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Recueil de textes de Swanhilde

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Recueil de textes de Swanhilde Fanfic10
By Axis33


Poison in my soul
Basé sur un fandom, lui-même basé sur les évènements du film de Thor.

Personnages principaux:
•Loki, dieu de la discorde.
•Swanhilde, une völva, suivante de la déesse Freyja. (aussi mon oc)
•Botil, suivante de la déesse Freyja.
• X vilains.

Règles
•J'ai beaucoup de mal à gérer la personnalité de personnages qui ne sont pas miens, habituellement, donc peut-être que notre fameux Loki ne ressemblera pas à notre fameux, Loki. Je suis ouverte à recevoir vos conseils et commentaires lorsqu'il en vient aux personnages et à leur développement.
•Je fais des fautes, oui, mais je m'arrange pour que se soit lisible et que vous ne vous mettez pas à saigner des yeux.
•Oui, il va y avoir une histoire d'amour ringarde, comme dans la plupart des fanfictions x)
•J'espère qu'elle va vous plaire.


Prologue

Le soleil s’endormait tranquillement sur le monde d’Asgard. Ses lourds et resplendissants rayons d’or se retirèrent doucement afin de laisser la nuit constellée d’étoiles s’épanouir dans le ciel. De nombreuses lumières illuminèrent les pavés et les chemins qui sillonnèrent adroitement entre les maisons habitées par les Asgardiens. Une nuit comme celle-ci aurait dû être bercée par le doux murmure du vent et ses caresses, cependant, aujourd’hui était un jour de fête et tout les grands dieux du panthéon d’Asgard et leurs disciples se rejoignirent au sein de la grande salle de palais pour participer, eux aussi, aux festivités.

Aujourd’hui, les Asgardiens célébraient Yule, le solstice d’Hiver. En ce jour de fête, un grand banquet avait été préparé en l’honneur du panthéon et chacun eut droit à une généreuse assiette et à de la boisson à volonté.

Du haut de son siège, le dieu Odin surveillait tous et chacun de son seul œil valide aux côtés de sa femme Frigga. Le dîner s’était déroulé sans encombre, accompagnée de douces moqueries, de railleries murmurées et peu amicales et de déclarations des plus grivoises. Thor, de toute sa prestance, fut celui qui anima le plus le banquet. Puis, comme le voulait les habitudes, on raconta ses nombreux exploits, ponctués de près par des détails inventés parfois au fur et à mesure ou se rapprochant d’une demi-véritée. Évidemment, personne ne prononça le nom du bâtard de Jotunheim, le dieu fripon, Loki.

Tous semblaient croire que prononcer son nom attirait une malédiction quelconque et chacun s’entendaient pour ne point parler de lui, car cet enfant était un traître, un échec, il n’avait rien en commun avec son frère, Thor.

Malgré les complots de Loki et sa défaite afin de prendre le trône de son père, Thor avait su le ramener dans la belle Asgard et plaider sa cause. Nombreuses furent les réticences face au pardon quémandé par Thor, lui-même, pour son frère dans les mots étaient gorgés de poison et les mains tâchés par le sang.

Odin autorisa le dieu fripon à revenir dans le panthéon, auprès de sa famille et ses semblables, mais cela ne fut pas sans conséquence. Le parternel retira la quasi-totalité des pouvoirs de son fils et malgré sa discrétion, Loki ne pu que remarquer qu’il était suivit. Le vilain dieu, dépourvu de la majorité de ses pouvoirs et étant considérer comme un paria – encore plus qu’avant- continuera à vivre dans l’ombre de son frère ou plutôt vivre dans l’ombre tout court, car son coeur est désormais empreint d’un vide, d’une douleur qui nul ne peut guérir.

Caché dans l’ombre de la grande salle, Loki subit les regards railleurs et les messes-basses de ses semblables. Parmi ses nombreux gens, en leur centre, un Thor souriant, une chope de bière à la main, respirant la joie de vivre et inspirant le respect.

Un arbre noir se déploie en Loki et ces racines emplies de poisons s’attache à chaque parcelle de son âme. Qu’adviendra-t-il donc du dieu de la discorde?
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Chapitre 1

Are you from another world?
I never seen someone who looks like you
Beautiful stranger, how do you do?



La musique battait son plein, le son vivifiant des tambours, des harpes et d’un plutôt timide encourageait les dieux à rentrer dans une ronde infinie et de danser. Même le dieu Odin osa inviter sa dame. Une douce euphorie émergea entre les êtres divins et bientôt, les plus vieux se retirèrent afin de laisser le plancher aux plus jeunes et à leur terrible énergie. Tous dansèrent et célébrèrent, sauf un seul.

Dans un coin sombre de la grande salle se trouvait un Loki encore dérouté d’être ainsi présent à une fête à laquelle il n’aurait jamais été convié si son frère n’avait osé lui demandé si gentiment. Gentillesse ou pas, Loki s’y serait présenté, car il devait faire bonne figure. Oui, le dieu de la discorde se préoccupait de son apparences et ses faits et gestes, car le dieu Odin avait déclaré que tant et aussi longtemps que son âme ne serait pas purifié de ses pêchés, jamais, ô grand jamais ses pouvoirs ne lui reviendraient.

Un brin de mépris plia un coin de sa bouche lorsqu’il vit Thor, son frère, s’avança sur le plancher avec au bras la belle déesse Sif. Il se souvint alors de la magnifique chevelure blonde de la déesse et de l’horrible façon dont il avait coupé chacun de ses précieux cheveux pour lui faire perdre de cette beauté qui enchantait tant son grand frère. Puis, lorsqu’il avait dû réparer sa bévue, Sif se retrouva avec des cheveux aussi noirs de la nuit elle-même. Ce qui aurait dû repousser Thor ne l’avait rendu que plus amoureux de la belle dame que Loki avait, autrefois, désirer pour lui-même.

Il regarda la paire s’engager parmi les autres dieux et débuter une ronde. Le mouvement de leurs pieds était à peine perceptible et la fluidité avec laquelle leur corps s’élançaient en tout sens avec quelque chose d’hypnotisant, mais le dieu de la discorde n’avait très peu de place dans son esprit pour se réjouir d’une telle ambiance festive.

La musique devint plus endiablée et certains décidèrent qu’il était temps pour eux de laisser la place aux danseurs plus talentueux. Leurs mouvements étaient si rapides qu’il était maintenant presque impossible de suivre le rythme. Évidemment, Thor et Sif figuraient en première place.

Une lueur attisa le regard de Loki et la jalousie se mit à le ronger de l’intérieur. Encore aujourd’hui, il devait assister à la gloire et au talent de son frère alors que lui, il n’était plus qu’un paria confirmé.

Il se concentra sur les danseurs durant un moment jusqu’à se qu’il sente du mouvement près de lui. Le dieu de la discorde redressa la tête et aperçut une main tendu vers lui. Ses sourcils se froncèrent alors qu’il levait les yeux afin de connaître l’inopportun qui osait se dresser devant lui.

