[Flashback] Je voudrai déjà être Roi... (de la gueule de bois ! Donc en fait être Reine...)

Si on m’avait dit que j’assisterai à ça. Ah non mais des pin-up y en a pas dix milles, mais des pin-up qui se prennent pour des girafes dans un bar, après seulement deux cosmo et un martini, moi je vote carrément pour ! Ah ouais non mais j’ai pas précisé le timing, quarante minutes montre en main et la voilà ronde comme la plus jolie des queues de pelle. Mon dieu je suis amoureux d’une fée qui ne sait pas tenir l’alcool. Moi qui boit comme un trou. C’est absolument dingue, et pour le coup ça me fait rire. Enfin je vais être honnête. Sur le coup ça ne m’a ABSOLUMENT pas fait rire. Je dois l’avouer savoir son corps de déesse dans un bar entouré de mecs qui vont rêver de se frotter à elle, alors qu’elle ne tient pas l’alcool ? Je n’aime pas du tout, mais alors pas du tout l’idée. Donc quand dans son petit message elle me “hurle” qu’elle m’aime, en me disant que les cosmo “c’est bon”... Je n’ai fait ni une ni deux et me voilà parti. Je sais, je sais, je devais attendre deux heures. Mais sérieusement ? Il a suffit que Mary la trouve sur une photo postée par un connard sur Twitter ou face de bouque, je ne sais plus quel réseau à la con, que j’ai compris. Je ne devais pas la laisser là-bas plus longtemps.

Ah non mais je ne suis pas possessif, je suis juste… Ouais si vous savez quoi, allez vous faire foutre je suis d’une jalousie maladive. C’est MA Pin-Up et je n’ai pas envie qu’un type tente de s’approcher d’elle, qu’un de ces pourris pose sa main sur elle. Du coup, il m’a suffit d’un regard à la rouquine et elle a compris. Elle a commencé à tout filtrer, tout nettoyer, tout supprimer. Sean a esquissé un oui de la tête. Il prend mon relais pour la soirée, m’appellera si besoin. Je les aime bien pour ça les Dungan, pas besoin de parler on se comprend. Moi je prend ma veste en cuir, et direction “Chez Joe” donc. Il me faut à peine dix minutes, l’avantage de marcher vite. Et j’y arrive. Et ce que je vois. Ah ouais non mais j’aurai payé cher pour le voir, sauf que sur le coup, ça ne me fait que rire à moitié. Ouais bon je prend trente secondes pour mater son petit cul dans son pantalon rouge. Ca lui va bien comme couleur. Mais dans une jupe rouge… Mon dieu je serai devenu dingue. Bon là ça m’arrange que ce ne soit pas une jupe. Surtout quand je vois un pauvre type aviné approcher, verre à la main. Le mec va pour la toucher. Direct il va oublier lui. Je me saisi de son poignet qui se plie sous ma force, et je ne peux que lui susurrer un

« Oublie ça direct trouduque… »

Bon alors lui c’est réglé, maintenant on s’occupe de ma pin-up, je l’attrape par la taille, et la met sur mon épaule. Ouais MOI j’ai le droit de toucher son petit cul moulé dans son jean, je suis SON mec, et si elle râle ? C’est pareil !

« Toi poupée, tu viens avec moi, on rentre, je crois que tu as assez bu. »

L’avantage de ne peser pas plus lourd qu’une plume. Bon sa copine elle est où ? Ah ouais trouvé. Je m’approche d’elle, pas besoin de discuter elle aussi est ronde, non mais la meuf est debout sur une chaise… Si je rentre au S.H.I.E.L.D sans elle c’est le directeur qui m’éclate la tronche. Et c’est qu’elle gueule en plus la bougresse. Et elle se prend pour la reine de la Savane.

« Allez viens là Mufasa, toi aussi tu rentres ! »

Quoi ? Ouais bon y a plus sexy que Mufasa écrasé par les Gnous mais bon, c’est le seul truc qui m’est venu. Il ne faut pas trop m’en demander non plus. Bon retour au bercaille, je ne sais pas où vit la copine, mais une chambre au Q.G suffira pour cette nuit, je crois qu’elle y est apprentie en plus. Bon bref, la voilà déposée dans une chambre. Un instant j’installe Lily sur une chaise. Je prend le matelas de la chambre le pose au pied des toilettes et y laisse la demoiselle, je lui donne mon numéro de portable.

