Jade Iris Southwell ~°~ Ashley Greene

Parloir de la Prison de Miami en Floride, 31décembre 2011

- Oh mon dieu que je suis heureux que tu sois venue Jade! Tu m'as tellement manqué.
- Étrangement pas toi. Pas le moins du monde. Je suis juste là pour tes fringues et te dire que tu devras chercher un avocat gratuit je ne vais pas payer pour toi.
- Tu sais bien que je n’étais pas bien, ce n’était pas vraiment moi ma chérie regarde-moi. JE t'aime tu es mon trésor, la seule, l'unique à laquelle je ne pourrais jamais faire de mal.
- Je sais tu les as tuées elles et moi tu m’as laissée au milieu de tout ça.
- Mais ma puce, c'est eux qui m'ont demandé de faire ça...
- Qui ça eux ? Et ils t'auraient dit de te jeter par a fenêtre du 15è étage tu l'aurais fait ? Tu me diras, ça aurait peut-être été mieux !

Je jetai le sac à l'autre bout de la pièce et claqua la porte. Je courrai à travers le couloir de la prison. De quoi je parlais ? Avec qui ? Mon père, l'assassin, le pire enfoiré sur terre avec ceux qui ont commandité ces meurtres. Après plusieurs années de cavale ils l'ont enfin retrouvé ici, à New York, l'endroit où je fais actuellement mes études en espérant passer une vie normale, il me suivait comme une ombre obscure partout où j'allais, c'est ça qui l'a perdu et sincèrement... j'en suis heureuse. Pour ce qui est de ce dont nous parlions alors il faut remonter 17 ans en arrière.

15 octobre 1995 Jade a 5 ans ; Maison des Southwell Rome_ Italie.

Je suis heureuse. Papa va revenir d'un de ses voyages d'affaire en Angleterre, oui mon papa est d'origine anglaise, il s'occupe d'armes, je l'ai entendu se disputer avec maman. Mais au fond je m'en fiche il ne s'en sert pas et il est tellement adorable avec moi. Je suis dans le salon. Adrianna ma petite sœur de 2 ans est dans mes bras et on regarde maman faire un gâteau au chocolat. Elle a une recette maman, une magnifique recette. Elle me la léguera elle m'a dit. Elle m'a dit que je serais la meilleure des cuisinières et la plus belle de femme et que ma petite sœur aussi car nous étions des anges venus sur terre pour la rendre heureuse. J'étais heureuse de rendre maman heureuse. Je marchais jusqu'au parc avec ma petite sœur dans les bras et pris son doudou préféré. C'était le mien mais je lui avais donné, elle l’aimait tellement et moi ça me faisait plaisir. Je voulais juste la voir heureuse mon Adrianna. Nana, c'est mon plus beau trésor je donnerais ma vie pour elle. C'est dingue comme elle est belle.

J'entends maman au téléphone. Elle est avec Johnny-Johnny, c'est mon oncle et il nous aide parce qu'on a des problèmes d'argent depuis que maman a perdu son travail. Ça m'attriste car du coup maman est moins joyeuse même si elle essaie de le cacher moi je le ressens qu’elle ne va pas bien. Et y a pas que ça qui va pas bien. Avec papa ils n’arrêtent pas de se disputer parce qu’ils ne sont pas d’accord, l’arrivée du nouveau vaccin inquiète beaucoup ma mère qui préfère attendre de voir s’il n’y a pas des effets secondaires, mon père la prends pour une paranoïaque et m’a donc faite vaccinée pendant que maman était chez tata Suzanne. J’aime pas les piqures, ça me fait peur, mais papa m’a dit que c’était pour mon bien pour que je ne tombe pas malade. Je lui ai demandé si on pouvait vacciner aussi Lilou mon Lapin en peluche il m’a dit que les méchant microbes avaient trop peur de Lilou pour s’attaquer à lui. Quand maman a appris que papa m’avait donné des supers petits bonhommes dans mon corps, elle est entrée dans une colère noire. Je comprends pas pourquoi… C'est pour ça qu'il est partit si longtemps en voyage d'affaire a dit maman. Pour faire une pause. Je ne savais pas que la vie ça se mettait sur pause. On peut la ralentir et faire un avancement rapide aussi ? Ce serait bien. J'avancerais vite, vite jusqu'à mon anniversaire puis vite, vite vers noël. Vous ne trouvez pas ça beau noël ? On à pleins de cadeaux grâce au père noël et en plus de ça on retrouve toute la famille qu’on ne voit pas souvent. Pis on peut faire des bonshommes de neige parce que dehors c’est tout blanc et ça fait « froc-froc » quand tu marches dessus. Maman dit que je suis drôle quand je lui demande si je ne lui fait pas mal à la neige quand je lui marche dessus. Oh et puis on décor le sapin aussi, avec des boules de toutes les couleurs et des guirlandes scintillantes multicolores, c’est toujours moi qui met l’étoile au-dessus du sapin. J'aime tellement noël !