-Mon prince, sauriez-vous m’honorer de votre pas de danse, entendit-il.

‘’Qui peut oser encore m’interpeller ainsi ’’pensa-t-il. Cette voix, il ne l’avait jamais entendu auparavant. Le dieu fripon considéra l’opportuniste froidement. C’est alors qu’il vit ses yeux. Ceux-ci étaient vides, d’une pâleur extrême. La pupille était presque inexistante. ‘’Cette femmes est aveugle’’ remarqua-t-il silencieusement

-Vous vous trompez, ma dame, vous me confondez avec mon frère, Thor, répondit-il non sans une pointe de mépris dans la voix.

Pourtant, la main menue restait devant lui. Cette jeune déesse, car elle semblait définitivement très jeune, me semblait pas se rendre compte de la personne qui se tenait devant elle. Qui avait encore assez de jugeote pour s’approcher du prince traître, l’enfant bâtard.

-Non, monseigneur, ne vous fiez point au vide de mon regard, je sais très bien qui vous êtes et nul se semble vouloir me mener danser, sauriez-vous être aimable à mon pauvre égard et me distraire.

Loki était abasourdi sur le coup et pourtant les faits étaient bien là. Cette insouciante lui demandait clairement de l’inviter à danser. Il ne savait quoi répondre. C’était la première fois que l’un de ses semblables prenait conscience de son existence en ces lieux. Même au repas, nul n’avait daigné lui adresser le regard ou le moindre mot. Même Thor, aussi bavard qu’il put être ne s’était présenté devant lui, trop occupé consommer sa chope de bière et à courtiser la belle Sif.

Une envie soudaine lui transperça l’estomac et pour une raison qu’il ignorait, il se leva et tendit son bras à cette inconnue dont il ignorait tout. Sans nulle hésitation, la dame s’agrippa doucement à son bras, puis ils s’avancèrent impudemment parmi les dieux assemblés et allaient se joindre parmi les danseurs. Quelques murmures se glissèrent instantanément entre les convives sous le sillage du nouveau duo.

Loki et l’étrangère se joignirent – discrétion impossible – parmi les autres danseurs et entreprirent les mêmes mouvements. Étrangement, presque toute l’assemblée jetait leur attention sur ce nouveau duo. L’une des leurs s’affublait du dieu traître, celui dont les mots n’étaient que poison et les gestes empreints de mauvaises intentions.

Les pas de l’étrangère s’agencèrent à ceux du dieu fripon, puis une nouvelle ronde débuta entre les dieux restants. Loki abandonna sa mauvaise humeur, tant il fut subjugué par la grâce de cette parfaite étrangère au teint de neige. Ses pas avaient la grâce du vent et ses mouvements étaient aussi fluides que le ruissellement de la pluie. Le dieu de la discorde s’interrogeait comment elle pouvait danser si gracieusement sans s’empêtrer dans ses pieds menus chaussés simplement.

Il était si perdu dans sa contemplation qu’il ne remarquait pas les autres danseurs quitter tranquillement la piste, chacun leur tour, probablement épuisés. Il ne restait plus que Thor et sa belle Sif ainsi que le dieu traître et sa frêle inconnue. Les mouvements devinrent plus vifs et ce qui devait être une simple distraction devint une compétition entre les deux frères princiers.

Les gestes s’emmêlèrent et chacun se donnèrent à des pas de plus en plus compliqués jusqu’à ce que, soudainement, le dieu de la foudre brise le rythme et se perd dans ses mouvements. Les musiciens se calmèrent un peu en voyant les dieux s’arrêter.

Lorsque Loki s’arrêta, un étrange sentiment s’était emparé de lui, une sensation qu’il n’avait pas ressentit depuis bien longtemps. Il se sentait fébrile, presque euphorique et son cœur, si vide, battait fort dans sa poitrine, mais ce n’était pas la faute de cette danse épuisante. C’était de la joie, mais pas cette jubilation perverse qu’il avait lorsqu’il enlevait la vie à une innocente victime afin de prouver sa supériorité, c’était cette joie innocente qui consume de l’intérieur et aide à supporter une journée.

Son attention se reporta autours de lui, certains avaient leurs regards rivés directement sur lui.

Il se crispa en sentant la forte main de son frère s’abattre amicalement sur son épaule. Il eut même un hoquet sous la force de l’impact.

-Tu nous caches bien des choses, mon frère, j’ignorais que tu avais le pied dansant? S’exclama le dieu de la foudre.

La mauvaise humeur de Loki revint en force et un sec coup d’épaule remit la main de Thor à sa place. ‘’Il y a bien des choses que tu ignores, Thor’’ pensa le dieu fripon.

Il se calma un moment, retournant se fondre dans la foule, cherchant pour une personne en particulier. La dame aux yeux vides, la déesse aux pieds menus et aussi gracieuse que le vent. Un pressentiment le fit se retourner vers la sortie. Il vit son élégante silhouette et l’ombre de ses yeux vides, mais il vit aussi la déesse Freyja à ses côtés et il sut qu’il ne pourrait point s’en approcher.






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Chapitre 2
La Sage et la Rebelle


Two flowers have grown up together
The rose, magnificent and warm like the summer and its echo as cold as winter, the camillia.


Une chevelure de feu lui caressa doucement le visage et la jeune femme agita sa main illuminée vers l'avant en un geste impatient. Son regard vide se posa droit devant elle, car elle ne pouvait dédier ceux-ci à un être vivant. Sachant qu'elle ne se débarrasserait pas de son aînée si pétillante de vie, la déesse aveugle plaça son doigt sur la page qu'elle lisait tranquillement et referma son livre dessus.

-Ma sœur, tu as causé une bien jolie commotion lors de la fête de Yule.

Les cheveux ruisselaient sur sa tête telle une marée de flammes flamboyantes et même si elle fut aveugle, elle connaissait assez les habitudes du second disciple de la déesse Freyja pour savoir qu'elle s'était perchée sur le muret au-dessus de sa tête.

-Les dieux jasent, Bodil, tu ne devrais point te joindre à eux.

Bodil s'élança dans le vide et atterrit majestueusement sur l'herbe fraîche. Elle se mut avec une grâce noble et eut un sourire plutôt aguichant avant de prendre place auprès de sa sœur. Sa main se posa amicalement sur son épaule. La déesse aux yeux vides sentit la soie neuve de sa robe glisser sur sa peau laiteuse.

-Svanhilde, ne connais-tu donc pas la personne à laquelle tu as tendue ta main, répliqua la déesse à la chevelure de feu en feignant l'indignation. Ta vue est déjà défaillante, tes sens ne tromperaient-ils à leur tour?

Svanhilde était une déesse calme, silencieuse et observatrice. Sa tête était parsemée d'une chevelure aussi noire que la nuit, sa peau aussi blanche qu'un reflet de lune et ses mains menues ne semblaient avoir jamais tenue une arme au cours de leur vie. Celles-ci s'étaient plutôt asséchées à tourner les pages de livre dont elle ne lirait jamais les mots.

