N-Y, Juin - Août 2019
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Gloriest Goddess [Némésis Fallen]

Kara Killgrave
Kara Killgrave
GÉNÉRAL
» communications : 275
» ma tête : Madelaine Petsch
» association : Indépendants.
POUVOIR
Feuille de personnage
» classe: 2 - Apprentissage du pouvoir
» appartenance: 3 - Humain entraîné supérieur
» pouvoirs:

« I'm a Pawn. I'm a Swamp. I'm nothing - I don't want anything anymore. I'm only His will, His ego, His Thorn left alone in an insane world of violence and despair - of storms and thunders. Only Light shall shine upon us once He will be gone. My feelings shall grow unconditionnally for your Night, for your Shadows, for your Broken World. Let me be your Black Swan. » (Summer of The Occult → Seven Lions)Gloriest Goddess: The End of Glory: Our Nemesis

Au cœur d’une nuit de pleine lune, parmi la fraîcheur printanière et les courants chauds de la grosse pomme, un courrier télépathique franchit tous les kilomètres afin de violer les rêves d’une mutante : endormie dans son appartement de Brooklyn, l’aura de La Dame Mauve passa sous sa porte, y laissa une empreinte indélébile de sa pensée dominant la sienne. D’un revers de la main, la puissance et l’étendue de son contrôle ne pouvaient que semer davantage de doutes. Plus fier, plus profond, plus pourpre, le pouvoir de suggestion de Kara imprimait maintenant leur connexion télépathique. Au lieu de chasser ses ordres comme s’ils étaient des nuages, la volonté de la télépathe devrait combattre chaque mot émis par la conscience de son amie. Pendant des semaines, le silence avait été son meilleur ami, son seul allié. Cependant, son cerveau continuait de s’imprégner de son essence – et à lui envoyer la sienne. Kara communiquait gestuellement grâce à leur télépathie. Et elle pouvait la repérer. Et elle pouvait savoir quels chemins éviter ou prendre pour l’espionner. Toutefois, leurs derniers souvenirs tuaient la Dame Mauve à chaque rappel : la fuite de Némésis à la suite de la mort de Dane – et de son criminel de père- assassina tout espoir qui put survivre au cours des vingt dernières années dans le cœur de la jeune mutante. C’est pourquoi elle commença à la regarder de loin puis à l’oublier lentement, tendrement.


« Némésis. Je t’aime. » La voix angélique résonna longtemps parmi les pleurs d’hommes agonisants, se lamentant sur leur sort. Chaque mot formulé avec apathie et détachement: seule la compassion, la dépendance affective et la folie accompagnèrent son ton léger. Le reflet de Kara passa au travers du rêve de Némésis, pendant que les lèvres de sang de la jeune ballerine répétèrent : « Némésis. Je t’aime. » Des yeux furibonds, révoltés révélaient des guerres de couleurs phosphorescentes, certes des marées violacées gagnaient toujours la lutte. Son esprit nouveau et libre s’écrasa davantage contre celui de sa meilleure amie. Elle l’étouffait à la gorge, littéralement : «Némésis. Je t’aime. » Une dernière fois, ultime. Kara lança un sourire à son Soleil de Minuit, avant de lui donner plusieurs séquences de souvenirs atroces : des cadavres par dizaines, des hommes de mains les torturant, des nuits sans lumière, des armes à feu chargées et vidées au cours d’affrontements longs et tortueux, des jours effacés, et des bombes. Beaucoup de bombes. Énormément de bombes. Des explosifs cousus et branchés sur des ailes de cygne, des prothèses que la fille de l’Homme Pourpre planifiait clairement de revêtir bientôt.

En dernier, une pièce remplie de photographies de Némésis Fallen, des piles de dossiers mentionnant son nom, son passé défilèrent. Une bouche aux canines aiguisées y souffla des flammes ardentes, et l’endroit ne devint qu’une poignée de cendres. La connexion fut rompue de nouveau, ne laissant qu’une voie unique sans retour. Il n’y avait plus rien : plus d’âme, plus d’esprit.


Les chaînes de nouvelles en direct annoncèrent bientôt des disparitions d’enfants, en quantité inquiétante. Ils avaient tous douze ans, filles et garçons confondus. Des gangs de rue au nom de La Dame Mauve commencèrent à prendre le contrôle de certaines rues. Seulement personne ne se rappelait de leurs ordres ou des responsables le surlendemain. De plus, des menaces de mort dédiées spécifiquement à un « Soleil de Minuit » faisaient surface. Certains apparurent près de la résidence de ladite concernée dans son quartier de Brooklyn, d’autres situés dans Hell’s Kitchen. Répété à cinq cents cinquante-deux reprises, les journalistes ne parvenaient pas à décrypter l’identité de la victime en danger. Jessica Jones commença une enquête, et tenta d’obtenir l’aide du Punisher, mais ce dernier ne voulait plus entendre parler de la détective depuis sa dernière altercation avec Lady Killgrave. Comment un homme pouvait-il résister à l’appel de leur Volonté Pourpre? Les altercations dans les rues augmentaient à un rythme effrayant, en particulier dans le quartier de Brooklyn. Les forces policières tentèrent d’augmenter la surveillance des lieux, mais les criminels continuaient de s’infiltrer dans les résidences, de cambrioler, de lancer des pétards dans la rue, parfois même de violenter des jeunes mamans en compagnie de leurs chérubins. Personne ne sentait en sécurité au sein de ces petits quartiers résidentiels.


Quatre-vingts seize heures après la dernière communication entre Kara et Némésis, au cœur d’une nuit sombre et nuageuse, une présence indésirable vint cogner à la porte de la télépathe. Un sac tomba parterre, de même que des gouttes d’or : du métal liquide qui tacherait à jamais le plancher des escaliers et de son entrée. Les coups expéditifs firent trembler la porte puis grincer, mais aucune présence n’indiquait le moindre signe de vie. Une griffe immense écrivit une adresse très longue puis un coup d’épaule défonça la porte en bois. Un coup de pied balança le sac au travers de la pièce, laissant des pierres lourdes rouler de tous les côtés. Au nombre de quatre, chaque forme ovale avait la silhouette d’un œuf, et leur teinte d’un or resplendissant laissait deviner la source. Drake soupira. Les tremblements de ses mains livides tentaient de lutter jour et nuit, lumière et ténèbres contre Sa volonté. Il n’avait aucun pouvoir. Il obéissait. Tout simplement.


Un appel fusa, et un message texte lui donna les prochaines commandes. De sa gorge jaillit un incendie sur deux pattes. Celui-ci ravagea l’entrée puis frôla la chambre principale. Ses poings massacrèrent sans le moindre effort les meubles puis les flammes explosèrent vite des lieux. Un trou béant dans le toit explosa lorsque les flammes se déversèrent de ses cordes vocales. L’alarme d’incendie retentit : le dragon continua d’hurler bestialement dans le voisinage, et d’incendier les lieux. L’immeuble fut évacué, les locataires en état de choc. Invisible, Drake s’esquiva mécaniquement des lieux du crime et revint au repère des Killgrave en ne pouvant retenir la tristesse qui sévissait dans son regard fixe. Heureusement, les pompiers surgirent du néant pour éteindre le massacre. Personne ne fut blessé. Même la propriétaire aigrie de Némésis s’en tira. Le dernier étage à moitié en ruines fut sauvé par les pompiers qui laissèrent les œufs dorés, d’une circonférence de trente centimètres chacun sur le lit poussiéreux de la chambre principale de Némésis.


Impuissant, Drake replia ses ailes au tournant d’une ruelle avant de réapparaître. Il continua de combattre les phéromones de sa cousine, mais son corps se contenta de se rendre près d’un parc linéaire aux côtés de Verrazano-Narrows.  Toujours sous le couvert de la nuit tardive, l’homme-dragon vint s’asseoir sur l’herbe au sein d’un groupe éclectique – un petit rassemblement de mutants. En tenue décontractée, il jeta sa veste de cuir sur le sol puis posa ses yeux sur Kara Killgrave. La rousse lui adressa un sourire fourbe, décomposé. Drake l’enlaça doucement.



« Embrasse ma sœur! Elle est magnifique! »


Un baiser fut déposé sur les lèvres de Kara qui grimaça aussitôt. La profondeur de cet échange lui glaça le sang. Ses tremblements ne passèrent pas inaperçus aux yeux du démon qui lui communiqua sa haine d’un simple battement de cils.  Les mutants se séparèrent, visiblement embarrassés – peut-être même dégoûtés- par une telle proximité. Drake s’écarta de La Dame Mauve, dont l’identité demeurait toujours méconnue du public, et caressa la crinière de feu de la mutante. Kara balaya de ses mains le chandail de son cousin, avant de poser ses yeux fragmentés de tons pourpres et bleutés sur son demi-frère. Bryan Killgrave lui prit les mains afin de la redresser sur ses pieds. Elle était si légère que les vents sur ses côtes lui provoquaient une douleur incommensurable. Chacune de ses articulations semblait combattre les propres mouvements de son corps. Tout son être entier la dégoûtait, et le regard orgueilleux du dragon semblait presque subjugué par une rage innommable contre l’aîné des Killgrave.  