« Si besoin t’appelles je viendrai. »

Ou pas ce sera à voir, mon problème de la soirée ce sera Lily, parce que là oui elle est toute joyeuse, c’est bien rigolo, mais on va moins rire dans deux heures, ou peut être moins. Un pote à l’armée disait que ça mettait autant de temps à descendre qu’à remonter, on va voir si il avait raison. Si il s’est planté je lui envoie un message pour l’insulter de tous les noms. Juste pour le fun. Bref.
Nous voilà donc dans sa chambre. Bon on va commencer par lui retirer son manteau.

« Allez princesse on retire ce manteau, et ces chaussures. Je vais te préparer ton lit, et ensuite tu vas te coucher. La nuit va être longue crois moi. » et après un regard qui pourrait en dire long « Mais pas pour les raisons que tu imagines. C’est con le karma tu vas vite le découvrir. »

Ouais la nuit va être longue, je crois que je vais aller chercher à boire moi d’ailleurs… Bon on verra ça quand elle dormira, là je crois que je vais devoir surtout la canaliser.
Je l’aide à retirer les vêtements demandés, et l’oblige à s’asseoir sur son fauteuil.

« Tu m’attends là, je reviens. Tu ne bouge pas d’un pouce compris. Tu fais la peluche ! »

Je pose un bisou sur son nez, et disparais de sa chambre pour revenir deux minutes plus tard, avec un matelas d’une personne sous le bras et un sac, direction la salle de bain et donc les chiottes, ouais croyez moi comme piaule y a plus glamour, mais la soirée ne le sera pas vraiment. D’ailleurs on va essayer de faire ça au mieux.
Du sac je sors un de mes tee-shirt, ce sera ample ça devrait lui suffire. Le gardant à la main, je me rapproche d’elle.

« Allez stop de faire la peluche, viens là, je vais t’aider à retirer tes fringues, enfiler ça et ensuite au dodo. »

Qu’est-ce qu’on ne fait pas pour une pin-up complètement ivre je vous jure !
 

Ah non mais vraiment je vais arrêter de regarder des dessins animés avec la gosse, et Lily… non elle elle peut continuer j’adore l’entendre chanter, ça sonne plutôt juste malgré l’ivresse en fait. Moi quand je bois à ce point là je ne tente même pas l’expérience ma voix ressemble à celle d’un grizzly sortit de sa grotte après une hibernation trop longue. Bref on passe de la chanson qui met le moral à la déclaration d’amour en dix minutes à peine. Je sens que la soirée va être longue très longue… et plus rapidement qu’on ne l’avait imaginé.

Je vais faire en sorte que ce ne soit pas le pire des souvenirs non plus, une gueule de bois c’était toujours moins honteux quand on arrive à en rire une fois qu’elle est passée voir même pendant. Je prend tout ce que je peux pour que ce soit “rassurant” pour elle, je vais éviter de me pointer avec ma Guinness, je choisi l’option vieux tee-shirt qui une fois la nuit passée ira probablement à la poubelle. Et quand je reviens je comprend sans mal qu’elle a bougé.

Son regard est plus vague, son visage est livide. Je pose le matelas et m’approche d’elle en arquant un sourcil presque amusé

« Toi tu n’as pas fait la peluche, tu as bougé... »

Le tee-shirt à là maintenant je l’observe courir vers la salle de bain. OK mon pote avait raison, dans deux minutes elle regrettera d’avoir chanté la chanson des deux compères “Hakuna Matata” ça ne fonctionne pas dans ce cas là vraiment…
Sereinement je la rejoins donc et laisse passer la première salve de nausées. Une fois fait j’attrape un gant d’eau froide que je pose doucement sur sa nuque

« Allez viens là ma girafe sexy, on va te changer de tenue. »

Je l’aide à retirer ses fringues et à se glisser dans le mien beaucoup trop grand mais très bien pour la nuit qui va suivre. Je retire mon pull et reste en marcel noir et en jean après avoir balancé chaussures et chaussettes. Je l’aide à s’asseoir sur le matelas, la tête vers la cuvette. Là elle n’aura quasiment plus à bouger. De mes poches je retire mon badge d’agent du SHIELD et mon portable que je pose sur le meuble le plus proche. Un regard vers le lavabo que je rince et près duquel j’attrape un de ses élastiques. Je m’installe derrière elle et la cale entre mes jambes.

« Laisse toi faire je viens en toute amitié »

Ouais j'essaie d’alléger la situation qui ne doit pas être évidente. Ma main glisse sur sa nuque pour y reposer le gant que j’avais retiré. Une fois que la vague suivante est passée je glisse ma main entre ses cheveux. Un truc qu’elle va découvrir ce soir, je suis doué pour coiffer les demoiselles. Je me suis occupé de ma mère et de quelques femmes du village avant. C’est donc assez habilement que je tresse ses cheveux. Pas trop serré pour ne pas déclencher un mal supplémentaire.

