Jack - A king is born

écrire ici l'histoire de votre personnage en un minimum de 500 mots. Nous vous demandons d'intégrer les événements du MCU (attaque des chitauris, accord de Sokovie etc...) ainsi que les contextes du forum (l'épuration anti-anormaux, la chute du général Ross et la grande nuit noir). N'hésitez pas à décrie où était votre personnage, comment a-t-il vécu ces épisodes dans sa vie et les potentielles conséquences sur sa vie, son entourage ...

- Quand je t'observe là, ta clope à la bouche et ce putain d'air supérieur collé sur le visage, je me demande pourquoi je t'ai pas buté avant. Et puis surtout, je me demande comment t'as pu rester en vie. Comment t'es arrivée là, toi la gamine crottée d'Harlem. J'ai l'impression de te connaitre depuis toujours, tu sais. Comme si on était liées, ou peut-être nées ensemble. Comme si t'avais commencé à exister à la seconde où je t'ai vu, pauvre silhouette décharnée qui se cachait derrière son frère. Vous passiez pas inaperçus, pour sûr. Blanche-Neige, qu'on t'appelait dans les rues. Et encore, ça c'était le plus gentil. Ça t'embêtait pas vraiment, surtout qu'ils ont vite fini par comprendre que vous étiez autant dans la merde que nous, si ce n'est plus. Nous au moins on avait une famille pour les plus chanceux. On roulait pas sur l'or, mais on se serrait les coudes. Vous, vous étiez que tous les deux. Vous étiez à la rue, personne vous connaissez, même vous on aurait dit que vous sachiez pas d'où vous veniez. Y a eu plusieurs rumeurs, vous étiez de temps en temps parricides, de temps en temps fugueurs, de temps en temps pauvres orphelins abandonnés, vous changiez constamment de visage et vous ne donniez jamais d'explications. Vous étiez des fantômes, sans doute présumés morts quelque part. Qu'est-ce qu'on doit en conclure, hein Jack ? T'as jamais voulu me le dire. Qu'est-ce que ça signifie ? Que la vérité était encore pire que ce qu'on s'imaginait ? Les monstres de l'histoire, c'était vous ou eux ?

- Va t'en.

- C'est bon, c'est pas la peine de me regarder avec ces yeux là. Surtout que je te rappelle que c'est ma famille qui vous est venue en aide. Ma famille et uniquement ma famille. Les autres, ils en avaient rien à carrer du sort des deux seuls culs blancs d'Harlem. Vous passiez le plus clair de votre temps chez moi, enfin surtout toi. Ton frère rêvait encore d'indépendance, il s'est vite fait embaucher par un petit gang de rien du tout et il a monté les échelons. Toi, on voyait bien que t'étais surtout sonnée. Tu devais avoir quoi ? Dix ans ? Tu voulais juste être heureuse, et c'est peut-être pour ça que tu t'es si bien intégrée chez moi. Ma mère t'écoutait les rares fois où tu daignais ouvrir la bouche, les rares fois où tu nous donnais pas l'impression de vouloir te jeter sur nous. Elle t'a accueillie comme sa propre fille, toi et ton chien galeux de frangin. Si on avait su, on aurait détourné le regard comme les autres et on aurait laissé la rue venir à bout de vos sales trognes. J'en étais où déjà ? Ah oui, ton frangin. Vous êtes partis au bout de six ans, un jour il est venu te chercher dans notre chambre et il t'a demandé de le suivre et t'as obéi. T'as obéi, Jack. Toi qu'on avait nourri, toi qu'on avait logé, éduqué, aimé pendant six longues années et tu es partie. Comme un chien qui suit son maître. Je te l'ai jamais pardonné, maman non plus. Pourtant, c'était peut-être pas plus mal vu comment tu me regardais. Tu m'as jamais vue comme ta sœur, pas une seconde. Plus le temps passait, plus tu me bouffais des yeux. Ton regard Jack, il me brûlait. Je pense qu'on peut affirmer aujourd'hui que ce que tu ressentais pour moi, c'était pas de l'amour mais simplement un foutu besoin de possession. Je t'obsédais complètement. Je t'obsède toujours, sinon tu aurais déjà réussi à me chasser.

