se retrouva poignardé par la cage thoracique, des tâches de sang commencèrent à recouvrirent ses habits, se rependant rapidement pour ne devenir qu'une mare rouge. La vieille femme s'était délacée de ses liens comme par magie avec une agilité impressionnante et avait sorti sa lame d'une rapidité inhumaine. L'homme mourut dans un dernier gémissement presque sourd, prononçant une dernière phrase incompréhensible.

La vieille gitane se leva et se dirigea vers moi, les deux mains jointes, comme pour faire une prière. Ses yeux dorés se dirigèrent vers le ciel, comme pour invoquer une puissance divine quelconque.
Oh seigneur, toi qui vois tout, confères moi le pouvoir de transformer ce jeune homme bon. J'en appelle aux forces divines du ciel pour m'aider à le métamorphoser. Oh tout puissant, accueille cet être pur et honnête dans ta maison et confère lui les pouvoirs qui en feront un être angélique.
Une lumière argentée commença à scintiller entre ses doigts qui s'écartaient petit à petit. Ses paumes étaient brillantes et devenaient plus lumineuses pendant l'incantation. C'était un magnifique spectacle qui se déroulait, des voix célestes se mirent à chanter un magnifique chant, presque ensorcelant. Etais-je devenu fou? Était-ce un rêve?

Elle était maintenant à quelques centimètres de moi, sa respiration était régulière, contrairement à la mienne. La gitane n'avait pas répondu à mes questions, pourquoi, elle ne me voulait pas de mal… Elle baissa alors ses mains, déboutonna ma chemise et prononça une phrase totalement incompréhensible. Ses mains frappèrent ma poitrine, en plein sur mon cœur. Tout s'arrêta autour de moi et je tombai, essoufflé. Les anges continuaient à chanter leurs louanges, je les voyais presque tourner autour de moi. Ma vue était devenue floue, des rayons argentés volaient partout, en faisant des arcs de cercle. Ils sortaient des vieux gants de la femme et se dirigeait tout droit sur mon cou. Que se passait-il? Allait-elle enfin répondre à mes questions?

Une tâche couleur métal se créa juste sous ma pomme d'Adam et commença à recouvrir la totalité de mon cou, elle continua à s'installer sur mon torse et s'arrêta au milieu de ma poitrine, en formant un triangle qui pointe contre le bas. La vieille femme sourit et le néant vint.

~ Un peu plus tard ~

Cette fois j'attendais une réponse. Pourquoi ne voulait-elle pas me parler, avait-elle peur? Je n'aimais pas ne pas savoir ce qu'il se passait, et surtout quand ça me touchait personnellement. Pourquoi se voulait-elle si silencieuse? Que pouvait-elle me cacher? Toutes ces questions tournaient dans ma tête et je n'arrivais pas à y trouver une réponse. J'avais beau les retourner dans tous les sens, il n'y avait aucune solution. J'étais maintenant parterre, devant cette vieille gitane que je ne connaissais ni d'Adam, ni d'Eve et je ne savais pas ce qu'elle me voulait…

Qu'est-ce qui se passe, criai-je de toutes mes forces, totalement paniqué. La peur recommençait à me remplir, ma respiration se fit tout à coup plus rapide. Que m'avez-vous fait, pourquoi est-ce que je brille comme le soleil?

Une chaleur se développa dans le haut de mon dos et un chatouillement désagréable s'en suivit. Un ressenti tel un déchirement, comme si ma peau s'arrachait, laissant place à deux bosses argentée. Elles se déployèrent majestueusement, créant des ailes. Tout à coup, mes muscles se crispèrent et gonflèrent légèrement, mais, étonnement, je n'eus aucune douleur, juste une chaleur agréable.
Te voilà enfin ange mon cher Gabriel, tu m'as donné plus de peine que prévu et le rituel n'a pas été simple, mais tout est terminé.

La vieille femme le regarda de haut en bas, d'un air satisfait. Il avait bien changé, sa taille avait augmentée de presque une tête, pour atteindre plus d'un mètre huitante. Une partie de sa peau s'était était devenue argentée et un aura se dégageait de son corps, lui aussi de cette couleur métallique et de grandes ailes étaient déployées.
Ceci est ta nouvelle apparence, enfin, tant que tu ne voudras pas la changer…
Que m'avez-vous fait, pourriez-vous me répondre, cela fait plus de dix fois que je vous pose cette question!
Tu es un ange Gabriel, l'ange Gabriel.

Je regardai autour de moi d'un œil vif, cherchant un endroit connu, mais rien ne ressemblait à ce que j'avais vu le soir d'avant. Pas de rues ensablées, pas de murs, tout était blanc, aveuglant. Depuis quand dormais-je? J'ai perdu toutes notions du temps, les minutes défilaient plus vite que les secondes et les heures plus lentement que les deux précédentes. La vieille gitane était debout en l'air, devant moi, elle était devenue transparente, comme un fantôme.
Où m'avez-vous amené? Quel jour sommes nous?
Du calme Gabriel, cela fait trois mois que nous sommes là, tout va bien.
Comment ça trois mois… Mais vous êtes complètement malade! Ma famille, vous vous imaginez l'inquiétude, et mes amis, comment avez-vous pu faire ça?
Non, Gabriel, tu es mort pour tout le monde, tué par les soldats...