La déesse aveugle, vexée, referma sèchement son livre et posa celui-ci sur ses genoux.

-Ne m'insulte pas, Bodil, je sais très bien à qui j'ai offert ma main et avec quelle délicatesse celui-ci l'a prit dans la sienne.

Bodil agita ses mains devant elle, comme pour calmer son amie.

-Pardonne-moi, c'est juste que je ne souhaite pas te voir entre de mauvaises mains ou seulement t'attirer des ennuis, expliqua-t-elle doucement. La Dame était furieuse, le sais-tu? Ajouta Bodil.

Svanhilde caressa la reliure de cuir de son énorme livre, puis inspira et expira bruyamment. Lorsque Bodil faisait référence à ''La Dame'', elle parlait de la déesse Freyja, leur maître et celle à qui elle devait tout.

-J'ai offert ma main à un homme qui a bien voulu m'honorer d'une danse pour la soirée, Bodil, rien de plus et je ne regrette rien.

Bodil croisa les yeux.

-Voyons, Svanhilde, ouvre les yeux, ne vois-tu donc pas tous ses hommes qui te tournent autours, ils ne demandent que ton assentiment pour te faire la cours!

La déesse aveugle cessa de caresser la reliure de son livre et ferma doucement les yeux.

-Non, ma sœur, je ne les vois pas.

Comprenant sa bévue, Botil secoua vigoureusement sa tête. Ses cheveux effleurèrent à nouveau le doux visage de Svanhilde.

-Pardon, Svanhilde, je n'ai pas voulu insinuer c…

Svanhilde la fit taire d'un geste impatient de la main.

-Je ne les vois pas, car je ne veux point voir ses rustres qui te baisent les pieds et bien autre chose.

Offusquée, Botil se leva vivement et posa ses mains gracieuses sur ses hanches bien dessinées.

-C-Comment! Que vas-tu insinuer, Svan! Dit-elle en élevant la voix.

D'un calme surprenant, Svanhilde continua de regarder devant elle et secoua doucement sa tête, déçue du comportement de Bodil.

-J'insinue que tu as fait beaucoup de bruit, la nuit dernière, commenta la déesse aveugle.

-Q-Quoi! Répliqua rageusement la disciple aux cheveux rougeoyants en serrant ses poings.

Des cailloux se mirent à flotter dangereusement autour d'elle alors qu'elle perdait lentement le contrôle de sa magie. Le tempérament rebel et vif de Bodil avait toujours été un obstacle lors de leur leçons de magie.

-Mesdemoiselles, entendirent-elles alors que Bodil menaçait de faire exploser sa frustration.

Svanhilde redressa la tête au son de cette voix qu'elle connaissait bien. Il s'agissait du serviteur à tout faire des deux disciples ainsi que leur maîtresse, la déesse Freyja.

-Votre cheval est près, Lady Svanhilde, déclara un homme aux cheveux blonds et aux oreilles pointues, les mains jointes dans son dos.

Svan redressa la tête, puis se leva et marcha d'un pas léger vers le serviteur.

-Merci, Baldwin, vos services sont grandement appréciés.

Le grand elfe blond s'inclina cérémonieusement devant Svanhilde, un sourire charmant flottant sur ses lèvres closes.

-Je suis à votre service, mademoiselle, décréta-t-elle amicalement. Avez-vous besoin d'autre chose?

-Je souhaiterai avoir un bain chaud à ma disposition à mon retour, déclara la déesse. Je serai de retour lors du couché de soleil, d'ici là, vous pouvez vous reposez ajouta Svan.

-Je ne saurai me reposer en paix tant que vous serez à l'extérieur, mademoiselle.

Un sourire ourla les lèvres de la déesse aveugle, puis elle tendit son bras au serviteur. Celui-ci passa son bras sur le sien, près à la conduire jusqu'à son cheval.

-Oh, Baldwin, mon brave ami, ne vous inquiétez point pour ma sûreté, derrière les murs d'Asgard, rien ne peut m'arriver, répondit-elle sous un ton chantant.

Svan sentit les muscles de son ami se tendre.

-Le mal ne se retrouve pas toujours derrière les murailles d'Asgard, mademoiselle Svanhilde.

Baldwin lança un regard emplit d'inquiétudes vers sa maîtresse. Les rumeurs circulèrent vite au sein du panthéon asgardien et les serviteurs jasèrent aussi. Il avait curieusement apprit la conduite de sa maîtresse lors du banquet en l'honneur de la fête de Yule et la commotion qu'elle avait créée parmi les dieux en se faisant accompagner par le dieu fripon, Loki.

Ils arrivèrent, au bout de quelques minutes, au cheval, soigneusement peigné, brossé et sellé pour l'occasion. La noble bête hennit en reconnaissant sa cavalière et approcha son museau blanc tacheté de gris vers le front de la déesse. Svan glissa sa main menue sur le museau de l'animal, puis l'encolure qu'elle caressa longuement. Ensuite, elle accepta l'aide de Baldwin pour se hisser sur la fière monture et prit les rênes entre ses doigts effilés.

-Sachez, mon ami, que même si le mal ne se retrouve pas toujours à l'extérieur des murs d'Asgard, ce même mal ne se retrouve pas toujours là où l'on croit qu'il est caché.

L'elfe s'apprêta à répliquer, mais sachant qu'il ne s'agissait pas de sa place, il se tut et se contenta de souhaiter un bon voyage à sa maîtresse.

-Tout sera prêt pour votre retour, mademoiselle Svanhilde, dit-il alors qu'il la vit s'avancer vers la sortie.

-Bien, répondit simplement la déesse aveugle.

Svanhilde fit glisser sa main sur le front de sa bête et lui transmit ses pensées et de l'endroit où elle voudrait se retrouver.

Le fier étalon hennit avec force et partie au trot.

Baldwin attendit qu'elle soit disparue de l'horizon avant de retourner à ses occupations habituelles.

Alors qu'il se dirigeait vers l'entrée de l'imposante demeure, son instinct lui dicta de reculer immédiatement et c'est avec justesse qu'il évita un énorme pot de fleur qui se fracassa bruyamment à ses pieds. Effrayé, il cligna plusieurs fois des yeux avant de lever la tête et rencontrer le regard de la belle Botil.

-Ma-Mademoiselle, s'écria le pauvre elfe dont le cœur battait encore la chamade.

Botil eut une expression des plus agitées et se pencha sur la rambarde du petit balcon sur lequel elle s'était réfugiée.

-Oh, mon pauvre Baldwin, vous n'êtes pas blessé, j'espère? S'écria-t-elle, horrifiée par l'incident qui aurait pu se produire.

Baldwin effleura les dégâts du bout de sa botte. C'était l'un des pots contenant les fleurs préférées de la maîtresse Svanhilde.