« Ma chère Kara, j’aime ta compagnie. Donne-moi la chance de t’embrasser. »
« Oui. »



Sec, brisé, anéanti, ce simple mot traversa ses lèvres. Celle qui avait jeté tout désir de vaincre son demi-frère : celui dont les injections pouvaient toucher des esprits extrêmement intelligents comme Emma Frost et vaincre les barrières psychiques de Jessica Jones. Les pans de la robe violette de la rouquine touchèrent les genoux de son demi-frère qui se pencha à son tour sur les commissures de ses lèvres rouges afin de les rencontrer. Un frisson de dégoût parcourut l’échine de la colonne vertébrale de la jeune femme qui regarda tour à tour leurs acolytes. Tous sous le contrôle de Bryan et de Kara Killgrave, Elixir semblait mort-vivant tout autant que Laura Dean et sa jumelle Goblyn. Persuasion observa longuement ses anciennes coéquipières, et ne put retenir une larme violacée sur sa tempe. Son demi-frère l’effaça avec l’aide d’un mouchoir, évidemment pourpre et tiré de son complet du même ton. Drake affichait un visage sombre, mystérieux : la rage qui sommeillait en lui semblait démentielle, incendiaire.


« Donnez-lui ses ailes. »


Laura disparut soudainement dans un portail, et revint avec d’immenses ailes d’ange dans un second quelques minutes plus tard. Ces dernières étaient noires d’encre, mais des fils électriques en ressortaient. Bryan, dont le moindre mot énoncé verbalement était essentiel afin de donner ses commandes, commença à installer les ceintures de cuir autour des épaules de sa demi-sœur avec l’aide des mutantes jumelles. Elixir, dont la peau dorée était cachée par des vêtements noirs, releva la tête en signe d’inquiétude, mais se retrouva cloué au sol en cas de pépin par un regard de Kara. Drake s’avança, méfiant. Des griffes naquirent de ses mains écaillées, mais Bryan l’intercepta à temps.


 « Tu ne bouges pas, Drake. Tu ne fais rien. Kara est à moi. Pas à toi. »


Immobile, le mutant grogna longuement – gravement. La fille de l’Homme Pourpre dont la volonté s’était effacée dans celle de son grand frère le regarda laconiquement – amicalement.


« Tu seras magnifique une fois explosée. Je te conseille d’aller sur le pont, et d’y danser. La mort t’accueillera à bras ouverts! »


Sur ce, son demi-frère déposa un collier doré parsemé d’explosifs sur la gorge de Kara et y déposa un baiser tendre qui lui provoqua un rictus de dégoût. Sa sœur se pencha vers l’arrière, jetant un regard torrentiel sur Drake en formulant d’un ton détaché – cruel :


 « Tu n’es rien. Tu ne vaux rien. Tu ne remplaceras jamais notre père. Le nom de Killgrave est indigne sur ta personne. Tu n’es qu’un malade – et j’ai pitié de toi. »


Bryan la gifla ouvertement, mais Kara ressentit la présence de Némésis à proximité d’eux – au cœur de la nuit noire. Drake s’enflammait, figé sur place et serrant ses griffes dans ses paumes. L’or y coulait à profusion. La jeune Killgrave n’explosa pas, heureusement et se détourna pour commencer une longue promenade jusqu’au pont. Bryan salua sa demi-sœur avec félicité puis éclata d’un rire machiavélique. Tous les autres mutants se préparèrent à quitter les lieux, mais le démon regarda par-dessus son épaule. Une ombre planait sur eux, une ombre d’un mystère sans nom : les ténèbres nocturnes: Notre Némésis.





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Némésis Knight
– Gardien de la Galaxie –
Némésis Knight
GÉNÉRAL
» communications : 304
» ma tête : Adelaide Kane

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» association : Sa pomme
POUVOIR
Feuille de personnage
» classe: 3 - Pouvoir en développement
» appartenance: 5 - Humain victime d\'expérimentation / Mutant 3&5
» pouvoirs:

Gloriest Godess"À toi, grande déesse qui veille sur moi et mes frères, je dédie mon sang, ma sueur et mes larmes ; j’implore ta clémence pour celui de mes adversaires qui me portera le coup de grâce, car de toute mon âme et de tout mon cœur, je veux me battre pour t’honorer !"
Au cœur d’une nuit de pleine lune, parmi la fraîcheur printanière et les courants chauds de la grosse pomme, Némésis Fallen dormait dans des draps doux et soyeux. Son esprit était embrumée, son corps engourdie par les substances qu'elle prenait désormais quotidiennement et dont elle commençait bien malgré elle à devenir addicte. Elle gisait là, vivante mais parfaitement semblable à un cadavre si ce n'est sa poitrine qui s'élevait au rythme de ses respirations. Dans ces draps de soie, Némésis fut réveillée brutalement par un message que seule une télépathe de l'envergure de Kara Killgrave pouvait délivrer. Ce fut sa voix qui résonna dans sa tête. Sa voix qu'elle entendit. Sa voix qui l'éveilla d'un coup, la purgea de tout ce qu'elle avait bien pu avaler auparavant. Elle réfléchissait à nouveau. Son cerveau tournait en réalité à plein régime. Kara l'avait tiré de sa léthargie, à jamais. Kara Killgrave lui avait montré l'enfer, lui avait fait réalisé que tout ce qu'elle voyait, tout ce qu'elle avait vu, tous les signes qu'elle avait envoyé n'étaient pas des menaces en l'air. Que tout, tout était réel. Que le temps des larmes et du mépris était terminé, qu'il fallait pardonner ou périr. C'était ainsi que Némésis vit les choses, alors qu'en haut d'un immeuble de Brooklyn, la télépathe hurlait en se tenant les tempes. Ses doigts accrochèrent ses cheveux, s'y cramponnèrent pour tenter d'atténuer la douleur, mais les visions ne cessaient pas. Elles étaient toutes plus insensées les unes que les autres, toutes plus terribles les unes que les autres. Némésis s'échoua tremblante sur son matelas une fois la vague épuisée. Elle se sentait vide. Étonnement vide. Vide, mais bien consciente du mal qui la persécutait. Elle pensait savoir d'où il venait, elle pensait savoir comment l'arrêter, mais elle se trompait. Comme à chaque fois, elle se trompait.

Et ce soir là, Némésis se rendormit.

La lumière de la lune qui se reflétait sur le sol de son appartement l'agressait, et elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas agir, elle ne le voulait plus. Elle ne répondit pas au message de Kara. Elle ne voulait plus qu'on la considère comme étant une héroïne, une bonne personne, ou même une vilaine. Elle ne voulait plus qu'on la considère du tout, elle voulait simplement cesser d'exister aux yeux du monde. Elle ne voulait plus lui faire de beaux discours comme elle l'avait fait le soir de leur rencontre. Elle était fatiguée, épuisée, vide. Définitivement, vide.

Alors elle n'avait rien fait.

Et elle n'avait rien fait de plus lorsqu'elle avait entendu toutes ces horreurs aux informations, lorsqu'elle avait compris qui était derrière tout ça et pourquoi elle le faisait. Pour qui. Némésis n'avait pas agi là non plus, quand bien même elle aurait dû. Elle avait laissé faire, elle l'avait laissé faire du mal, elle se moquait du sort du monde. Elle voulait le voir brûler, ce monde. Némésis allait pourtant de mieux en mieux, la journée, elle sortait même. Mais la nuit... la nuit lui donnait l'impression d'être puissante, la nuit lui donnait l'impression d'être forte, et Némésis n'était pas prête pour ça. Au fond, la vie parfaite qu'elle souhaitait désormais était une vie normale, mais elle ne l'aurait jamais. Elle l'avait compris lorsqu'un soir, un soir noir sans une once de lumière, on avait frappé à sa porte. La brune ne dormait pas encore, elle venait tout juste de rentrer, à vrai dire. Elle avait erré longuement dans les rues de New-York, ce soir là. Némésis n'aurait pas dû, elle n'aurait pas dû sentir toute cette puissance que la nuit lui donnait. Elle n'aurait pas dû se sentir enivrée, électrifiée, presque heureuse par l'énergie qu'elle lui faisait passer. Mais Némésis s'était perdue, perdue dans la nuit puis perdue dans le bruit de ses pensées qui s'éteignaient. Cela lui avait fait un bien fou. Contre toute attente, Némésis guérissait. Elle ignorait quelle version d'elle-même elle obtiendrait à la fin de cette guérison, mais les ténèbres qui couraient le long de sa peau, remplaçaient le sang de ses veines à une allure remarquable, et elle savait que ça n'augurait rien de bon. Mais Némésis n'avait pas peur. Elle n'avait plus peur. Cette noirceur, elle l'acceptait désormais. Elle ne culpabilisait plus, Némésis. Elle était fière. Sauf qu'elle n'avait pas prévu que ce soir là, son appartement brûlerait dans les flammes surnaturelles d'un dragon. Elle n'avait pas prévu de devoir fuir, de devoir risquer sa vie à travers les flammes et de se retrouver en bas de son immeuble à moitié calcinée. Une fois l'incendie maîtrisé, elle comprit ce qu'il se passait. Elle l'avait vu dans les yeux des pompiers. Ils étaient sous une influence. Son influence. Alors elle était montée, elle avait observé les ruines de son appartement sans émotion, avait vu les œufs et les avait touché du bout des doigts. Elle avait à peine eu le temps de les voir rouler jusqu'à elle lorsque l'incendie s'était déclenché. En partant, Némésis vit l'adresse gravé sur le mur à moitié calciné.