Tiens une porte s'ouvre c'est papa. Maman reste figée quand elle l’aperçoit et fait tomber son plat à gâteau sur le sol. J’étais un peu triste il avait l’air bon le gâteau au chocolat de maman. Je vois dans sa main un truc noir je posais Nana à côté de moi sur le canapé avant de lui dire :

- C’est quoi comme cadeau papa ?! Ça se mange ? C’est du réglisse ? Tu sais que j’aime pas le réglisse, ça sent pas bon et on dirait du caoutchouc !

Un coup. Puis deux… S’ensuit le silence et mes larmes.

12 Janvier 2011, dans ma villa.

Je me réveille en hurlant. Encore ce cauchemar. Celui où je tiens le corps inerte de Nana dans mes bras, elle saigne et ne respire plus. Mon père avait tiré. Une balle dans chaque corps sauf dans le mien. La police arrive et je me retrouve seule. Mon oncle vient me chercher et je lui demande si Adrianna va nous rejoindre et il me dit qu'elle est partie rejoindre les anges tout comme maman car papa les envoyées au ciel. Je savais très bien ce que ça voulait dire, elles sont mortes. Mortes à cause de Papa. Je me mets à hurler et courir vers l'ambulance mais John me retiens.

Mon cauchemar qui ne cesse de revenir chaque nuit. Je n'avais que 5 ans et pourtant je me souviens de chaque détail de la scène. Il a tué sa femme et sa petite fille et pourquoi pas moi ? Si ce n'est pas lui qui me tuera c'est ma rancœur et ma tristesse et toute les questions qui me taraudent chaque jours. Si Adrianna était là comment serait-elle ? Elle ferait quoi dans la vie ? Je suis sure qu'elle serait belle mais belle comment ? Et maman elle aurait continué combien de temps à faire ce gâteau si délicieux ? Et elle aurait inventé quoi comme histoire le soir pour nous endormir ? Elle serait quoi aujourd'hui ? Je suis sure elle aurait hâte d'être grand-mère. Mais ça mon père me la volé et je lui ferais payer jusqu'à ce qu'il perde le souffle et que sa dernière pensé soit mes mots de haine. Je me lève et me dirige vers la salle de bain où je prends une douche. Je me suis fait tatouer dans la nuque Minka et Adrianna en Maori, l’origine de maman. Leurs prénoms. Elles me manquent tant mais j'avance, j'avance pour être leur fierté.

En ce jour je suis à Miami, en Floride. Je suis maître nageuse-sauveteuse, un petit boulot qui me permettra de me payer mes études de journaliste et de monter à New York plus tard. J'ai toujours été passionnée par les océans, Johnny m'avait inscrite à des cours de plongée sous-marine il y a bien longtemps parce que je m'étais trop renfermée sur moi-même à la suite de cet accident. Car oui, c’était mon oncle qui avait pris la relève de mon éducation, c’est grâce à lui si je tiens encore debout aujourd’hui. J’avais aussi une passion démesurée pour le cheval, j’avais l’impression d’être comme lui, indomptable, insaisissable, sauvage, fière, gracieuse peut être, déterminée et surtout dévouée lorsque j’accorde ma confiance. Je suis aussi chanteuse dans des petits bars le soir, pour arrondir les fins de mois. Aujourd'hui j'ai encore un peu de mal à parler de l’accident et rares sont les personnes à être au courant.