- J'étais qu'une gamine. On était que des gamines.

- Pitié, Jack. Sois honnête, au moins avec toi-même à défaut de pouvoir l'être avec les autres. T'étais bousillée, de l'intérieur comme de l'extérieur. Et avec le temps, on a réparé la façade mais ce qu'il y a l'intérieur ça... c'est resté complètement flingué. Je sais pas qui t'as rendu tordue à ce point mais t'es mauvaise et ça changera plus. C'est peut-être pour cette raison que ça a été aussi simple pour toi de partir avec eux, peut-être même que tu te sentais mieux avec ces petites frappes de rues qu'avec nous. Ils t'ont appris à te battre et à prendre les coups et t'étais plutôt pas mauvaise à ce jeu là. Tu t'es présentée sous le nom de Jack, parce que c'est comme ça qu'on t'appelait. Jaclyn, ça faisait trop princesse. Jaclyn, ça collait pas. Et toi aussi t'as fini par l'oublier ce prénom, c'était plus facile comme ça. Pourtant... ça te convenait pas encore. Maintenant vous étiez libres, criminels mais libres. T'étais embarquée dans cette folle aventure avec ces cinq trous du cul et vous prévoyiez de braquer des commerces, puis des trucs plus gros, et pourquoi pas finir avec des banques. Ton frère dirigeait ce truc, il avait monté votre petit groupe de bras-cassés en piquant des gars à son ancien employeur. Sûr qu'il s'était pas fait que des amis. Et toi... tu restais dubitative. Tu savais que ça pourrait pas durer, qu'un jour vous vous feriez chopper alors tu ne voyais pas vraiment l'intérêt de t'investir durablement, tu savais que tu partirais. Il fallait voir plus grand et ton frère en était pas capable. Pourtant ça allait, un an, deux ans même. T'as fini par avouer à ton frère que cette vie, c'était plus pour toi. Que ça commençait à sentir le vinaigre et qu'il ferait mieux de faire pareil. Tu lui as pas laissé le choix, tu t'es engagée dans l'armée. Tu l'as rendu furieux, et c'était la rupture. Vous qui vous aimiez tant, vous ne vous êtes plus revus. Tu t'es engagée dans l'armée et t'as dû justifier toutes ces années de disparition du système. Finalement, ce que vous aviez fait ça devait pas être si grave puisque tu as pas été emprisonnée. Ou peut-être que tu as tout mis sur le dos du frangin, qui sait ? Quoi qu'il en soit, t'as réussi ton coup. Tu t'es échappée. D'Harlem, de l'illégalité, de l'influence des autres. Fière ?

- Sophia, ferme-là.

- Oh bah non, ça vient juste de commencer. Tu t'es donc enrôlée et t'as commencé tout en bas du bas du fond de la hiérarchie. Pas étonnant pour une gamine de dix-huit ans qui avait même pas un foutu diplôme en poche et qui revenait tout juste à la vie après de longues années de disparition. En fait t'étais plus femme de ménage que militaire, faut dire. Mais bon, t'étais logée et nourrie et même si tu te cassais le cul à faire quelque chose que tu détestais, c'était quand même plus proche de la vie que tu voulais. Une vie normale, sans cris, sans pleurs, sans coups de feu. Tu voulais pas briller, tu voulais simplement qu'on t'oublie et capter quelques instants de bonheur, de temps en temps. T'étais naïve, mais t'étais touchante. C'est peut-être ça qui a attiré le regard d'un de ces gars sur toi. Un gradé, un colonel ou un sergent peut-être pour ce que j'en sais. Il t'as pris en pitié, comme nous autrefois. Il t'as pris sous son aile, et t'en as profité. Ça a commencé par des études, celles que tu avais pas pu faire quand t'étais cachée à Harlem. T'avais pas trop de retard, parce que maman te donnait des cours. T'as fini par avoir ton diplôme avec trois ans de retard, passé en candidate libre. Tu passais beaucoup de temps chez lui, avec sa famille. À croire que t'es un peu comme un virus qui s'insinue partout. Tu jouais aux filles biens, tu souriais même de temps en temps, surtout à leur fils. Tu voyais bien qu'il te lorgnait et toi tu le trouvais pas si moche que ça. À 22 ans tu l'épousais et tu entrais enfin dans l'armée. Ou en tout cas, tu commençais à passer aux choses sérieuses. On t'a collé dans une réserve pendant cinq ans où t'apprenais à la fois à supporter les remarques machistes de tes congénères masculins, à la fois à faire ton métier. Tu espérais rejoindre l'armée de l'air, pourquoi pas devenir pilote, au moins coordinatrice de vol. Et au final...