Elle sut alors où aller.

Kara venait de faire cramer son appartement, elle était en colère. Cela faisait bizarre d'être en colère, après toutes ces semaines d'indifférence. Elle était décidée à trouver la mutante, aussi bien pour l'engueuler copieusement que parce qu'elle souhaitait la revoir. Elle lui manquait, beaucoup. Elle continuait à avoir peur de la retrouver, peur des sentiments que cela réveillerait. Mais elle le voulait, au fond elle le voulait. Alors Némésis pressa le pas, elle ignora tout ce qu'elle n'aurait pas dû ignorer. Elle ignora la douleur, son envie d'avoir une vie normale. Elle ignora le sentiment de vide, de ne pas être tout à fait elle-même. Elle ignora tout ce qu'elle ressentait en cette nuit noire de printemps. Elle le balaya, et elle avança.

Elle n'était prête à voir ce qui se jouait à quelques rues de chez elle.

Elle ne comprit pas. Elle ne pouvait pas le comprendre, mais elle avait un terrible pressentiment. Elle s'était trompée en pensant que la Killgrave était derrière tout ça, elle ne l'était pas, du moins pas totalement. Elle semblait vide elle aussi. Dépourvue de volonté, en sécheresse d'espoir. Elle n'était pas dans son état normal et Némésis fronça les sourcils en voyant une mutante lui donner une paire d'ailes. Tout ça... tout ça était très étrange. Et mauvais, malsain. La brune n'était pas encore visible aux yeux du petit groupe, parfaitement dissimulée dans les profondeurs de la nuit. Elle s'avança lorsqu'un homme embrassa Kara, et n'entendit par tout ce que la mutante lui avait dit. En revanche, elle entendit cette gifle. Elle la vit. Elle acheva de l'énerver. Gravement, dangereusement. Ses mouvements étaient durs, mais contrôlés, maîtrisés. Elle émergea alors de sa cachette, mais ne semblait n'être en réalité que ténèbres et nuit.

- Lâche là.

Il ne la tenait pas vraiment, mais Némésis sentait bien qu'elle était sous son emprise. Elle sentait aussi la colère sourde qui battait dans ses tempes et faisait s'élever quelque chose en elle, dessinant des volutes noirâtres autour de ses doigts, de ses poignets, et consommant la lumière de son utilisatrice. Ça la bouffait, mais elle n'en avait plus grand chose à faire.

- Elle va venir avec moi.

Et elle comptait bien laisser ces ailes étranges et ce collier d'explosifs ici. Si on le lui refusait, elle n'hésiterait pas. Némésis avait déjà tué, recommencer ne la dérangeait pas.

Ne la dérangeait plus.
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Kara Killgrave
Kara Killgrave
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« I'm a Pawn. I'm a Swamp. I'm nothing - I don't want anything anymore. I'm only His will, His ego, His Thorn left alone in an insane world of violence and despair - of storms and thunders. Only Light shall shine upon us once He will be gone. My feelings shall grow unconditionnally for your Night, for your Shadows, for your Broken World. Let me be your Black Swan. » (Summer of The Occult → Seven Lions)Gloriest Goddess: The End of Glory: Our Nemesis

Seule l’extase transpira sur les traits de Bryan Killgrave.


« Oh! Mais, ici, je donne les ordres! Tu seras une belle addition à notre armée. »



Il remonta ses manches pourpres puis jeta un regard sur Laura Dean qui se téléporta auprès de Némésis pour lui planter une seringue à la fiole violette sur le bras droit. Elle s’apprêtait à lui injecter le sérum Killgrave destiné à la soumettre au contrôle de Bryan lorsque Kara se réveilla de sa léthargie. La mutante interrompit son geste, lâcha tout et se téléporta près de la ballerine pour redisparaître avec elle dans un portail rosacée. Le demi-frère de La Dame Mauve sursauta puis hurla à Goblyn d’attaquer Némésis. Le gobelin poilu de sexe femelle sauta sur les ombres avec une agilité déroutante. Pendant ce temps, Elixir continua d’observer les alentours en attendant les premiers dommages collatéraux. Drake continua de combattre le contrôle, recevant à son tour un ordre verbal d’attaquer Némésis.


Toutefois, Bryan ignorait l’étendue des pouvoirs du métamorphe : ce dernier devenant bientôt des voluptés enflammées, une vague qui grimpa en hauteur dangereusement. Le tas de flammes devint une bête mythique qui gronda si fort en martelant le sol de ses griffes et de sa longue queue écaillée. La colère l’emporta, encore et encore plus; son regard d’or se teinta d’un rouge vif et virulent. Sans iris, sans pupille, ces deux écrans dévoilaient l’âme du démon, l’âme d’un pur damné. Bryan commença à croire que la situation venait très vite de se retourner contre lui. Il ne pouvait pas contrôler un animal de cette taille sans une dose de sérum hyperpuissante – avec l’effet secondaire de donner une peau pourpre. Le jeune criminel au teint blanc comme lait recula puis se vit emporté par la gueule de la bête, brûlé à moitié par son haleine pestilentielle et cendreuse. Le dragon le recracha et lui rugit longuement au nez dans un monologue bestial et ancien : parlait-il en grec? En latin?


Laura Dean, de son île des Caraibes, renvoya une Kara Killgrave réveillée au travers d’un portal. Tombant sur l’herbe aux pieds d’Elixir, la violette roula puis trouva la force de se relever. C’est alors qu’elle prit conscience de la disparition des bombes jadis installées sur sa personne. Et du contrôle parfait de son demi-frère. Se jetant corps et âme dans une course précipitée vers la mutante des ombres, la voix épuisée de la Dame Mauve s’imposa à sa personne :




« Ne le laisse pas t’approcher! Son sérum peut prendre possession de n’importe qui! Némésis, je t’en prie. Va-t-en! »



Sur ces mots, hélas, véridiques, Kara fut percuté dans la foulée par Elixir dont la peau devenait davantage dorée. Il lui plaqua la tête sur le sol, lui faisant perdre connaissance momentanément. Cependant, elle put libérer Elixir du contrôle de Bryan une seconde trop tard. Le monstre mythique continua de se défouler et d’abuser de son contrôle entier pour rugir sa rage contre le monde entier. Drake continua de démolir le parc linéaire près du pont, et étendit même ses ailes en lançant des flammes infernales contre les cieux étoilés. Le jeune mutant doré se pencha auprès de Bryan, et commença à le guérir lentement : cet ancien X-Men voulait le tenir en vie, malgré son choix de pratiquer la criminalité. Les sirènes des hordes policières commencèrent à retentir. Un hélicoptère identifié du NYPD débarqua sur la scène, illuminant de ses phares aveuglants le rassemblement de mutants. Kara reprit conscience à cet instant, voulant se relever. Toutefois, des agents de police l’appréhendèrent violemment afin de la plaquer de nouveau sur le sol.


« Haut les mains! À genoux! »



Drake tenta de mordre l’hélicoptère puis cracha des flammes à quelques mètres des policiers afin de les effrayer. Le démon sembla ricaner puis se pencha de nouveau vers l’hôte de leurs problèmes : Bryan, le mal-aimé, le plus faible sans ses chers sérums. Son regard noisette se confronta au regard de feu du monstre puis des larmes lui parvinrent. Tremblant comme une feuille, il n’osa pas réfléchir. Le sifflement du dragon devint charmant, envoûtant. Elixir prit la fuite, ne pouvant sauver ce criminel de la haine immortelle de la bête. Kara ordonna aux policiers de la libérer puis jeta son dévolu sur les nouveaux arrivants afin de les repousser. Certes elle jeta un regard désespéré à Némésis. Elle devait partir, trouver refuge ailleurs pour éviter de tomber dans les griffes de Bryan Killgrave. Les flammes et les zéphyrs produits par le poids du monstre intensifièrent le taux d’humidité autour d’eux. La violette commença à resplendir d’un éclat lilas quasi argenté. Ses boucles rousses se recouvrirent de phéromones, redevenant pourpres l’espace d’une minute. De nouveau rousse, Kara laissa ses pantins immobiles et interpella le monstre :



« Drake! Arrête! »



Inconscient de sa propre humanité, le démon rugit de plus belle à la tête de Lady Killgrave qui en tomba par derrière. Le dragon devint distrait avec cette nouvelle proie. C’est alors que Bryan se jeta sur Kara afin de tenter de l’étrangler. Éteinte, la violette commença lentement à suffoquer – à les quitter.


La victoire serait Pourpre.