-Je n'ai rien, mademoiselle Botil.

Botil fit mine d'essuyer une larme au coin de son œil et jeta un regard attristé vers le serviteur.

-Je suis heureuse de vous savoir sain et sauf, mon pauvre Baldwin.

Puis, aussi rapidement qu'elle était venue, sa tristesse et son inquiétude disparurent pour laisser place à son insouciance et à sa joie de vivre habituelle.

-Oh, dans ce cas, tu pourras bien ramasser les dégâts!

Un sourire forcé ourla les lèvres de l'elfe.

-Bien sûr, mademoiselle.

Puis, avant qu'il ne puisse rentrer à l'intérieur et chercher ses outils de nettoyage, il entendit la déesse rebelle l'interpeller à nouveau.

-Oh et mes appartements sont un véritable champ de bataille, je souhaite que tu t'y mettes sur le champ lorsque tu en auras terminé avec cette besogne!

L'elfe fit mine de ne pas avoir entendu la petite voix princière de sa maîtresse et se contenta de serrer les poings.

-Oui, mademoiselle.

Encore une fois, il tenta de rentrer à l'intérieur, mais la rebelle l'interpella à nouveau.

-Oh, Baldwin! Cria Botil avec un peu trop de joie dans la voix.

Le serviteur se crispa et leva à nouveau la tête vers sa maîtresse.

-Oui, mademoiselle Botil? Dit-il d'une voix masquant mal son agacement.

Il se fit aussitôt assaillir par un amas de tissus de différentes proportions et couleurs. Baldwin se sentit étouffer.

-Mes vêtements doivent être lavés et repassés.

Baldwin se débarrassa férocement de la robe qu'il avait sur la tête et serra les dents pour ne pas dire une bêtise qu'il aurait tôt regrettée.

-Est-ce tout, mademoiselle? Dit-il d'une voix presque suppliante.

-Oui! En fait non, Baldwin! Apporte moi un bol de fruit frais dans la cours, je te pris, je meurs de faim! S'exclama-t-elle en posant le dos de sa main sur son front comme si elle allait défaillir à tout moment.

-Bien, mademoiselle, répondit le serviteur en empoignant le fouillis de vêtements féminins dans ses bras.

Ensuite, il se jeta presque dans l'entrée avant qu'elle ne daigne lui demander ou plutôt ordonner autre chose et pria pour que la déesse Svanhilde ou Freyja reviennent au plus vite.
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Chapitre 3

I try to make it through my life, in my way, there’s you
I try to make it through these lies, and that’s all I do.



Loki agita la main et les lacets de ses bottes se nouèrent instantanément. Un bref moment de paresse pour sentir la magie pétiller sur le bout de ses doigts. Un sortilège des plus simples, mais qui lui conférait le confort de savoir qu’il pouvait encore faire quelque chose. Si son frère, Thor, avait hérité d’une force brute et du maniement des armes blanches, alors Loki avait prisé l’utilisation de la magie et son apprentissage et sa cousine moins bienveillante, la sorcellerie. Sa ruse était devenue son armure et ses mots, son épée.

Il se redressa, puis soupira doucement en entendant un bruit sourd frappé contre sa porte. Il épousseta brièvement le haut de sa tunique au teint verdâtre.

Le dieu fripon souhaita ardemment qu’il ne s’agit pas de son frère, mais le bruit des talons gracieux qui se répercutait sur le plancher miroitant lui fit lever la tête. Une peur sourde lui étreignit le cœur alors qu’il se retournait pour faire face à la reine Frigga. Son visage se ferma dès lors que les portes se refermèrent derrière celle qu’il, autrefois, appelait ‘’mère’’. Cependant, après tant d’année à vivre dans le mensonge, il ne savait plus comment s’adresser à cette digne femme.

-Que puis-je pour vous, ma reine? Prononça le dieu fripon.

La reine d’Asgard s’arrêta et joignit ses mains sous sa poitrine, elle avait presque l’air aussi embarrassée que l’homme devant elle. Un homme qu’elle avait élevé comme étant son propre fils.

-Oh Loki, je suis toujours ta mère, peu importe ce qui te pousse à croire autrement, dit-elle en guise de salutation.

Une brise légère s’engouffra dans les appartements de Loki et vint agiter les boucles brunes de Frigga. Un sourire affable ourla les lèvres de la reine alors qu’elle osait quelques pas vers le dieu traître.

-J’ai cru voir que tu t’es bien amusé, la nuit dernière.

‘’Il s’agit donc de cela’’ pensa le dieu fripon alors qu’il reculait de quelques pas, s’espaçant ainsi de cette femme dont les bras maternels semblaient l’implorer de s’y réfugier.

-M’est-il aussi interdit de danser, ma reine? Demanda le dieu fripon sous un ton sarcastique.

Les sourcils de la reine d’Asgard se haussèrent, puis elle s’avança davantage vers Loki, allant même jusqu’à lui effleurer le bras.

-Oh, Loki, bien sûr que non! Répondit-elle de sa jolie et sage voix.

La main de Frigga se posa délicatement sur l’épaule de Loki, mais celui-ci se dégagea sèchement, forçant à nouveau un espace entre eux. Ce fut comme un courant d’air glacé qui passa entre la mère et le fils.

-Est-ce tout, ma reine? Demanda le dieu fripon. Je m’apprêtais à partir, ajouta-t-il.

Frigga baissa les yeux et observa longuement le bout de ses chaussures.

-Connaissais-tu cette jeune femme, Loki?

Le dieu fripon se retint de pousser un soupir exaspéré.

-Cette femme ne savait pas ce qu’elle faisait, ma reine, cette pauvre aveugle s’est contentée bêtement du premier homme qui lui est tombé sous la main.

Sa voix était parsemée d’un brin de méchanceté, mais en fait, il était reconnaissant envers cette étrangère pour lui avoir permis de se sentir vivant pour seulement quelques minutes.

-Cette ignorante ne savait pas à qui elle avait à faire, ajouta-il pour finir après une courte pause de quelques secondes.

Loki se retourna alors vivement vers la déesse Frigga, signifiant que leur entretien était terminé. Il marcha jusqu’aux larges portes de ses appartements, mais fut arrêté par la voix mélodieuse de la reine d’Asgard. Il s’arrêta au pas de la porte.

-Mon fils, il s’agit de l’une des protégées de Freyja, je dois te prévenir, tu ne dois pas te mettre Freyja à dos.

Le dieu fripon soupira doucement, puis adressa un dernier regard vers Frigga. Le regard maternel qu’elle lui lança le fit frissonner.

-Ne vous en fêtes pas, ma reine, je ne volerai plus jamais son collier ni personne ou objet qu’elle chérie, si cela peut vous rassurer.