Je vie dans une grande villa typique de la région, sans mon oncle. Je le rassure et le tiens au courant de ma vie aujourd'hui par téléphone. C'est lui mon père et personne d'autre, il s'est marié à Élisabeth une jeune Américaine originaire de San Fransisco et je dois dire que je l'apprécie beaucoup, elle ressemble beaucoup à ma mère à vrai dire. Ceux qui connaissaient ma mère me disent souvent que je lui ressemble trait pour trait, ça me fait plaisir mais à la fois ça me fend le cœur, si elle avait été encore là, elle aurait sans doute été fière de moi et de ce que je suis devenue.

Côté amour me direz-vous ? Et bien vrai dire je ne sais pas trop où j'en suis, j'ai toute fois une préférence pour les hommes, c'est certains, mais j'ai du mal à me voir dans une histoire sérieuse. J'ai eus quelques histoires mais rien de bien rigoureux, toujours cette peur que votre moitié ne vienne avec un flingue et ne vous abatte de deux balles dans la tête...
Je sors de la douche et enfile le pendentif de maman et la gourmette de Nana je m'habille et descend prendre le bus pour retrouver le rythme de ma vie comme si mes nuits étaient calme et mon passé normal…. Laissez-moi vous expliquer…

14 Janvier 2005, en pleine rue de Miami.

Les boutiques, jour des soldes, j’avais envie d’une nouvelle garde-robe et je comptais bien en profiter pleinement pour cela je me suis rendue en plein centre-ville de Miami. Je repris deux Migralgine avant de partir à la chasse aux bonnes affaires, pourquoi ? J'ai un mal de tête qui ne passe pas depuis au moins deux bons jours, un peu de fièvre aussi... Mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de faire les soldes !!! Non mais !!! Une bouteille d’eau du robinet dans le sac, Lilou, le porte-monnaie smiley, tout y était, même un stylo et le carnet bisounours, au cas où une star viendrait à croiser ma route. Je suis parfois bête, et ça me fait rire. On me dit aussi assez marginale, peut être oui, en tous les cas on me dit souvent que je suis de bons conseils et que je canalise bien les gens en général, mais assez parlé de moi, revenons à la journée qui bouleversa une nouvelle fois ma vie… Je rentrais dans les magasins heureuse avec Johnny-Johnny, fouinant les bonnes affaire, à chaque fois je ressors alors avec des tas de sacs. Je suis heureuse, je ne sais pas pourquoi aujourd’hui j’ai l’impression que la vie me souris enfin, qu’enfin j’allais pouvoir trouver la paix dans mon quotidien. Sourire aux lèvres et démarche cadencée nous continuions le lèche vitrine, heureux. Le léger mal de tête que j’avais alors ne me dérangeait pas plus que ça et avait déjà pas mal diminué. Nous nous sommes arrêtés à une terrasse d’un café et avons commandé un Bugs Bunny, le serveur étant nouveau me regarda avec des yeux ronds et me demanda « Un Buzz BEuhNy ? kezako ? » Je ne pus m’empêcher de rire, et Johnny lui montra la carte, il se sentit confus, ria un peu et me rapporta ma commande, mon oncle lui laissa 20$ de pourboire, il le méritait bien le petit quand même. Une fois mon verre finit, je me relevais et allions direction de la banque pour voir où en était mes finances. Nous rentrions donc dans l’immense bâtiment, prenant un ticket et voyant que la queue devant moi semblait interminable je poussais un long soupire. J’allais pour m’assoir à une chaise libre lorsqu’une bande d’hommes armés pénétrèrent dans la banque en hurlant et en tirant au plafond pour que tout le monde s’allonge. La peur me tétanisa et je fus incapable de bouger, Johnny me faisait signe de m’aplatir mais j’étais de marbre je suis restée là debout, au milieu de la salle, un des hommes pointa son arme vers moi et les flashs de mon enfance m’assaillaient de toutes parts, il s’apprêtait à appuyer sur la détente lorsque l’un de ses amis dévia l’arme vers le plafond, la détonation résonna dans ma tête, la balle me traversa l’épaule. Une sorte d’électrochoc se produisit en moi se fut par la suite un blackout total.