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» association : Sa pomme
POUVOIR
Feuille de personnage
» classe: 3 - Pouvoir en développement
» appartenance: 5 - Humain victime d\'expérimentation / Mutant 3&5
» pouvoirs:

Gloriest Godess"À toi, grande déesse qui veille sur moi et mes frères, je dédie mon sang, ma sueur et mes larmes ; j’implore ta clémence pour celui de mes adversaires qui me portera le coup de grâce, car de toute mon âme et de tout mon cœur, je veux me battre pour t’honorer !"
Bien sûr, elle ne s'attendait pas à ce qu'il décide de coopérer.

Elle avait bien compris qu'il lui faudrait se salir les mains si elle souhaitait récupérer son amie, quand bien même elle ne savait plus qui elle était ni où elle voulait aller. L'affection qu'elle avait pour Kara allait bien au delà de la simple amitié, Kara était une sœur, une ancre qui la maintenait au sol alors même qu'elle n'en avait sûrement pas conscience. Kara était son amie et Kara avait visiblement des problèmes. Elle ne pouvait pas battre en retraite.

Malheureusement, elle n'était visiblement pas la seule à être parvenue à cette conclusion.

Elle comprit qu'il s'agissait d'une seringue lorsqu'elle sentit sa morsure sur son bras, mais ne put la déloger. Elle avait été prise au dépourvue, se sentait comme engourdie, si bien que même les volutes de fumées noirâtres moururent au bout de ses doigts. Mais elle ne s'éteindrait pas, pas cette fois. Elle ne deviendrait pas un pantin des Killgrave, et ce grâce à l'intervention de l'un d'entre eux. Kara. Sa Kara.

Sauf qu'elle disparut, encore une fois. Et Némésis ne put rien faire.

Complètement déconcertée, la brune ne vit pas apparaître l'affreux monstre qui l'assaillait désormais. Némésis n'avait jamais été une bonne combattante, ni même une combattante. Elle avait été formée par Hydra pour espionner, bien qu'elle ait reçu un enseignement martial, le combat était bien loin d'être sa spécialité. Le SHIELD avait tenté de lui apprendre les rudiments de cet art, mais là encore, le succès obtenu était très modeste.

Alors ce sont ses réflexes qui avaient repris le dessus. Ses réflexes de télépathe.

La créature s'était écroulée à quelques mètres d'elle, se tordait sur le sol en poussant des cris épouvantables, avant qu'ils ne cessent. Némésis ne l'avait pas tuée, du moins elle n'en avait pas l'impression. Elle l'avait simplement fait souffrir jusqu'à ce qu'elle s'écroule d'épuisement. Elle avait simplement précipité tous les messages nerveux de son cerveau, jusqu'à ce qu'elle ait l'impression qu'il explosait. Némésis aurait aimé pouvoir dire qu'elle n'y prenait aucun plaisir, que c'était par nécessité qu'elle agissait. Pourtant, elle savait très bien qu'elle aurait pu arrêter plus tôt.

Alors qu'un spectacle terrible et mythique se produisait sous ses yeux, la brune n'avait d'yeux que pour Kara qui venait tout juste de réapparaître. Kara qui venait vers elle, qui lui disait de s'en aller, de partir, qui lui donnait la nature de ce sérum qui avait manqué de la tuer ou du moins de la réduire au statut d'esclave. Avant qu'elle ne disparaisse. Qu'elle ne disparaisse derrière la colère d'un monstre légendaire qui se laissait aller à exprimer toute sa haine, sa frustration. L'espace d'un instant, alors que les phares de l'hélicoptère illuminaient son visage, l'espace d'un instant la mutante se laissa aller à observer les colonnes de flammes qui venaient embraser le ciel.

Et ce soir là, les feux de l'enfer se reflétaient sur les prunelles de Némésis.

Ce ridicule instant d'inattention avait permis à Drake de reprendre pour cible Bryan Killgrave, puis sa sœur qui lui demandait d'arrêter. Cette fois, Némésis n'hésita pas. Tout était parfaitement limpide à ses yeux, elle avait une occasion de la sauver. Enfin. Quand le monstre s'écarta après lui avoir soufflé son haleine meurtrière, le cœur de la brune fit un bond dans sa poitrine. Elle était au sol. Au sol, et son enfoiré de frangin s'acharnait sur elle. Cette vision fit naître une sensation indescriptible dans sa poitrine, fit monter la bile à sa gorge et embrasa sa vision qui devint rouge. Sans courir, la jeune femme s'avança et leva une main vers le Killgrave. Son énergie vitale, ce qui le rendait vivant, sa lumière... tout ça vint à elle. Tout ça fut aspiré, englouti par l'organisme de Némésis qui ne demandait que ça depuis si longtemps. Cette soif de lumière était intarissable, réveillait quelque chose qu'elle ignorait chez elle.

Cette envie de tuer.

Elle ne voulait pas s'arrêter, elle voulait aller jusqu'à bout. Elle souhaitait de toute son âme qu'il ne reste plus qu'une coquille vide de Bryan Killgrave. Elle se moquait bien des conséquences.

Sauf qu'il y avait un imprévu. Kara.

Kara était toujours là, Kara s'étouffait. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Elle ne pouvait pas la perdre. Pas elle. Pas encore. C'est dans un hurlement sinistre que Némésis rompit le lien avec sa proie, des larmes perlant au coin de ses yeux. La soif était terrible, elle craignait qu'elle puisse un jour être tarie. La brune fit un pas, puis deux, puis tomba à genoux près de son amie. Le souffle encore court et les gestes maladroits, elle réussit tout de même à installer la rousse confortablement sur son giron, la tête surélevée. Némésis lui caressa doucement les cheveux, ou peut-être qu'elle les remettait simplement en ordre pour dégager son visage. Les larmes brouillaient encore sa vision, elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Chuchotant des paroles rassurantes en continu, Némésis la berça inconsciemment, au beau milieu de cette scène de guerre, comme elle l'avait fait il y a une éternité dans un taxi lors de leur première rencontre. Elle ignorait si ce qu'elle faisait était la bonne chose à faire, ou si elle ne faisait qu'aider son amie à s'étouffer, mais ces geste... étaient ceux qui étaient venus naturellement. Ils ne pouvaient donc pas être si mauvais.

- Tout va bien, je suis là.


Rien n'allait bien, rien. Elle se transformait en meurtrière sanguinaire et son frère psychopathe ne manquerait pas de les ré-attaquer dès qu'il en aurait l'occasion. Sans parler de Drake et de sa crise draconique.

- Ça va aller maintenant, il faut simplement que l'on s'en aile.

De sa manche, Némésis essuya les larmes qui ruisselaient sur ses joues, étalant au passage le mascara qui avait coulé. Au fond, elle avait envie d'y croire.
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Kara Killgrave
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« I'm a Pawn. I'm a Swamp. I'm nothing - I don't want anything anymore. I'm only His will, His ego, His Thorn left alone in an insane world of violence and despair - of storms and thunders. Only Light shall shine upon us once He will be gone. My feelings shall grow unconditionnally for your Night, for your Shadows, for your Broken World. Let me be your Black Swan. » (Summer of The Occult → Seven Lions)Gloriest Goddess: The End of Glory: Our Nemesis

Le dragon rugissait, animait la cité assoupie d’une terreur des plus imprévisibles. Les défoulements de Némésis portèrent leurs fruits : Bryan Killgrave demeura inanimé, en proie à ses propres illusions mentales. Le souffle de cendres de la bête évita les damoiselles, penchant son long cou en direction de leur ennemi commun. Drake, au regard sanguinaire et rouge hémoglobine, faucha l’aîné des Purple Children et l’avala d’un mouvement de tête fort singulier. Puis le monstre s’éleva, vint si haut dans le ciel qu’il finit par s’évaporer – simplement disparaître de la vue des mortels afin de se réfugier dans les nuages. Et il s’en alla, loin d’ici, loin d’elles dans la furie et le chaos de sa propre lutte mentale contre un démon épouvantable. Elle bougea, finalement : Kara Killgrave. Livide, porcelaine et lilas, son teint mariait à merveille sa crinière de feu si pâle qu’elle semblait blonde par moments. Une inspiration, une expiration, le regard sombre – pourpre- de la jeune fille se planta dans celui de sa meilleure amie qui débordait de perles charmantes :


« Je vois un soleil de minuit. » Sa bouche se tourna sur le côté, quitta les genoux de la brune afin de cracher un peu de sang violet. Certes elle conserva ses forces afin de se relever lentement, se perchant au sol avec ses escarpins griffés et violacés pour faire glisser son dos. Une voix glacialement pourpre, sans oublier son regard abyssale étoilé de misère, formula sèchement : « Tu m’as manqué, Némésis. »


Puis la cavalerie redoubla d’ardeur, joignant peut-être un justicier ou deux à la foulée. Une cinquantaine de personnes rejoignait la berge du pont de Verrazano-Narrows : Kara sentait les esprits augmenter dangereusement, et ses alliés devinrent minces. Toujours allongée, la jeune violette se redressa à moitié, se jetant d’un geste vif dans les bras de son soleil ténébreux favori. Un rire jovial, léger saisit son thorax. Au milieu des forces de l’ordre qui sortirent leurs fusils, les menacèrent avec leur porte-voix et leurs lampes aveuglantes, Kara offrit un sourire simple, pure à son amie. C’est ainsi qu’elle se redressa complètement, et donna une révérence à leurs spectateurs. Ils applaudirent, tous. Chacun d’entre eux devint absent de sa propre pensée, abasourdi par des ordres qui dépassait leur compréhension des pouvoirs mutants. Alors, le rire de la foule fut gore, titanesque lorsque Kara leur lança un sourire ravissant. Elle fit un clin d’œil à Némésis, et lança d’une voix douce :