~387 avant Jésus Christ~

Cela faisait maintenant un peu moins de mille ans que je vivais, caché. La première année fut difficile, car j'étais resté encré à mon ancienne vie, convaincu que mes amis me reconnaitraient, mais quand je vis leurs yeux lorsqu'ils m'observèrent, je partis, loin. Je n'avais fait que de les croiser dans la rue, cependant l'indifférence remplissait leurs yeux, celle que l'on adresse à un inconnu et celle-ci fut tel un coup de poignard, laissant une terrible souffrance me ronger. Etant naïf, j'ai cru qu'avec le temps ils allaient avoir le déclic, mais rien ne se passa...

Le plus grand choc de ma vie fut de voir ma mère mourir. J'avais pu l'accompagner, mais que comme un assistant, mais je n'avais que soulagé sa douleur. Cette peine m'était assassine car je n'avais pas été son fils, je ne l'avais pas accompagnée au bout du chemin comme j'aurais du le faire. La femme qui m'avait mis au monde s'éteignit avec un sourire aux lèvres juste après m'avoir chuchoté un phrase à l'oreille.
Vous ressemblez beaucoup à une personne que j'aime éperdument, mais que la vie m'a arraché trop tôt, vous me faites penser à mon fils, jeune homme, vous avez le même regard, le même visage et surtout le même caractère, cette gentillesse sans fin et cette douceur...
Une larme avait roulé sur ma joue suite à cette phrase. Elle, elle m'avait reconnu malgré tous ces événements. Elle ferma les paupières, comme pour s'endormir.
Je t'aime, merci maman.
Tout se passait si vite autour de moi, la mort de mes proches me plongea dans un chagrin sans fin. Les années défilaient et le temps eut raison de ma tristesse.

Pendant mes premiers siècles, j'appris à ne plus m'attacher aux hommes, en tout cas sentimentalement, car le sombres cloches de la mort sonnaient trop vite et il fallait à chaque fois tout recommencer. Je pris alors l'habitude d'avoir des histoires de courte durée, quelques années tout au plus.

C'est aussi pendant ces années que je pris conscience de mon nouveau monde, mes pouvoirs que j'ai du apprivoiser, mon apparence et surtout mes ennemis. Je me souviens d'un événement particulier de cette date, un combat contre un démon, Anthithée, un illusionniste. Nous nous sommes croisés dans le désert. Il était immense, laid et dégageai une odeur horrible. C'était ma première rencontre avec un représentant des enfers, je laissai alors mon apparence véritable prendre le dessus. Mon grand avantage fut mon pouvoir qui me permettait d'éviter des attaques mentales ou des illusions, bien sûr à petit échelle car je ne le travaillais pas assez. La créature s'avança vers moi lentement, la bouche grande ouverte.
Ange, tu vas mourir
C'est ce que l'on verra immonde rejeton des enfers.
Elle commença à me regarder étrangement, me fixant du regard en se concentrant. Que faisait-il? J'utilisai alors ce temps pour courir vers lui. Le temps m'étais compté, je pris alors la petite dague cachée dans ma chaussure et la lui planta dans le torse.
C'est ça de ne pas connaitre son adversaire démon, maintenant retourne dans tes enfers pour ne plus jamais revenir, meurs vil créature.
Il disparut dans une explosion qui me projeta par terre et qui m'assomma

~ 3 avant Jésus Christ ~

Nazareth, par une froide nuit d'hiver. Cette petite Lune brillante était-elle le signe d'une grande naissance? Certainement, car Marie était enceinte depuis bientôt neuf mois. Elle était couchée dans l'étable, entourée par Joseph et les animaux. Ils avaient fait appeler une aide pour le travail et c'est moi qui suis arrivé. Un jeune homme était arrivé sur la place demandant l'aide d'une personne qui s'y connaissait en accouchement.

Il m'avait fait traverser les rues et nous arrivâmes en bordure, où la pauvre femme attendait. Je lui demandai d'aller chercher de l'eau et quelques bouts de tissu. Heureusement, le travail n'avait pas encore commencé. Le garçon arriva et tout alla très vite. Quand le petit fut dans mes bras, je vis quelque chose dans ses yeux, qui m'indiquait qu'il allait faire de grands actes dans sa vie. Je mis alors ma main sur son front
Que mon nom t'aide et te donne le pouvoir d'aider autrui, par ma bénédiction tu vas accomplir de grands événements. Que la raison et la justice règne sur ta vie.
Mes mains devinrent argentées pendant un instant et une petite marque apparut sur le visage du bébé.

Je rendis le bébé à la femme qui l'attendait, passai la nuit avec eux et m'en allai le lendemain matin. J'avais appris le nom de l'enfant que je trouvais beau, Jésus. J'espérai que mon don marcherait, et je fus entièrement satisfait quand je le vis évoluer à travers les âges.