La reine Frigga hocha doucement la tête, puis offrit un dernier regard vers Loki alors que celui-ci ouvrait les portes et s’engouffra dans le couloir, ses pieds martelant silencieusement le plancher miroitant. Une larme perla sur la joue de la reine alors qu’elle pensait au fait que même si la chair de Loki était de retour, elle devait néanmoins toujours faire le deuil du fils qu’elle avait élevé.


Habitué à se faufiler dans les couloirs du palais d’Asgard sans se faire voir, Loki n’eut aucun mal à sortir du palais sans se faire suivre par un garde quelconque. De toute façon, les espions seraient fort déçus de le suivre puisqu’il ne prévoyait aucun mauvais coup.

Il marcha longuement, déambulant furtivement dans la belle Asgard. Ceux qui le reconnaissaient fuyaient son regard et changèrent de route lorsqu’ils le croisèrent. C’était comme s’il portait une forme de malédiction contagieuse qu’il fallait absolument éviter. En fait, peut-être était-ce vrai, il était un géant des glaces. Les géants n’avaient pas voulu de lui et il ne portait aucun sang asgardien dans ses veines, il n’appartenait nulle part.

Loki s’arrêta dans un large jardin, puis arpenta ce territoire verdoyant du regard. Il s’avança lentement parmi les fleurs, mais s’arrêta lorsqu’il vit un cheval blanc en train de s’abreuver dans le cours d’un ruisseau. Intrigué, il s’avança davantage, puis jeta un coup d’œil aux alentours. Aucun cavalier à l’horizon.

Il s’approcha de la noble bête et remarqua les tâches grisâtres sur son museau. Le cheval se redressa fièrement, sa bouche était encore humide de l’eau fraîche qu’il venait de consommer. L’étalon considéra cet inconnu longuement comme s’il pouvait deviner ses intentions, puis s’approcha doucement du dieu fripon.

Loki le regarda droit dans les yeux et lorsque le cheval s’arrêta à quelques centimètres de son visage, il leva la main et posa celle-ci sur le museau de la bête. Il glissa ensuite sa main jusqu’à son encolure et le caressa longuement. Au moins, il restait une créature en ce monde qui ne semblait pas le fuir et maudire sa naissance.

-Qui est là?

Loki sursauta, puis se retourna vivement. Cette voix, il l’avait déjà entendu. Une voix à la fois calme, sereine, mais ferme suivit d’une pincée mélodieuse. Ses muscles se tendirent lorsqu’il rencontra malencontreusement le regard vide de Svanhilde.

-Il y a bien quelqu’un, n’est-ce pas, n’ayez pas peur, je ne fais de mal à personne.

Un sourire mauvais ourla les lèvres du dieu de la discorde. ‘’Comme si toi, simple femme, pouvait me faire du mal’’ pensa-t-il non sans un sentiment de supériorité masculine.

Comme pour confirmer ses dires, le bel étalon de Svanhilde hennit bruyamment et poussa Loki dans le dos, ce qui le fit pousser un bruit d’exaspération.

-Il y a donc bien quelqu’un, pourquoi refuser-vous de me répondre, suis-je si effrayante? Dit-elle sous un ton amusé.

La déesse aveugle tenait quelques pommes bien rouges et mûres contre sa poitrine. Elle s’avança encore de quelques pas, ne craignant point la personne qu’elle savait à quelques mètres d’elle. Lorsqu’elle fut suffisamment près, elle fronça des sourcils, ferma les yeux un moment, puis les rouvrit soudainement, choquée par sa découverte.

-Monseigneur? Devina-t-elle, surprise par la présence de Loki en ces lieux.

Elle n’attendit pas sa réponse, puis déposa soigneusement les pommes sur l’herbe verdoyante avant de poser un genou au sol et porter sa main à sa poitrine.

Cette marque de respect secoua violemment le dieu fripon. Les seules personnes qui lui offraient un minimum de respect n’étaient que les gardes et les serviteurs et encore là, ils ne faisaient que s’incliner poliment. Un sentiment de supériorité l’étreignit, puis il dût se racler la gorge pour reprendre contrôle sur lui-même.

-Relevez-vous, ma dame, ordonna-t-il, cachant mal son euphorie de pouvoir donner un ordre aussi simple.

Svanhilde hocha doucement la tête, puis se releva après avoir amassé à nouveau toute ses pommes.

-Votre vision est pourtant défaillante, comment faites-vous pour me reconnaître, ma dame?

Un bref sourire flotta sur les lèvres de la déesse.

-Monseigneur, ne vous fiez pas aux apparences, je suis capable de bien des choses et la vue n’est pas le seul de mes sens à m’offrir la connaissance que je désire.

Le dieu fripon haussa un sourcil.

-Puis, le vent et ses murmures m’offrent leurs secrets, prince Loki.

Le prénom Loki sonna étrangement bien dans sa bouche et un petit sourire embarrassé ourla les coins de ses lèvres. Comme pour le narguer, une brise s’éleva et circula autour d’eau.

-Je sais me débrouiller, monseigneur, ajouta Svanhilde qui avait l’habitude des commentaires sur ses yeux vides.

Svanhilde avança d’un pas léger vers le prince de la discorde, le contourna habilement, puis vint offrir une pomme à son cheval. La bête se pencha et mordit avidement dans le fruit juteux, éclaboussant sa cavalière par la même occasion. La déesse fit mine de soupirer de mécontentement, puis sortit un mouchoir bien dissimulé dans l’une de ses manches pour essayer sa main. Gourmand, le cheval se pencha vers les pommes qu’elle avait déposées sur le sol pour en avaler le reste.

-Je n’ai pas eu la chance de vous remercier, monseigneur, pour la nuit précédente.

Loki eut un mouvement de recul alors que la Svanhilde se retournait lentement vers lui. Ses yeux vides regardèrent droit devant eux.

-Je vous remercie humblement pour m’avoir prêté votre bras, vous avec un talent mémorable pour la danse, remarqua-t-elle en s’inclinant doucement devant lui.

Loki ignora ces remerciements, mais arqua un sourcil lorsqu’elle le complimenta. Il ne savait pas s’il devait se sentir bien ou insulté d’être reconnu pour quelque chose d’aussi futile.

-Je vous remercie aussi de ne pas m’avoir marché sur les pieds, ajouta-t-elle sous un ton légèrement moqueur.

Le dieu fripon fronça des sourcils.

-C’est plutôt moi qui devrait être impressionné par le fait que vous n’avez pas posé vos pieds sur les miens.

Un sourire confiant apparut aux lèvres de la déesse. ‘’ Comme il peut être désagréable’’, songea-t-elle en secouant doucement la tête.

Svanhilde caressa lentement l’encolure du cheval. Elle sentit l’énergie du dieu fripon entre ses doigts, puis sourit brièvement. Cet homme hébergeait encore un peu de bon en lui, même si les autres disaient autrement.