« Nous tournons un film fantastique. Ouste! Allez, oubliez cette histoire! »


Momentanément, les hommes et les femmes -certains supers naturels- furent complexés par ces paroles qui les orientèrent vers l’oubli et la fuite. La Dame Mauve s’empara de la main de son amie afin de la relever à son tour, lui offrant un regard complice rempli de malice. Par dizaines, les mortels s’évaporèrent de leur vue, laissant Kara jeter un regard aux alentours. Accompagnée de son amie, elles marchèrent quelques minutes avant de tomber sur un stationnement. Deux voitures y étaient, de marques populaires, la Dame Mauve prit des clés de ses poches et déverrouilla son véhicule de couleur – attendez, lisez bien- pourpre. Un modèle sport assez populaire, dernier cri, avec l’intelligence artificielle intégrée, Kara jeta un regard vers Némésis accompagné d’un faciès vide, apathique, presque frigide :


« Je n’arrive pas à croire qu’il a dévoré mon frère. Avoir un dragon comme animal de compagnie, c’est la classe. Non? Tu devrais en profiter. Drake t’appartient aussi. »



Étonnant, n’est-ce pas? Ce que le cœur machiavélique et démoniaque de la Dame Mauve pouvait accomplir chez celle qui fut jadis une justicière renommée pour ses valeurs et ses talents cachés. Kara monta dans la voiture, attendit de voir si son amie l’accompagnait ou non. Lorsque la réponse fut favorable, elle démarra le véhicule pour les emmener loin d’ici. Ironiquement, elle prit le pont de Verrazano-Narrows afin de le franchir et de le mettre derrière elle une bonne fois pour toutes. Pendant une heure et demie sans prononcer un seul mot de trop, sans adresser un rictus ou un sourire à son très cher soleil de minuit. La couleur étrange de son regard devint épanouie, laissant du turquoise fracasser le pourpre afin d’en dévoiler les sous-fonds vermeils. Elle conduisait prudemment, avec quelques excès de vitesse dans les zones ténébreuses.



« J’ai trouvé les Purple Children, et ils m’ont donné à Bryan Killgrave qui était leur allié. Selon eux, je suis l’héritière de l’Homme Pourpre : son argent et ses marchés du crime m’attendent patiemment. »
Une pause. Kara continua d’un ton lourd, détaché, épuisé d’émotion : « Il y a longtemps, les Purple Children ont placé l’émotion du suicide dans mon esprit. C’est pour ça que je ne pensais qu’à la mort. Tout le temps. Et Drake a utilisé la magie noire pour me guérir. Mais, je suis pire qu’avant. Vraiment pire. »
Un long soupir d’exaspération la prit, avant que Kara ne prenne une sortie vers la droite pour les mener dans une route sombre de Staten Island. Sa direction? Une plage, n’importe laquelle. Une fois sur la berge sablée, Kara se tourna vers Némésis, les yeux remplis de défi et de hargne : « Bryan a pris le contrôle de mon esprit puis de Drake et de tous nos alliés. Il voulait te tuer pour me blesser, car il ne supportait pas que je sois sa favorite à lui, à notre père. Tu sais bien pourquoi, non? »


Le regard de la Dame Mauve plongea dans celui de son amie, avant qu’elle ne retire la clé du contact et ferme sa porte dans un élan spontané. Décidément, cette thématique n’aurait aucune suite. Mais, hélas, Némésis connaissait déjà le passé de l’Homme Pourpre et de sa fille chérie. L’eau frôlait discrètement le sable englouti par les ombres. Une nouvelle lune resplendissait au-dessus d’elles, pendant que Kara se pencha à l’arrière du véhicule afin d’en retirer quelque chose de louche…Un panier en osier. Pourpre – vraiment, oui encore et toujours pourpre. Elle en sortit une nappe à carreaux pour l’étendre au sol et un immense gâteau au chocolat dans lequel elle planta deux couteaux de boucher.



« Je suis contente que tu aies survécu à l’incendie. Je pensais vraiment que Drake allait te brûler vivante. Il est tellement dévasté par notre malédiction. Au moins, il y a une semaine, avant Bryan, Drake a dit qu’il avait un cadeau pour toi : une sorte de Dez. Je n’ai jamais su ce que c’était. Il va sûrement t’envoyer une lettre. »



Incandescente, Killgrave arrêta de balbutier des phrases pour combler le vide de leurs retrouvailles. Elle se tut, lissant ses boucles enflammées d’un côté et penchant son visage aux traits sévères de l’autre. Prenant siège sur la nappe qui déguisait leur terrible situation par un simple rendez-vous amical, Kara lança une dernière pique à son seul et unique soleil de minuit :



« Ném. Il est mort à cause de moi. Il doit me détester depuis sa tombe… Rien n’est de ta faute. Venge-toi sur-moi si tu veux. »



Le début d’une longue prière à sa déesse des ténèbres favorite commençait, heureusement.



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Némésis Knight
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Gloriest Godess"À toi, grande déesse qui veille sur moi et mes frères, je dédie mon sang, ma sueur et mes larmes ; j’implore ta clémence pour celui de mes adversaires qui me portera le coup de grâce, car de toute mon âme et de tout mon cœur, je veux me battre pour t’honorer !"
Kara se relèverait.

Elle n'allait pas mourir, elle allait bien, elle iraient bien toutes les deux. Un sourire aussi pur que celui que son amie lui adressait naquit sur les lèvres de Némésis, défiant ses larmes de continuer de couler. Elles le firent, mais étaient désormais provoquées par la joie et non le désespoir. Elle avait retrouvé sa meilleure amie. Son âme-sœur. Elle était heureuse. Pour la première fois depuis la mort de Dane, elle était vraiment heureuse. Ce surnom aussi, qu'elle aurait détesté dans la bouche de quelqu'un d'autre lui rappelait d'heureux moments en compagnie de Kara et lui fit en quelques sortes comprendre qu'elle n'avait aucune raison de continuer à être seule. Bien sûr, il y avait encore quelques détails à régler. Comme par exemple le dragon de compagnie de Kara qui venait de bouffer son frère ou encore la scène cataclysmique qui se jouait autour d'eux mais... elles allaient régler tout ça.

- Toi aussi tu m'as manqué.

Terriblement. La jeune femme se jeta ensuite dans ses bras et Némésis apprécia fébrilement le contact qu'elle lui offrait, n'essayait même pas de lutter ou de dissimuler ce qu'elle ressentait. Elle en avait fini avec ça, elle l'avait promis. Et pour le reste, elle ne se trompait pas. Si tôt relevée, Kara renvoya bien vite ses troupes et les quelques membres des forces de l'ordre qui tentaient d'endiguer la vague. Elle prétexta tourner un film fantastique, ce qui fit largement, très largement rire Némésis.

- Ouais, une série en fait. On est Sansa et Arya Stark et Daenerys vient de s'échapper dans la gueule de son dragon.

Elle n'avait absolument pas besoin de rajouter un tel commentaire, mais ça la faisait bien marrer alors... pourquoi s'en priver ? Après cette blague plus que douteuse, Kara la releva et l'entraîna jusqu'à un parking où était garé deux voitures. L'une pourpre. Curieusement, cela la surprit. Après avoir vu son appartement cramer sous les feux d'un dragon, s'être faite attaquer par une troupe de mutants sous contrôle mental et avoir manqué de peu de tuer un dangereux criminel, c'était ça qui l'étonnait. Le fait que Kara ait une voiture, et une super voiture en plus de ça.

- Tiens, tu conduis.

Remarque à la con : 1. Némésis : 0.

- Moi non plus, c'était... intense. Mais non merci pour le dragon, je n'ai rien contre Drake mais mon appartement se souvient sérieusement de son dernier passage. Je vais plutôt adopter un chien, moins de risque d'incendie, tu vois.

Elle n'en revenait pas. Qu'elles papotent comme si elles ne s'étaient jamais quittées, boudées, comme si tout ce qu'elles venaient de vivre n'était jamais arrivé. Mais peut-être qu'au fond c'était ça l'amitié. C'était la capacité de pardonner aussi vite que possible et d'avoir l'impression de ne s'être jamais quittés. Némésis ne se soucia pas vraiment du ton antipathique de son amie, elle savait que la pression finirait pas redescendre. Il lui fallait simplement un peu de temps pour... digérer tout ça. Ce temps, elle lui accorda. La tête posée contre la vitre, Némésis resta silencieuse pendant les trente minutes qui suivirent. Elle le faisait pour ne pas forcer Kara à parler mais aussi parce qu'elle voulait prendre le temps de réfléchir. Il fallait que la pression redescende pour elle aussi. Finalement, ce fut son amie qui brisa le silence, lui expliquant ce qu'il s'était passé pour elle dernièrement.

- Quelle bande de sales gamins.