- Au final, c'étaient des conneries.

- Ah tiens, tu parles ? En effet, c'étaient des conneries. T'as fini mécanicienne et ce dont t'avais pas encore conscience, c'est que tu t'étais endettée jusqu'au cou auprès de ton cher beau-père. Mais bon, vu que t'étais encore endormie à ce moment là, ça te dérangeait pas. Je pense pas que tu aimais ton mari, mais en tout cas il t'offrait le confort d'une petite vie tranquille. Tu as revu ton frère à ce moment là, il a débarqué chez toi un jour. Il avait cinq d'emprisonnement de plus au compteur et... une nouvelle épouse. Moi. Ah, si t'avais vu ta tronche. Faut croire que j'avais pas trouvé mieux et que le côté bad boy a son charme. Ou que j'étais aussi stupide que toi. Quoi qu'il en soit, tu nous as fait dégagé et plus vite que ça. Tu en voulais plus de cette vie, et tu parvenais pas à croire que je l'avais épousé. Tu voulais rien avoir à faire avec nous et tu nous l'as bien vite fait comprendre. Mais le monde a quelque chose contre nous Jack. Il nous réunissait, tout le temps, constamment. À chaque foutu occasion, à chaque café pris en terrasse, on se croisait. Un jour t'as fini par venir me voir, et tu t'es excusée. Pour être partie sans dire au revoir, pour m'avoir fait si mal, pour t'être montrée si ingrate. Tu t'es excusée et moi j'ai bu toutes tes foutues paroles. À partir de là, c'était terminé. On était vouées à se retrouver dans le même lit. Tu l'aimais peut-être, ouais. Mais tu l'aimais pas autant que tu m'aimais moi.

- C'est vrai.

- Je sais.

Un long silence, quelques éclats de voix au dehors. Un, deux regards brûlants. Les voix se taisent, l'air se charge. Des regrets, des non-dits, le désespoir l'alourdissent.

- Tout ça, tout ce qui nous est arrivé. Tout ça, c'est de ta faute.

Elle roule des yeux, glaciale mais émue. Son mégot lui brûle les doigts, elle oublie de l'écraser. Son regard se perd sur cette silhouette aimée et perdue.

- Je sais.

L'ombre en face d'elle grogne, renâcle comme un cheval énervé. Elle trépigne dans ce bureau décrépi. Elle aurait tant aimé pouvoir suivre du doigt les contours de son visage, Jack. La voir sourire une dernière fois. Mais même ici, même à cette heure tardive et après toutes ces années, elle n'était que reproches. Figée dans sa haine.

- Tu m'as tuée.

- Tu voulais me quitter. Pour lui. Par culpabilité. J'avais tout laissé tomber pour toi. J'avais demandé le divorce, je m'étais mis ma famille à dos, j'avais renoncé à tout. À ma carrière. Et tu voulais me quitter.

- C'était mon mari.

- Et c'était mon frère.

Les yeux du mirage se font moins larmoyants, plus brûlants. Elle transpire la haine de tous les pores.

- Bien, très bien. Donc voilà, tu m'as tuée. Parce que j'en avais assez de toi et de tes secrets, assez de toi et de nos mensonges. Je voulais que ça s'arrête et retrouver mon mari parce que moi aussi, je l'aimais. Moi aussi j'avais des rêves et des envies. Et t'as tout balayé. Par fierté, par cruauté.