Elle fit signe à son étalon de ne pas bouger, posa son pied dans l’étrier, puis se souleva vers le haut et tenta de passer sa jambe de l’autre côté. Sa tentative échoua, puis sa jambe retomba mollement sur le sol. La déesse aveugle tenta à nouveau son coup, mais eut beaucoup de mal à se tenir en équilibre. Svan poussa un bref soupir en secouant bêtement la tête, puis retira son pied de l’étrier. À moins de trouver une haute surface pour grimper sur son cheval, elle n’y arriverait pas toute seule, surtout avec son bel étalon qui piaffait d’impatience et s’agitait doucement.

-Un coup de main? Entendit-elle dans son dos.

Loki s’approcha doucement, se demandant sérieusement ce qui le poussait à vouloir aider cette pauvre idiote qui ne savait pas monter à cheval.

-Si cela n’est pas trop vous demander, monseigneur, rétorqua Svanhilde, un sourire embarré aux lèvres.

S’il ne lui avait pas proposé, elle n’aurait jamais osé le lui demander.

Loki s’avança près de la monture et celle-ci leva fièrement sa tête. Svanhilde posa sa main sur l’avant-bras du dieu fripon et l’utilisa comme appui afin de se soulever sur la selle de la bête. Le large poitrail de la bête se gonfla lorsque Svan s’installa sur son dos. Une fois bien installée, elle replaça élégamment son haut et posa ses mains sur le pommeau de la selle. Ses yeux vides fixèrent l’horizon.

-Je vous remercie, Prince Loki, vous êtes un bien gentilhomme.

Loki fit un pas vers l’arrière, les mains jointes derrière son dos. Il se contenta d’hocher doucement la tête. Ensuite, Svanhilde le salua poliment en inclinant légèrement la tête.

-Nos chemins se croiseront peut-être à nouveau, monseigneur, dit-elle avant de partir au trot.

Lorsqu’elle fut suffisamment éloignée, Loki baissa les yeux et fixa son avant-bras. Ce bref contact avait causé quelque chose en lui et il ne comprenait pas de quoi il s’agissait. C’était comme si une vague de bien-être l’avait envahit sur le coup.

-Un gentilhomme, moi? Répéta-t-il à voix haute sarcastiquement.

Il se retourna et reprit son chemin vers le palais d’Asgard, toute envie d’une balade avait disparu.
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Chapitre 4


Bitter princess, what are you doing?
Sweet princess, what are you going to do?



Svanhilde trotta jusqu'à la demeure habitée par la déesse Freyja. Le soleil se couchait à l'horizon, elle pouvait sentir les rayons moins chauds qui glissaient habilement sur son dos. Une fois à l'écurie, elle laissa l'un des serviteurs s'occuper de desseller sa monture et lui donner les soins dont il avait besoin. Habituellement, elle serait restée elle-même pour offrir un peu d'avoine à cet ami fidèle qu'était son cheval, mais quelque chose, au plus profond d'elle-même, lui disait de rentrer au plus vite.

Une fois à l'intérieur, elle s'avança tranquillement dans les couloirs qu'elle avait prit la peine de mémoriser lorsqu'elle n'était qu'une enfant. Svanhilde longea un long couloir avant de déboucher dans les cuisines, là où elle retrouvait généralement Baldwin.

-Mademoiselle Svanhilde! Entendit-elle devant elle.

Elle sourit doucement.

-Mon cher Baldwin, remarqua-t-elle en s'avançant à l'aveuglette dans la cuisine.

Les serviteurs s'accélèrent autour d'elle, enlevant tout ce qui aurait pu entraver son chemin et lui permettre de trébucher. Elle entendit deux chaudrons s'entrechoquer.

-Comment s'est déroulée votre balade, mademoiselle? Demanda le loyal serviteur en essuyant ses mains humides avec un linge propre.

Svanhilde replaça une mèche de cheveux rebelle derrière son épaule droite d'un bref mouvement de tête. Le sourire béat qu'elle arborait répondrait très bien à la question.

-Fort bien, mon ami, merci de t'en soucier, dit-elle en évitant de justesse un vieux seau qui traînait devant elle.

Une femme de cuisine arriva presque à la course pour retirer le seau en s'excusant platement et en spécifiant qu'elle n'avait pas encore eut le temps de nettoyer la cuisine. Svanhilde agita doucement la main à son égard.

-Ne vous fatiguez pas en excuses inutiles, jeune fille, vous devez tous travailler beaucoup et il est normal que des objets ne retrouvent pas leur place en temps et lieu, n'est-ce pas, remarqua-t-elle gentiment.

La jeune fille rougit doucement, puis sourit.

-Oui, mademoiselle, répliqua-t-elle avant de s'éloigner lentement de la cuisine pour aller terminer son nettoyage.

La déesse aveugle reporta son attention sur son loyal ami et s'approcha même davantage de lui.

-J'ai rencontré quelqu'un, aujourd'hui, Baldwin, remarqua-t-elle simplement avec un air plutôt rêveur.

Baldwin haussa un sourcil, puis alla chercher un tabouret pour que sa maîtresse puisse s'asseoir. Après avoir trotté toute la journée, elle voudrait certainement prendre place sur quelque de plus confortable.

-Merci, Baldwin, déclara la déesse aveugle en prenant place sur le tabouret avec une élégance que l'elfe ne reconnaissait pas.

Il lui apporta une tasse de thé encore fumante.

-Par Odin, mon brave Baldwin, calme toi un peu et vient t'asseoir à mes côtés, remarqua Svanhilde en riant.

Baldwin déposa le linge qu'il tenait entre ses doigts, puis tira un second tabouret afin d'être auprès de la protégée de Freyja.

-Bien, mademoiselle, désolé, j'ai eu beaucoup à faire aujourd'hui, dit-il. Alors, vous disiez avoir rencontré quelqu'un au cours de la journée, qui étais-ce?

Il fronça des sourcils.

-Étais-ce un homme, mademoiselle?

Un petit rire enchanté s'échappa de Svanhilde alors qu'elle saisissait sa tasse de thé et en huma le contenue. Son préféré. Baldwin savait toujours comment lui faire plaisir.

-Oui, Baldwin, il s'agissait bien d'un homme et un excellent danseur, pensa la déesse à voix haute.

Baldwin comprit rapidement l'allusion et se démontra fort mécontent.

-Mademoiselle, il est imprudent de tourner d'un serpent, remarqua Baldwin, un ton de méchanceté dans la voix, son poison finira par vous atteindre.

Svanhilde haussa un sourcil. Cet elfe s'était toujours montré affable et bienveillant, il s'agissait de la première fois qu'elle l'entendait dire du mal d'une personne aussi ouvertement. Il baissa les yeux vers sa tasse de thé, même si elle ne pouvait la voir.

-Voyons, mon ami, nous parlons de la loyauté, fais preuve d'un peu plus de gentillesse, je t'en pris, dit-elle après réflexion.

Baldwin secoua vigoureusement la tête.

-Je vous pris de m'excuser, mademoiselle, mais ce n'est que la vérité, vous n'attirerez que le malheur sur vous en vous agençant d'un tel être mesquin, il est l'homme qui a volé le collier de Brisingar de la Dame! Répliqua violemment l'elfe.