Némésis ne comprenait pas tout, elle devait bien l'avouer. Elle avait plus ou moins deviné que les Purple Children devaient être les autres enfants de Zebediah Killgrave mais ignorait parfaitement pourquoi ils pensaient que Kara était son héritière. Kara n'avait rien en commun avec son père, si ce n'est ses pouvoirs qu'elle avait déjà tenté de toutes ses forces d'endiguer.

- Et tu n'es pas l'héritière de ton père, tu n'as rien en commun avec lui. Ils se sont plantés tes frangins, et sévèrement.

Ils auraient mieux fait de pousser au suicide ce connard arrogant avec un prénom de quarterback plutôt que sa Kara. Elle l'écouta cependant patiemment lui avouer que Drake avait tenté de la guérir mais n'avait fait qu'empirer la situation et poussa un long soupir.

-On devrait prendre des vacances toi et moi.

C'est vrai ça, ça leur ferait du bien. Une île, paisible, l'eau turquoise, le bruit de la mer, l'odeur de la mer, le soleil qui meurtrissait leurs peaux, le repos, les vacances. Personne ne pouvait avoir d'idées suicidaires en vacances, pas même quelqu'un d'aussi brisé et détraqué magiquement que Kara Killgrave. Elle avait dit ça sans réellement réfléchir, mais elle aurait aimé que Kara y réfléchisse sérieusement, elle. Peut-être que c'était réellement la solution à quelques uns de leurs problèmes.

- Je crois savoir pourquoi, oui. Mais oups, tant pis pour lui, je suis toujours vivante.

Pas si facile à abattre que ça la Némésis. Lorsqu'elle tourna à tête, la farouche survivante de l'incendie criminel de son immeuble se rendit compte qu'elles étaient à proximité d'une plage. Très bien, ça correspondait à ses idées de voyage. Cette plage était belle, la lune projetait son reflet blafard sur les eaux atlantiques, c'est ce qu'elle remarqua en premier. Elle ne put s'empêcher de trouver ça terriblement beau.

Ah, et d'être de nouveau surprise par Kara.

Qui, qui se promenait avec un panier de pique-nique dans son coffre avec une vie similaire à la leur ? Qui ? Il n'y avait qu'une réponse à cette question, et elle commençait par Kara et finissait par Killgrave. Avec un rapide soupir, Némésis suivit son amie et attendit qu'elle ait fini de préparer leur pique-nique improvisé pour s'asseoir sur le sable avec bonheur. Il était encore chaud, malgré la nuit largement entamée. C'était agréable. Avec paresse, elle détailla plusieurs parts dans le gâteau et en prit une avec tout autant de flegme.

- J'ai pu sortir à temps, et je suis contente d'être vivante aussi.


Elle fronça cependant les sourcils en entendant la deuxième partie de la phrase de la Killgrave. Une Dez ? Elle ne connaissait pas de Dez, nulle part. Elle n'en fit cependant pas la remarque, ne le jugeant pas utile compte tenu de la situation et de sa bouche pleine de gâteau au chocolat. Elle se tendit pourtant ostensiblement lorsque Kara évoqua Dane. Elle n'aurait pas dû. Elle ne le voulait pas. Elle avait décidé après avoir retrouvé Kara d'enterrer cette partie de sa vie définitivement. Elle allait tout oublier, comme elle l'avait fait si souvent. Tout serait alors si simple.

- Ce n'était pas ta faute Kara, tu ne pouvais pas le sauver. Il a pris la décision de t'aider, c'était son choix. Il est mort pour une cause qui lui tenait à cœur, toi. C'est sans doute la plus belle des morts que tu pouvais lui offrir.

Sa voix s'était brisée.

-Je suis fatiguée, Kara.


C'était un aveu, l'aveu d'une jeune femme maltraitée par la vie et ses sentiments et qui souhaitait simplement... cesser de souffrir. Le regard de la brune resta un long moment perdu sur les petites dunes que formait le sable, elle imaginait des déserts arides et sans fin. Elle s'imaginait s'y promener et y mourir, consumée par la chaleur et la déshydratation. Elle y trouverait la paix, sans doute.

Mais ce ne serait pas pour ce soir, elle avait d'autres choses à faire avant.

Elle reposa son gâteau là où elle l'avait trouvé, avec précaution, se leva et retira son haut. Les mains sur les hanches, elle toisa son amie de toute sa hauteur.

- Tu viens ? On va se baigner.

Idée à la con : 1. Némésis : 0.
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Kara Killgrave
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La Vengeance ne faisait plus partie de sa déesse favorite : Hélas ou Heureusement. La Dame Mauve la toisa longuement du regard avant de s’avancer pour lui témoigner sa joie, même son bonheur de retrouver leur lien sentimental – leur lien de sœur de cœur. La victoire était pourpre contre toute attente : Kara avait gagné, Kara gagnerait si elle croyait en elle-même ne serait-ce qu’une seconde. Certes elle ne put se restreindre à se contenter de cette maigre victoire. Maintenant, elle devrait décimer les rangs de Bryan Killgrave avant de se suicider. Et les enfants pourpres n’échapperaient pas à son courroux.


Épiant Némésis du coin de l’œil, la voir prendre d’immenses bouchées de leur gâteau lui redonna confiance dans l’acte de se nourrir : la rousse prit son couteau à la lame acérée pour découper une bouchée et la prendre du bout des lèvres. Longtemps, elle hésita à le mettre entre ses lèvres, et accepta enfin de se rendre à l’évidence que sa souffrance ne devait plus être un obstacle entre elle et sa sœur de cœur – son Soleil de Minuit. Cette lueur plus sombre que le reste de la nuit en son paroxysme de charisme.



« Merci… »


Quant à leur discussion sur le Chevalier Noir, sur l’incendie de l’appartement de Némésis et tout le reste, Kara n’eut qu’une simple réplique avec un sourire chaleureux à l’égard de son amie :


« Partons en vacances. »


La jeune Killgrave se leva à la suite de son Soleil de Minuit, laissant le couteau retomber à plat sur la pâtisserie. Elle vola la main de la ténébreuse brune au passage, et fit voler ses talons sur le sable pour les lancer vers l’eau. Kara Killgrave cria lorsque l’eau froide la baigna, toute vêtue et peut-être Némésis aussi. Dénuée de ses phéromones, la violette s’esclaffa avant de jeter de l’eau sur son amie. Trempée jusqu’à la taille, Kara commença à trembler lourdement au fil des minutes tellement elle mourrait de froid – même qu’elle eut la folie de retirer ses manches de dentelles noires pour dévoiler la peau livide, la chair lilas argentée de ses membres supérieurs. En particulier, dissimulée par la pénombre de la robe de la lune, les mains de Kara étaient couronnées de veines violacées et d’une absence étonnante de cicatrices….À croire que l’ivresse de sa propre fatigue lui avait causé l’oubli de cette dernière.


« Je veux partir ce soir avec toi. Très longtemps. En Italie? »


Kara Killgrave venait d’énoncer son vœu le plus cher, le plus véridique au creux de son cœur dédoublé et empreint de tragédies sinistres. Loin de tout, la mutante battit des bras pour s’engouffrer dans l’eau qui lui avait autrefois coupé le souffle. Nageant avec élégance, elle balança encore de l’eau sur Némésis en lâchant un cri de surprise lorsque son tour de répliquer vint. Les larmes tristes de la Killgrave se métamorphosèrent en diamants purs de bonheur. Elle éclata presque en bordure de la plage, confessant chaque preuve de gaieté en compagnie d’un rire ou d’un sourire en coin. Le temps passa, longtemps et lentement entre elles. Leur baignade fut merveilleuse, et Kara n’accepta de ressortir des flots qu’avec son Soleil de Minuit. La tiran par la main pour la sortir avec sa force inexistante, Kara laissa son souffle haletant se perdre dans le calme, répondre à son appétit de silence et de sympathie.


Puis elle retira sa robe, du moins la première épaisseur pour en dévoiler le dessous tout aussi noir. Le détail le plus meurtrier : ses côtes émaciées, accentuées par la présence soutenue de ses clavicules. Trop menue, trop fragile, dénutrie et négligée de son plein gré. Kara essuya son visage rempli de larmes pourpres, essora le par-dessus en dentelle de sa robe avant de prononcer d’une voix claire, limpide à sa sœur de cœur :


« Némésis, j’ai vu mon père et mes demi-frères tuer pour avoir plus de pouvoir et de possessions…J’ai vu une Épée Étrange assouvir une soif de sang insatiable. J’ai vu des humains graver un numéro dans ma peau et m’appeler une arme potentielle. Et j’ai rencontré des démons qui ne veulent que le Chaos et la Guerre. »


La fille favorite, et la plus brillante, de l’Homme Pourpre retourna s’asseoir près de la couverture au sol pour l’en déloger en partie et en offrir un recoin à sa très chère amie.


« Tous disent que tuer rend plus fort, plus méchant. »


Et à la Fin, alors qu’elle grelottait de froid dans habits détrempés, Kara darda ses yeux pourpres dans ceux de némésis avant de trancher d’une voix glaciale, inanimée :


« Je me sens vide quand je tue. Et toi? »


Candide, si candide que le visage tendre de la jeune Killgrave aurait été terrifiant pour le plus sophistiqué des plus machiavéliques.