« Voilà ça devrait aller comme ça »

Je pose mes lèvres sur sa nuque et la cale de nouveau contre moi. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre que ça passe...

 

Non mais vraiment, il n’y a qu’elle pour penser à ce genre de choses, comment voulez vous que je me mette en colère. Quand avec ses grands yeux bleus, un peu avinée elle me dit la bouche en coeur et les joues roses qu’elle voulait m’attendre sous la douche. J’arque un sourcil amusé et replace une mèche derrière son oreille.

« C’est une très belle attention, mais vraiment, ce n’était pas nécessaire, surtout que tu t’en es rendue malade. »

Mais la rassurer ne servira à rien à ce moment précis puisque tout ce qu’elle peut faire c’est filer dans la salle de bain. Ah les plaisirs de l’alcool ! Je crois que le Martini ou le cosmo ne vont plus être ses amis de soirées. Un bon point pour moi, au moins elle restera en état pour se défendre. Je la rejoins donc dans sa salle de bain, et je m’installe après m’être occupé d’elle. Lorsqu’elle est prise d’une nouvelle envie de vomir, je recale le matelas pour qu’une fois assise elle n’aie plus besoin de se relever, et qu’elle soit à proximité de cette cuvette qui, elle, va devenir sa nouvelle meilleure amie. J’ai l’impression de me revoir gamin. Ouais l’alcool et moi sommes de vieux amis, et si maintenant je maîtrise la bête c’est elle qui a faillit m’avaler il y a de cela quelques années. Peut être que je lui en parlerai, je verrai, je dois avouer que lui évoquer mon passé c’est un peu comme retomber dans des tréfonds que je ne veux pas. Mais je vais devoir lui expliquer bien des choses à mon égard. Ce “détails” là en engendre d’autres sur mon passé, et clairement à cette seconde je ne suis pas prêt. Et puis ce n’est pas moi le centre de cette histoire : c’est elle.

Ce que je fais à l’air efficace, elle soupire, et me remercie, j’ai même le droit à un sourire dis donc. Je pose mes lèvres sur sa tempe et murmure un

« De rien ma girafe. »

Ouais je ne vais pas la lâcher avec cette histoire croyez moi. Sauf qu’il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu’elle va vraiment mal. Je vois tous les signes du regret le plus amère pointer le bout de leur nez. Elle tremble, se réfugie contre moi, et comble du truc commence à pleurer sans contrôle. La violence de l’instant me fait froncer les sourcils. Il y a des choses que je n’aime pas révéler à mon sujet. Non en fait je n’aime pas parler de moi. Je sais que ça fait quelques mois que nous sommes ensemble mais globalement elle ne sait de moi que ce qu’elle voit chaque jour. Il est probablement temps de lui révéler un de mes talents cachés. Je la recale entre mes bras, la blottie correctement et tout en maintenant le gant sur sa nuque, je me racle la gorge. Placée comme elle est, elle doit sentir mon coeur qui va finir par défoncer ma poitrine mais c’est pas grave ! Allez courage à deux mains et tout le bordel…

Je commence donc à chantonner, ni l’air ni les paroles ne doivent lui dire quoique ce soit. C’est une berceuse maori, pas celle que me chantait ma mère non. Ma mère ne me chantait pas. Elle ne m’aimait pas assez pour ça. Non, cette chanson, c’est le chef du village qui me l’avait apprise pour que je puisse la chanter à mon enfant le soir. Je ne l’ai jamais chanté, je crois même qu’inconsciemment je l’avais oublié. Je m’étais obligé à l’oublier. Sauf qu’à cet instant je sais qu’elle en a besoin, je sais que cette berceuse là peut lui faire du bien.

Bon je ne  suis pas le meilleur des chanteurs, l’album ce n’est pas pour demain, mais celui que j’avais fini par considérer comme mon père me disait qu’elle avait les effets escomptés. Je l’avais chanté à un enfant nouveau né, et il s’était endormi. Alors si à cette seconde ma voix grave, presque caverneuse peut aider celle que j’aime je ne vais pas m’en priver. On reparlera de mes talents de chanteur quand l’orage sera passé, et de ses talents d’imitation quand elle aura décuvé !