25 Février 2005 Hôpital de Miami

Bip…..Bip…..Bip….Bip…. un long bruit strident, lancinent venait percer mes méninges, où suis-je, depuis combien de temps je dors ? J’ai du mal à ouvrir les yeux et une voix cri « Docteur, docteur, elle se réveille ! » Oh pitié ferme-là, j’ai déjà assez mal à la tête comme ça… J’ai l’impression d’avoir été piétinée par un troupeau de rhinocéros enragés. J’ouvris enfin les yeux, ma vue était trouble, les murs blancs et le plafond aussi, tout était blanc… Etais-je enfin arrivée au paradis. Je voulu passer ma main dans mes cheveux mais impossible pour moi de lever le bras, j’étais attachée avec des sangles comme pour les patients trop nerveux. Soudain des hommes et des femmes en blancs arrivèrent autour de moi, l’un m’ouvrant grand les yeux et m’envoie une lumière vive dans l’œil, le médecin m'installa de force des cathéters dans chaque avant-bras, je partie alors dans un profond sommeil, la tête toujours bourdonnante, et une douleur insoutenable au niveau de l’épaule sans savoir si j'avais rêvé ou si c'était la réalité !

Le lendemain ma vue était redevenue nette et le mal de tête comme envolé, cependant mon épaule me lançait atrocement. Personne ne voulait m’expliquer ce qu’il s’était passé, ils me regardaient tous avec peur et méfiance. Alors STOP ça suffit ! J’arrachais les cathéters violemment. La peur s’empare vite de moi et des personnes qui me font face, je les déteste, c’est de leur faute à eux si je suis là pas vrai ? Tous les appareils électriques se mirent à exploser comme si ils avaient reçus une trop grande intensité d’énergie… qui semblait provenir de mes propres mains ! Comment tout ça était-ce possible ? Pourquoi n’étais-je pas morte, pourquoi la balle n’avait-elle pas traversé mon cœur ? D’où vient ce don que je possède ? Je me mis à courir sortant de l’hôpital, retrouvant ma chambre d'hôtel après avoir défoncé la porte dans une sorte de colonne de foudre d'un revers de la main…. Je contrôle l'électricité ? Ce fut ma dernière question avant de m'écrouler sur le sol de faiblesse, ma tête s'étant remise à bourdonner, et je partie une nouvelle fois dans les profondeurs obscures de mon inconscient.

« JOHNNY !!!!!!!!!!! »


4 Juin 2012 à mon Nouvel appartement à New York.

C’est donc ça ! Après m'être difficilement remise de mon malaise je fis une rapide recherche sur le net c’est ce dont je souffre, ou plutôt ce dont je suis dotée. Magnifique. Fabuleux…. Mais si je le montre… Ne vont-ils pas m’enfermer et me tuer ? Trop tard j’ai déjà blessé un médecin et terrorisé un étage d’un hôpital, je suis foutue, œil pour œil, dent pour dent, vous ne m’aurez pas, jamais ! Sept ans se sont écoulés, beaucoup de choses se sont passés, et je prends de plus en plus d’assurance.

J’ai quitté ma villa, je vis à présent un petit studio, enfin petit, un T6 sur deux étages, autant dire que j’ai de la place. J’ai bientôt terminé mes études journalistiques comme je l’avais souhaité des années auparavant.
J’ai l’impression d’être une bête traquée, terrorisée je dois me défendre et coûte que coûte protéger ma vie, nous sommes juste plus évolués que les humains. Pourquoi je dis nous ? Parce que je ne suis pas la seule les évènements présents ne font que me conforter dans l’idée que ce monde doit être protéger ! Et je ferais tout pour développer mon don et ne pas faire la même erreur que mon père, je protégerais la Terre des dangers qui la menacent.