Les joues de Baldwin avaient tourné au rose et il eut une petite satisfaction pour la vue défaillante de sa maîtresse qui ne pouvait voir de ses propres yeux dans quel état il se trouvait.

-Bien sûr, je connais très bien cette histoire, mais le collier a été rendu à sa juste propriétaire et nous pouvons encore nous en réjouir, rétorqua la déesse aveugle non sans avoir remarqué le changement de ton qu'employait son serviteur.

Le serviteur aux oreilles pointues serra les poings.

-Oui, après s'être gentiment fait démolir par maître Heimdall, mademoiselle! Répliqua l'elfe sous un ton rageur.

Svanhilde porta une main à son cœur et inspira vivement.

-Oh, Baldwin! Expira-t-elle, choquée par les mots employés par son serviteur pourtant si courtois d'habitude.

Voyant le choc qu'il causait à sa maîtresse, Baldwin baissa honteusement la tête et crispa ses mains sur ses genoux.

-Pardonnez-moi, mademoiselle, je ne souhaitais pas vous choquer, mais je fais que rapporter la vérité.

Svanhilde prit une gorgée de thé et referma ses doigts effilés autour de la tasse chaude. Son sourire avait disparu, mais ses yeux vides restaient déterminés.

-L'incident du collier de Brisingar n'était que la folie d'un jeune garçon souhaitant attirer un peu d'attention sur son compte, il ne faut pas lui en vouloir sur ses erreurs passées, dit-elle d'une voix basse, craignant que la Dame l'entende, peu importe où elle était.

L'elfe tritura ses doigts un bon moment, serrant les dents, sachant qu'il devait mesurer ses mots, puis soupira, découragé par le calme et le respect apparent qu'entretenait sa maîtresse aveugle pour le prince traître.

-Je commence à me demander, mademoiselle, s'il ne vous a pas ensorcelé avec sa vilaine magie, pensa l'elfe à voix haute.

Une expression glacée traversa le visage de Svanhilde et ses sourcils se froncèrent instantanément. L'elfe regretta immédiatement ses propos et s'en excuse vivement, mais le mal était déjà fait.

-Tu sais très bien à qui tu parles, mon cher Baldwin, nulle magie ne saura m'atteindre et tu le sais très bien, me prends-tu pour une femme naïve, une jouvencelle écervelée, une dame indécente! Dit-elle en élevant la voix.

Il était rare d'entendre Svanhilde, la sage, élever la voix, mais lorsqu'elle le faisait, cela pouvait être un spectacle à la fois fascinant et terrifiant. Baldwin se confondit longuement en excuses. Jamais il n'avait voulu manquer de respect envers sa maîtresse. Une étrange énergie circula dans la pièce. L'énergie d'un magicien ayant une émotion forte, cependant, comparé à Dame Botil, Svanhilde savait comment contrôler ses dons, même dans la colère et la frustration.

-Aucun homme ne m'ensorcellera, jamais, Baldwin! Ajouta-t-elle d'une voix posée. Surtout pas un homme dépouillé de tout ce qu'il possède, principalement sa magie.

Ce détail fit hausser un sourcil à l'elfe qui avait eut la mauvaise idée d'oublier ce fait. Le prince Loki avait été dépouillé de la majorité de ses pouvoirs. Il se sentit immédiatement rassuré, mais la colère froide de sa maîtresse le laissait pantois.

Lorsqu'elle ressentit l'effet que donnait au pauvre elfe, elle secoua doucement la tête, puis se replaça confortablement sur le tabouret. Elle avait déposé sa tasse à moitié vide sur la large table derrière elle, puis reprenait son souffle.

-Pardonne-moi, mon ami.

L'elfe leva brusquement la tête et saisit délicatement les mains menues de la déesse dans les siennes, oubliant les règles de la bienséance.

-C'est à moi de demander pardon, mademoiselle, je mesurerai mieux mes paroles la prochaine fois, pardonnez-moi, je suis fautif dans cette histoire, déclara-t-elle solennellement.

Un petit sourire ourla les lèvres de la déesse.

-Nous sommes tout les deux fautifs, mon ami, rétorqua la déesse aveugle en caressant les mains du serviteur avec ses pousses.

Elle haussa un sourcil alors qu'elle remarquait l'étrange texture qui recouvrait les mains de son serviteur. Svanhilde poussa un petit cri.

-Par le père de tous, mon pauvre Baldwin, qu'est-il donc arrivé à vos main! Dit-elle en sentant la texture rugueuse sous ses pouces.

Ayant oublié ce détail, Baldwin retira rapidement ses mains, mais la déesse les rattrapa. Son visage arborait maintenant une expression affreusement inquiète.

-J'ai lessivé les vêtements de Dame Botil, mademoiselle, répliqua le serviteur à voix basse en baissant honteusement les yeux. La journée entière, ajouta-t-il quelques secondes par après.

Ses joues rosirent alors que la déesse portait ses mains à son cœur.

-Est-ce douloureux, mon ami? Dit-elle d'une voix pleine de réconfort. Je croyais que tu usais de ta magie élémentaire pour lessiver, puis il faudrait avoir passé la journée entière les mains dans l'eau et le savon…

Habituellement, cela n'aurait causé aucun problème pour l'elfe, car il usait de sa magie pour faire ce genre de travail, ce qui le soulageait des conséquences pouvant atteindre ses mains, mais dans ce cas-ci…

-Répond moi, Baldwin, pourquoi n'as-tu pas fait usage de ta magie? L'interrogea la déesse aveugle.

Le serviteur se mordit la lèvre inférieure, puis regarda autour de lui avant de se décider à répondre.

-Dame Botil m'a formellement interdit de toucher à ses vêtements avec ma magie… sale, hésita-t-il à voix basse, de peur qu'une oreille indiscrète ou la déesse Botil elle-même l'aille entendue.

Une expression choquée déforma les traits de la charmante Svanhilde, puis celle-ci se redressa rapidement.

-Je dois aussi me faire pardonnée, mademoiselle, car je n'ai pas eut le temps de préparer votre baignoire, comme vous me l'avez demandé en matinée, ajouta le pauvre serviteur qui se sentait incroyablement mal.

Svanhilde leva la main pour le faire taire. Elle en avait déjà assez entendu.

-Ne t'en fais pas, mon ami, cela m'importe peu, je peux me débrouiller seule à ce sujet, j'irai clarifier la situation avec Dame Botil sur le champ, déclara Svan sous un ton froid et déterminé.

Balwdin se leva vivement et tenta de bloquer le chemin de la déesse aveugle.

-Je vous en pris, mademoiselle, ce ne sera pas nécessaire! Dit-il pour plaider sa cause.