Calée contre moi, j’effleure son bras du bout des doigts et je contrôle mon corps pour lui épargner les mouvements de balanciers normalement associés à ce chant. Je sais l’impression d’être perdu en haute mer. Je sais le mal de mer et l’impression de sable mouvant, ajouter du mouvement au mouvement c’est pire que de rajouter un verre d’alcool sur une gueule de bois monstrueuse. Je remplace donc le balancier par des caresses. De son bras, vers sa joue pour essuyer ses larmes. Je continue aussi longtemps que nécessaire, soit jusqu’à la prochaine vague, soit jusqu’à ce qu’elle s’endorme, mais à cette seconde il est plutôt évident que je ne vais pas quitter mon poste.

Bon c’est le moment où tout ça ne me fait plus vraiment rire. Les larmes ont remplacé le timide sourire qu’elle parvenait à m’adresser et clairement je comprends qu’elle ne va pas bien. Les gueules de bois sont loin d’être drôles. J’en suis le premier témoin. J’en ai eu des cuites qui m’ont vrillé le cerveau, à me faire regretter d’avoir posé ma main sur mon verre. Enfin du moins jusqu’au lendemain soir. Mais c’était une autre période, plus sombre. Une de celle dont je ne lui ai pas encore parlé, une de celles dont on parlera. Plus tard. Peut être. En attendant c’est sur elle que je me concentre. C’est elle que je veille et surveille dans un chant venu d’un autre temps. D’une autre contrée.

La nuit fut loin d’être drôle, elle s’est réveillée une ou deux fois, prise de nausées, mal, clairement mal, mais chaque fois elle m’a trouvé à ses côtés, chaque fois j’ai été là. Je l’ai serré dans mes bras, je l’ai aidé à se rallonger et finalement à dormir de nouveau. Chaque fois c’était avec ce chant qui n’était que pour elle. Le Chef du village disait que l’on pouvait “chanter” les êtres et les créatures de notre monde, je ne l’ai jamais pris au sérieux. Jusqu’à ce soir. Ce chant est le sien, maintenant je le sais. Et cette pensée m’apaise, me fait sourire. Une plaie se referme à cette seconde. Alors que je m’endors sur ce matelas de fortune, au pied de ces chiottes. Il n’y a rien de glamour je vous le jure. Mais je m’en fous. Je suis avec elle et y a comme un goût d’infini à cet instant et je le fais durer dans cette nuit sombre. Je suis amoureux, c’est un fait.

La nuit passe, le jour se lève enfin. Je ne sais pas trop l’heure qu’il est. C’est une odeur de café qui m’a réveillée. En ouvrant un oeil je vois Glyphe penchée sur moi, un sourire au lèvres et une tasse à la main.

« Mary m’a dit que tu serais là, et ce qu’il s’est passé, je pense que tu l’as bien mérité. »

Sa voix est comme du velours, et malgré ça, quand je vois comment Lily dort je me dis qu’il serait cruel que ma grosse voix ou que son filet fantomatique la réveille Je me réveille et me sors du lit, avant d’entraîner Glyphe vers la salle commune du Howling Commando. Tout le monde s’affaire autour du petit déjeuner. Beaucoup ne disent rien, il ne savent rien, pour une fois Sean a su fermer son claque-merde, Mary elle je sais qu’elle ne dira rien. Et puis tous comprendront bien assez tôt, bien assez vite. Il leur suffira de voir la tête de Lily dans pas si longtemps.
Installé à table, je sens la main de Mary se poser sur mon épaule et ses lèvres approcher de mon oreille

« Comment elle va ? »
« Elle dort. Ca a été un peu la merde cette nuit, et je pense que ce matin ça ne va pas être joli et tout le Guronsan de la pharmacie de Jasper ne va pas suffir… »

Son rire résonne dans la pièce, un Zombie dopé à la vitamine C, non mais sans blague… Ouais si en fait c’est une blague et c’est bien pour ça que la petite fille de Dungan rit autant. Je vois le regard sombre de son frère se poser sur moi. Un peu provocateur je lui adresse un clin d’oeil. Il croit quoi ? Que je veux me la taper ? Désolé mon poulet 1/ je suis pas intéressé, y a ma Pin-Up devenu girafe le temps d’une nuit 2/non mais vraiment je suis pas intéressé, et 3/Mary c’est pas mon genre, c’est une amie ouais et y a aussi que SON type à elle c’est momie sexy et sans bandelettes soit la jolie Glyphe qui m’a ravitaillé en café. Mais j’ai à peine fini cette pensée que déjà j’entend le pas lent de Lily. Oh oh quelque chose me dit que soudainement la jolie girafe tiendrait plus du paresseux qui préférerait son lit à la salle commune. Volontairement je reste de dos, comme si je boudais. En vrai ? J’observe la tronche du macaque. Ca vaut son pesant de cacahuètes… Et oui c’est un jeu de mots pourri !