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Némésis Knight
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Gloriest Godess"À toi, grande déesse qui veille sur moi et mes frères, je dédie mon sang, ma sueur et mes larmes ; j’implore ta clémence pour celui de mes adversaires qui me portera le coup de grâce, car de toute mon âme et de tout mon cœur, je veux me battre pour t’honorer !"
Némésis s'était déjà débarrassée de son haut et de son trench-coat, il ne restait plus que son jean et ses Dr Martens. Elle écouta au même moment Kara la remercier et lui confier qu'elle aussi souhaitait partir en vacances avec elle. Cela lui ferait le plus grand bien, si seulement elle avait les moyens de se payer quoi que ce soit. Cette pensée était pourtant bien loin d'elle lorsqu'elle acquiesça, sûre de sa décision après un court temps de réflexion. Elles partiraient, elles partiraient maintenant si Kara le souhaitait. Mais pour le moment, la rousse semblait être plus décidée à la suivre dans le chemin pour attraper une pneumonie et se dévétit quelque peu, bien moins qu'elle cependant. Elle, elle n'avait garder que ses sous-vêtements. Elle n'était pas très pudique, passer toute son adolescence à être traitée comme un objet et observée sous tous les coins ne l'avait pas aidé à l'être. Némésis évitait pourtant de s'exposer d'ordinaire, notamment à cause des nombreuses cicatrices dont il était marqué et qui témoignaient des opérations qu'elle avait subi. Pour qu'on tente de la comprendre, pour qu'on lui rajoute des pouvoirs. Pour qu'on fasse d'elle une arme. Elle évitait de les montrer d'ordinaire pour éviter les questions, pour éviter d'avoir à s'expliquer. Mais elle ne voulait plus rien cacher à Kara et s'il fallait lui dire la vérité elle le ferait sans hésiter. Elle ne voulait plus rien cacher à personne d'ailleurs. Elle n'avait plus honte.

L'eau agit comme un électrochoc sur la peau de Némésis, elle était bien plus froide que sa température corporelle ne l'était et la brune manqua de peu de faire demi-tour. Elle ne réussit à s'immerger qu'en voyant Kara faire de même et une fois la morsure du froid surmontée, fut on ne peut plus heureuse de se trouver là. Là, dans l'océan Atlantique, avec sa meilleure amie. Le reflet de la lune qui donnait à l'eau une couleur irréelle, le nuit et le froid lui donna l'impression de ne plus vraiment être dans son corps. D'être ailleurs, bien au dessus, et que son enveloppe n'était plus qu'un amas de chair parcourue de frissons, secouée de signaux électriques tout bonnement grisants. Grisant, c'est qui définissait cette baignade. Et c'est une Némésis grisée qui répondit à Kara lorsqu'elle lui proposa de partir immédiatement, en Italie.

- En Italie. Parfait.

Elle n'avait jamais visité l'Italie, elle n'avait jamais visité grand chose d'ailleurs. Ce serait l'occasion parfaite d'apprendre de nouvelles choses, de faire une pause, de trouver où elle voulait aller peut-être. Le problème de l'argent se posait toujours mais là non plus, Némésis n'y pensait pas. Elle n'y pensait pas non plus lorsque Kara s'était mise à l'asperger d'eau, et qu'une incroyable bataille se déclencha entre les deux amies. La brune se nourrit alors de ses sourires, de ses rires et de ses expressions de bonheur. C'était ça qu'elle voulait voir sur le visage de son amie, tous les jours. C'était ça qu'elle méritait.

Malgré tout le plaisir qu'elles avaient eu à se baigner, Némésis sut qu'il était temps de sortir lorsqu'elle vit les lèvres de Kara devenir bleues. Elle se laissa alors gentiment entraînée par la main et se sécha rapidement avec son pull une fois revenue sur leur lieu de pique-nique. Elle s'allongea alors sur le sable, laissant ses doigts fins jouer avec le sable et profiter de son contact qui semblait brûlant sur sa peau gelée. Elle se serait sûrement paisiblement endormie si Kara n'avait pas pris la parole. La brune avait apprécié ce moment de silence elle aussi, mais l'heure était revenue à la discussion.

Et quelle discussion...

Elle ignorait si le sujet était venu sur le tapis à cause de son débordement face au Killgrave ou si c'était une question qui trottait simplement dans la tête de Kara depuis trop longtemps mais elle interpella Némésis. Tuer. Elle l'avait fait très jeune, pour Hydra. Parfois accidentellement, parfois pas. Le but était souvent de faire parler les prisonniers de l'organisation, quoi de mieux pour ça que d'utiliser une télépathe pour fouiner dans ses souvenirs et lui agiter quelques neurones si ça ne suffisait pas ? Puis elle avait eu le rôle de bourreau, avait éteint la lumière dans le regard de quelques personnes dont elle ne se souvenait même plus des visages. On dit souvent que la première victime est celle qui reste à jamais dans l'esprit d'un meurtrier. Pour Némésis, c'était entièrement faux. Némésis ne se souvenait plus de rien, pas un prénom, pas un visage. Elle ne connaissait pas ces gens. Elle n'avait pris aucun plaisir à leur retirer la vie, mais elle l'avait fait comme quelque chose de nécessaire. Une corvée, au même titre que sortir les poubelles. C'est pourquoi la question de la jeune femme la fit réfléchir, longtemps.

- Voilà un long moment que je n'ai pas tué.

Elle se moquait bien des suppositions que Kara pourrait faire, elle avait de toute façon toujours eu l'impression que son amie savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir à son sujet et ce depuis leur première rencontre.

- Quand je le faisais, je ne ressentais rien. J'exécutais les ordres, rien de plus. Je n'y prenais aucun plaisir, je ne me sentais pas puissante, j'accomplissais simplement mon devoir sans pleurs ni simagrées.

Mais aujourd'hui, aujourd'hui tant de choses avaient changées. Elle ne savait pas comment elle réagirait si elle tuait de nouveau. Elle avait simplement constatée que ces années en tant que bourreau et tortionnaire avaient développés une sorte d'instinct chez elle. Quelque chose de dangereux.

- Aujourd'hui... je l'ignore. J'ai failli tuer ton frère ce soir. Je l'aurais fait si tu n'avais pas été si mal en point. J'en avais envie, je crois.

Ça lui faisait un peu honte de l'avouer, mais elle tenait à être honnête, grande première pour Némésis.

- Tu crois que c'est ce qui fait de nous de mauvaises personnes ?

Son regard resta rivé au ciel alors qu'elle posait cette question, les étoiles se reflétant sur ses iris sombres. Elle ne savait pas si elle était une mauvaise personne, mais selon les livres d'histoire elle était du mauvais côté de la balance. Elle ignorait si ça voulait dire quelque chose. Elle ignorait si elle en avait quelque chose à faire.
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Kara Killgrave
Kara Killgrave
GÉNÉRAL
» communications : 275
» ma tête : Madelaine Petsch
» association : Indépendants.
POUVOIR
Feuille de personnage
» classe: 2 - Apprentissage du pouvoir
» appartenance: 3 - Humain entraîné supérieur
» pouvoirs:

« I'm a Pawn. I'm a Swamp. I'm nothing - I don't want anything anymore. I'm only His will, His ego, His Thorn left alone in an insane world of violence and despair - of storms and thunders. Only Light shall shine upon us once He will be gone. My feelings shall grow unconditionnally for your Night, for your Shadows, for your Broken World. Let me be your Black Swan. » (Summer of The Occult → Seven Lions)Gloriest Goddess: The End of Glory: Our Nemesis

Killgrave aimait tellement de personnes à partir de maintenant : décédés ou vivants. Mais, de tout le monde, de tout l’univers, son acolyte la plus aimée restait Némésis Fallen. Rien n’équivalait le plaisir de lui lancer des coussins ou de se gaver de chocolat, de lui voler ses pyjamas à oreilles de lapin ou de picoler comme des dingues devant une série télé russe sans sous-titres mais ô combien dramatique. Kara grelottait encore, mais entourée d’une partie de l’immense nappe, elle fixa ses chevilles lilas, aux veines pourpres, avant de hocher doucement la tête lorsque Némésis lui répondit au sujet du meurtre, du vide, de tous ces sujets fatidiques et ô combien tragiques.


Le drame d’une vie, la princesse des drames, même? Certainement. Kara songeait à son enfance dorée, sans père, prisonnière de sa cage en train de danser pour les beaux yeux de sa mère. Elle n’avait jamais demandé ou était son père, car tout l’amour de Mélanie comblait ses besoins d’attention et d’affection. Rien de l’affectait. Rien ne lui faisait mal. Jusqu’au dernier jour de sa mère qui tenta d’assassiner sa fille unique afin de prévenir l’héritage des Killgrave. Elle avait raison de le faire, pensait Kara… Mais, toutes ces années à devoir gérer la bombe qu’elle était pour elle-même et autrui, toutes ces années à Neverland à lutter contre les hommes pour en faire une arme. Ce fut à cet instant qu’elle s’aperçut de sa haine envers le sexe masculin, spécifiquement les hommes mauvais. Ceux qui se réjouissent du mal des autres : de le provoquer, de le prolonger, de transformer la douleur en agonie. Fondamentalement, au fond de son âme, elle sut qu’elle haissait le sexe masculin en entier et aurait pu décimer une partie de la ville à se castrer ou à se pendre. Mais, elle n’avait aucune volonté d’accomplir tous ces actes horribles. Elle voulait la paix, l’Eden en compagnie de Némésis.