Svanhilde le poussa gentiment de son chemin et lui offrit un sourire confiant avant de prendre les mains de Baldwin à nouveau. Surpris, celui-ci baissa les yeux vers ses mains et sentit une soudaine vague de bien-être l'atteindre tout entier. Pantois, il regarda les mains de sa maîtresse s'illuminer d'une lueur bleuâtre et ses mains rugueuses se régénérer par elles-même.

-Oh, mademoiselle…

Ce fut les seuls mots qui sortirent de sa bouche et il fixa sa maîtresse s'engouffrer dans la pénombre du couloir. Lorsqu'il cessa d'entendre le son de ses pas délicats sur le plancher de pierres blanches, il retourna prendre place sur un tabouret et fixa ses mains, encore hébété.


Svanhilde sut qu'elle était arrivée à destination lorsqu'elle entendit le son de rires grossiers et les gloussements qu'elle connaissait bien provenant de Botil. La déesse aveugle ouvrit les portes menant aux appartements de la déesse Botil sans même frapper, puis imposa sa présence glaciale dans la pièce. Les rires se turent, mais l'odeur du vin et de l'hydromel persistait encore dans l'air environnement. Svan eut une expression de dégoût et un pli méprisant déforma sa bouche. Elle s'avança telle une reine dans la pièce.

Au fond de la pièce, une Botil un peu choquée par la présence de Svanhilde dans ses appartements se redressa doucement, mais elle conserva le visage d'un homme à moitié ivre dans le creux de ses seins. Un deuxième homme tenait une chope de bière dans une main et une mèche de ses précieux cheveux dans l'autre, qu'il enroulait habilement autour de son doigt.

La déesse aveugle secoua largement la tête de mécontentement alors que le murmure de la brise lui insufflait la scène dans le creux de son oreille. Cette vision la fit rosir légèrement, mais elle garda néanmoins sa posture digne et fière.

-Ma sœur, j'ai à te parler.

Botil fronça des sourcils. Rares étaient les fois où Svanhilde s'aventurait par ici. Seules les urgences l'attiraient en ces lieux.

-Vas-y, je t'écoute, ma sœur, que se passe-t-il, la Dame a-t-elle des ennuis? Demanda-t-elle, à demi-inquiète.

L'homme confortablement installé entre ses mains tendit une main et attrapa l'un des deux globes blanchâtre et le massa machinalement. ''Quel manque de pudeur!'' Ragea intérieurement Svanhilde qui entrevoyait entièrement la scène.

-Non, ma sœur et je souhaiterais m'entretenir avec toi, en tête-à-tête.

Botil frissonna un peu alors que l'un de ses amants, elle ne savait plus lequel, aventurait sa main sous sa jupe. Un bref sourire illumina son visage lorsqu'elle sut que sa Dame n'avait pas d'ennuis.

-Ne t'en fais pas, ma sœur, ses hommes n'ont plus leurs têtes, ils ne comprendront point ce que tu diras.

Svanhilde fronça des sourcils, mais elle dû se rendre à l'évidence, jamais Botil n'oserait renvoyer ses amants de là où ils venaient, aussi rustres fussent-ils. La déesse aveugle soupira longuement avant de s'approcher de son pas gracieux, les mains jointes sur son ventre.

-Ma sœur, j'ai su fermer les yeux sur nombreux de tes méfaits, mais hélas, aujourd'hui, tu es allée trop loin en t'en prenant directement à moi.

Botil leva la tête, intriguée. Ses joues rosirent légèrement alors qu'elle prenait un air sincèrement désolé.

-Est-ce pour ce que j'ai dit ce matin, oh ma sœur, je ne voulais pas être méchante à ton égard, tu sais très bien qu'il m'arrive de parler sans réellement penser, je te demande encore pardon.

Svanhilde soupira doucement.

- Plutôt que de m'interrompre, laisse-moi finir, car ce n'est pas à moi que tu dois des excuses, mais à notre bon Baldwin, ma sœur, déclara-t-elle d'une voix plutôt froide. C'est à lui que tu dois demander pardon, car je ne me soucie point des mots que tu profères à mon écart.

Botil fronça ses sourcils et repoussa l'un de ses amants sèchement alors que sa tête s'aventurait dangereusement sous sa jupe.

-Que dis-tu, ma sœur? Répliqua-t-elle froidement.

L'homme ne broncha pas et continua son manège jusqu'à ce que Botil le repousse à nouveau. Celui-ci s'écroula lourdement sur le sol, dans un état presque comateux. L'alcool ne semblait pas être son fort.

-Je n'ai rien fait à Baldwin, notre serviteur, quelles insanités viens-tu proférer à mon égard! Cracha-telle sur la défensive.

''Le pire, c'est qu'elle semble si bien croire à ses propos, oh pauvre Botil'' songea tristement Svanhilde''.

La déesse aveugle ne se laissa pas abattre par l'attitude puérile de celle qu'elle devait considérer comme sa sœur, bien qu'elles n'eurent aucun lien de sang entre elles.

-Tu as interdis l'usage de la magie à Baldwin qui s'est démené toute la journée pour faire reluire ta garde-robe entière, rétorqua Svanhilde sous un ton neutre. Ses pauvres mains ont été abîmées par ton manque de jugement et tes envies puériles et prétentieuses.

Les mots employés par la déesse aveugle eurent l'effet d'une énorme pierre jetée au visage de Botil qui ne savait quoi répondre. Celle-ci était clouée sur place.

-J'exige que tu offres tes excuses à notre serviteur, qui est aussi mon ami et l'homme le plus loyal qui m'est été donné de rencontrer au cours de ma vie, si tu ne le fais pas…

Botil leva un regard frustré vers Svanhilde. Ses cheveux rouges s'étaient mirent à reluire, près à s'enflammer d'une seconde à l'autre. Jamais elle n'avait entendue sa sœur, si sage fut-elle, proférer des menaces à son égard ou plutôt envers qui que ce soit.

-J'informerai la Dame de tes agissements récents et anciens au cours de ses longues absences et tu retourneras séjourner dans le royaume de Folkvangr.

Botil baissa les yeux, honteuse. Par après, elle leva un regard intimé vers Svanhile.

-Me menaces-tu, ma sœur? Dit-elle d'une toute petite voix.

Svan baissa les yeux à son tour, les ferma un moment, puis les rouvrit, elle avait l'air plus déterminée que jamais.

-Non, ma chère sœur, il s'agit d'une promesse et je la respecterai si tu continues à agir ainsi envers Baldwin, dit-elle doucement. Si tu continues à t'en prendre à mes quelques amis, je te promets un retour prochain à Folkvangr.

Botil lissa les plis de sa jupe, embarrassée par la tournure des évènements.

-Très bien ma sœur, je suis désolée, j'irai m'excuser auprès de notre serviteur dès demain matin, déclara-t-elle timidement.

Svanhilde balaya l'air de la main, puis tourna les talons et se dirigea vers la sortie. Un sentiment de devoir accompli faisait battre son cœur et ses joues s'étaient colorées.
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