- Par douleur.

- Ferme-là. Ferme-là, putain. On avait quel âge déjà ? Trente-cinq ans, c'est ça ? Je suis morte dans la fleur de l'âge, sans enfant, à cause d'une putain de perverse narcissique. Merci Jack, merci pour ces quelques moments de passion parce que c'est tout ce que j'ai eu. Ma seule consolation, c'est qu'après ça t'étais dans la merde. T'as disparu, encore, mais cette fois on te cherchait. Cette fois on savait à quoi tu ressemblais, cette fois t'avais aucune chance de t'en sortir. Y avait rien qui prouvait que c'était toi qui m'avait collé cette balle, mais ton frère savait. Il savait que c'était toi, sans même savoir pourquoi. Et puis ta disparition arrangeait pas ton cas. Tu avais déserté de ton poste et tu devais encore une bonne partie des frais de tes études à ton beau-père. T'avais aucune chance de t'en sortir, aucune. Ils t'ont arrêté, jugé, et hop, t'étais à Rikers Island. T'as été reconnue coupable de désertion, mais pas de mon meurtre. Hélas. C'était déjà pas trop mal pourtant, je m'en contentais. Au moins, tu passerais un moment à l'ombre avec tes super copains les criminels. Et puis y a eu cette putain d'invasion chitauri.

- Ah, les chitauri...

- Toi, ta gueule j'ai dit. Et dégage ce sourire à la con. T'avais même pas passé trois ans là-bas, putain, que ces foutus extraterrestres te libéraient. Enfin le but était certainement pas là, mais le fait est que ça a causé une sacrée panique et que toi tu planifiais déjà ton évasion depuis deux ans. Un de leur maudit Leviathan a dégommé ton bâtiment avec son gros cul. T'avais plus qu'à profité de la panique et de cet énorme coup de chance pour te barrer. Et c'est ce que tu as fait. L'incident n'a pas été médiatisé, vu que les gens avaient quand même d'autres trucs à penser et tu étais libre. Libre. Si ça c'est pas une foutue injustice.

- À force d'être cocue aussi...

- Ta. Gueule. Surtout que c'est à ce moment là que tu as réellement commencé à vivre. La prison t'avais révélé, tu savais où aller, ce que tu voulais. T'es devenue...

- Une criminelle. J'ai commencé par de petits vols, et j'ai appris. J'ai rencontré des gens paumés mais talentueux, j'ai compris que les invisibles de notre système étaient plein de ressources. J'ai eu l'idée un jour de cacher de la drogue dans des tableaux, des sculptures, celles que les clochards vendent pour quelques dollars à la sortie du métro. Nos livraisons se faisaient comme ça, et ça marchait. On s'est établi dans la cave d'un petit commerce dans le Bronx, et on s'est agrandi. Maintenant on vend aux riches aussi, on planque ce qu'ils veulent dans les tableaux et ça passe comme une lettre à la poste. Je suis à la tête d'un réseau qui fonctionne, je suis heureuse, riche et épanouie et ça te fait chier parce que t'es morte. Parce que t'as pas été foutue de faire le bon choix. Maintenant sors de ma foutue tête.

- Tu me dégoûtes.

Elle roule des yeux, de nouveau. Elle se persuade que tout ça, c'est que dans sa tête. Simplement sa propre conscience qui lui joue des tours. Elle voudrait simplement pouvoir dormir.

- Même l'épuration ça t'a pas ému. T'en avais rien à foutre du sort des mutants, tant qu'ils venaient pas te trouver. En fait, t'as même proposé à certains de les cacher s'ils bossaient pour toi. Tu te sers de la misère, t'es devenue pire que le gouvernement. L'attaque Kree aussi tu t'en es servi, t'as profité du chaos pour faire tes petites affaires. Comme un foutu rat caché dans les égouts, t'es la gangrène de la société, tu...

A pris un somnifère. Pour ne plus l'entendre, pour endormir les craintes et anesthésier les remords.