Soudainement, Kara figea ses yeux dans le vide, n’osant même pas s’approcher de Némésis. Frémissante au cœur de son immobilité, elle formula lentement – d’un ton détaché, épuisé de tout espoir :



« Nous avons été les jouets, les armes d’humains vils, méchants. »




Une toux sèche passa dans sa gorge, lui évoquant la première fois qu’elle s’était noyée : la responsable, Jessica Jones. Et la raison? Kara a les mêmes traits que son père. La suite fut encore plus violente. Encore une fois, c’était une longue histoire impossible à résumer. Penchant son faciès doux sur le côté, essuyant ces éternelles larmes qui couvraient ses tempes d’un violet amer, dépassé : « Non, Némésis, je ne crois pas que nous soyons des mauvaises personnes… » Relevant ses yeux de Madeleine contre les cieux clairs, beaux, resplendissants, elle ajouta : « Je crois que nous sommes égarées. Je crois que personne n’a voulu nous tendre la main. »


Lentement, Kara porta son attention sur le couteau planté dans sa pointe de gâteau au chocolat. Elle se retourna contre son panier à pique-nique, et en sortit du vin d’accompagnement pour les desserts. Prenant des coupes en vitre, elle les remplit jusqu’au milieu et en offrit une à sa consœur de cœur. Ses larmes furent estompées par un mouchoir noir à l’effigie du Dragon, et elle trinqua à leur amitié – à leur futur voyage en Italie, à tout ce qui leur causait ce lien d’affection.


« À Némésis. À celle qui m’a tendu la main. »


À Dane Whitman aussi. Même s’il ne pouvait plus être là pour trinquer avec ses amies, même s’il tout ce qu’il représentait aux yeux de la Killgrave lui avait redonné espoir en l’humanité. Avant de s’évanouir de sa réalité. Sous ses yeux. Pour toujours. Kara regarda la nourriture sans y retoucher, mais en huma le parfum. Puis, au bout de plusieurs minutes, elle piocha le couteau pour en reprendre une bouchée minuscule – trop petite pour être une bouchée. Éperdue dans la réflexion d’un voyage autour du monde avec Némésis, Kara but une autre gorgée de son verre avant de s’exclamer :


« Je vais prévoir un voyage d’enfer pour nous deux. On ira en Italie, en France, à Londres, au Mexique et…au Japon!?! Qu’est-ce que tu penses? »



Au final, elle tremblait de nouveau, cacha sa nuisette noire détrempée sous le revers la nappe et vint toucher ses pieds glacés par l’eau, déposant son verre au creux du sable, et frôlant ses jambes du revers de la main pour tenter d’en essuyer les gouttelettes turquoises, sombres. Presque aussi sombres que les pupilles de sa tendre amie, et cette pensée ne la surprit aucunement.





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Némésis Knight
– Gardien de la Galaxie –
Némésis Knight
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Gloriest Goddess [Némésis Fallen] Tumblr_p5wwhdT3941v4pwuno9_250

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» appartenance: 5 - Humain victime d\'expérimentation / Mutant 3&5
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Gloriest Godess"À toi, grande déesse qui veille sur moi et mes frères, je dédie mon sang, ma sueur et mes larmes ; j’implore ta clémence pour celui de mes adversaires qui me portera le coup de grâce, car de toute mon âme et de tout mon cœur, je veux me battre pour t’honorer !"
La quiétude de cette fin de soirée accueillit à merveille les dernières phrases de Kara, sa conclusion sur ce sujet si sombre et pourtant abordé presque sans douleur par les deux jeunes femmes. Ce qui causait réellement de la douleur, ce qui faisait pleurer Kara, c'était tout ce qui les avait amené à tuer. C'étaient tous ces gens qui s'étaient servis d'elles et de leur faiblesses pour servir leurs intérêts. Ce n'était pas leur faute, du moins c'est ce que la Killgrave semblait penser. Némésis ne savait pas vraiment si elle y croyait réellement, ou si elle souhaitait simplement la rassurer, ajouter un peu d'espoir à leur destins tragiques. En tout cas, elle, elle avait envie d'y croire. Elle avait envie de penser que peut-être, les limites entre le Bien et le Mal n'étaient pas si évidentes à tracer. Que parfois il y avait du bon en chacune mauvaise personne, que la ligne était si fine qu'il était aisé de la traverser et de faire un séjour de l'autre côté.

- Je pense que tu as raison.

Elle n'osait pas l'espérer, parce qu'elle en avait assez des espoirs brisés et parce qu'elle n'en avait finalement plus grand chose à faire d'être mauvaise. D'être vue du mauvais côté de cette limite par ceux qui jugeaient être du bon. Si les autres voulaient la voir comme un monstre, qu'il en soit ainsi, elle ne se donnerait pas la peine de les faire changer d'avis. Seul le regard de ses proches importait réellement et pour l'heure, la seule sur la liste était bien Kara.
Douce rêveuse qu'elle était, elle n'entendit cependant presque pas son amie sortir de son panier magique le vin et les deux coupes qu'elle remplit. Némésis restait perdue dans la contemplation des étoiles et des ténèbres qui l'avaient si longtemps effrayée. Elle ne savait pas tellement ce qui l'avait décidé à remonter, peut-être le bruit de cette bouteille que Kara avait débouché ou l'envie de voir son visage. Elle avait entendu ses larmes dans le trémolo de sa voix, mais la douceur des contours de la Killgrave la rassurait toujours quant à la gravité de son état. Kara, c'étaient des larmes souvent accompagnées d'un sourire éblouissant de beauté. Parfois, il n'y avait pas de sourire et c'était alors la plus triste vision qu'il n'ait jamais été donné de voir à un être humain. Mais d'autres fois, ce n'étaient que de simples larmes qui trahissaient une émotion ou une pensée qui ne lui appartenait qu'à elle. Du moins, c'était ainsi que Némésis avait fini par le comprendre, elle qui ne pleurait que rarement et qui avait bien du mal à les comprendre ces larmes. Elle aurait pourtant tant aimé être capable de s'ouvrir si facilement, mais la brune demeurait un livre fermé avec quelques pages qui commençaient à se détacher. Ce livre attrapa pourtant la coupe qui était simplement posée devant elle et en but une petite gorgée. De ce qu'elle en savait, il était bon. Et à vrai dire, même s'il ne l'était pas, il ferait grandement l'affaire pour cette soirée si spéciale de leurs retrouvailles. Kara porta ensuite un toast après avoir grignoté quelques miettes de gâteau et rendit hommage à leur amitié. Ça non plus, Némésis n'était pas incroyablement douée pour le faire, mais elle fit un effort pour Kara et leva son verre à hauteur du sien.

- À ma Kara. À ma première amie, et celle qui m'a appris à être humaine.

C'était incroyablement triste que de le réaliser mais c'était la pure vérité. Kara avait été la première exceptée sa sœur à avoir de l'importance. Elle était la première qui lui avait donné envie de devenir quelqu'un de bien, d'honnête. Elle lui avait indirectement ouvert les yeux sur sa condition de pion sur l'échiquier d'Hydra et elle avait simplement été son amie. Elle avait respecté son silence, ses humeurs, n'avait jamais rien demandé en échange. Avait été une amie, en fait, et ces derniers jours sans sa présence avaient été incroyablement douloureux.
Heureusement, les deux compères ne prévoyaient plus de se séparer et Némésis écouta avec amusement la jeune femme lui promettre de nombreux voyages. Elle songea un instant au coût de tels projet avant de se rappeler que la Killgrave avait un dragon de compagnie beaucoup trop riche et, si elle voulait se la jouer mauvaise fille, un don de persuasion avec lequel elle pouvait tout ou presque obtenir. En d'autres termes, ces projets étaient parfaitement réalisables ce que Némésis comprit avec joie à l'instant. Elle n'avait jamais voyagé, du moins pas dans le sens commun du terme. Toute sa vie, elle avait été transférée de bases Hydra en bases Hydra, avait pu se rendre en Nouvelle-Zélande, en Chine, en Italie, sous la mer et une dernière fois au Canada. Pourtant, Némésis n'en avait de souvenirs que des murs blancs, et les trajets qu'elle passait aveuglée d'un bandeau noir. Dans les ténèbres. Encore. Finalement, New-York était bel et bien la seule ville qu'elle avait connu. Et il fallait que ça change.

- J'en pense... que ce serait merveilleux.

Némésis eut un large sourire, un des rares que l'on voyait se dessiner sur le visage de la jeune femme et but une nouvelle gorgée de sa coupe, cette fois bien plus volontairement. Elle se moquait bien de finir saoule après tout, ce serait même une bonne façon de finir la soirée en beauté.
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