Help me... Please FlashBack — Azilys

« Mlle DULAC ? »

« Oui ? »

L'homme en costume qui venait de l'interpeller en faisant irruption dans l'infirmerie souterraine referma une main autoritaire sur son bras pour l'entraîner vers la porte. En lâchant un « Vous devez venir avec moi. » avant de la lâcher avec " Aïe » sonore quand le lourd pot à crayon sauta de son bureau pour percuter la brute sur la nuque.

Elle fit un pas en arrière pour lui échapper, saisissant le scalpel qu'elle venait de sortir du stérilisateur, prête à vendre clairement sa peau.

« Vous êtes qui ? Qu'est-ce que vous me voulez ? »

Il leva la main en signe d'apaisement.

« Je viens de la part de Mr Stark. Il a besoin de vous, une de ses amies est gravement blessée. Elle ne peut pas aller à l'hôpital. »

Elle se radoucit un peu. L'homme n'aurait jamais pu la trouver dans son souterrain s'il n'avait pas eut des liens étroits avec les résistants, et même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi Mr Stark faisait appel à elle. Il devait bien avoir dans son carnet d'adresses des noms de médecins bien plus compétant qu'une obscure petite infirmière pratiquant la médecine de façon illégale au fond des souterrains de New-York.

« S'il vous plaît ! » insista-t-il d'un ton pressant.

Elle sortit de sa torpeur, attrapa la trousse d'urgence qu'elle gardait toujours prête à coté de la porte et le suivit.

Après un court trajet en voiture, il la guida à l'intérieur du bâtiment de STARK Industrie, puis par un ascenseur privatif jusqu'au dernier étage, chez Mr Tony Stark lui-même.

« C'est pas trop tôt s'exclama ce dernier » en la prenant par le bras pour la tirer vers une pièce à l'extrémité de l'immense pièce qui semblait servir de salon, salle à manger, pièce à vivre et bureau.

Elle commençait à trouver un peu vexant d'être ainsi triballée à droite et à gauche par des inconnus et ouvrit la bouche pour lui dire sa façon de penser concernant ses manières de hussard, mais la referma quand il ouvrit la porte.

Il y avait visiblement quelqu'un qui souffrait beaucoup dans cette pièce, elle entendait des gémissement de douleur et des sanglots qui lui brisèrent le cœur. Ignorant Tony, elle se précipita vers le lit où gisait la victime.

Azilys ne s'attendait pas ce qu'elle vit. Sur le lit, était étendue une jeune femme blonde dans un sale état. Son visage était tuméfié, ses lèvres fendues, son nez semblait cassé, ainsi probablement que ses pommettes. Sa respiration été laborieuse, laissant deviner quelques cotes si ce n'est cassées, tout au moins fêlées.

Elle secoua la tête, en se penchant vers elle pour repousser doucement une mèche de cheveux blond poisseux de sang et de sueur qui barrait son front. Curieusement, son visage malgré les blessures qui le défigurait lui semblait familier... Ou plutôt... À cause des blessures. Elle hoqueta de surprise en reconnaissant la jeune femme qu'elle avait soigné plusieurs années plus tôt, pendant l'attaque de New York. Elle ne se rappelait plus de son nom, mais elle n'avait jamais oublié cette jeune femme si vite guérie de ses graves blessures.

« Comment s'appelle-t-elle ? » demanda-t-elle doucement.

« Emma. »

« Ça va aller, Emma. » lui dit-elle en lui caressant doucement le front avant de se tourner vers Tony « Il faut que je l'examine, je préférerais que vous sortiez... Par contre, quand j'aurais fini ici, il faudra qu'on ait une petite discussion. ».

Elle se retourna vers la blessée.

« Ça va être un peu désagréable, il faut que je vous examine avant de pouvoir vous donner quelque chose pour la douleur, ça pourrait fausser mes observations. Je vais essayer de faire aussi vite que possible. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, elle prit un ciseau dans sa sacoche et découpa le t-shirt déchiré et sale de la jeune femme. Et du retenir ses larmes en voyant les larges ecchymoses qui marbraient sa peau blême. Elle n'avait pas besoin de lui faire passer de radio pour savoir qu'elle avait au moins trois côtes cassées, elle espérait juste qu'elles n'avaient pas endommagé les poumons, mais elle en doutait. Les bleues étaient déjà anciens, il devait y avoir plusieurs jours que ses cotes étaient dans cet état, si les poumons avaient été lésés, Emma n'aurait jamais survécu jusqu'à maintenant.

En continuant son examen, elle comprit mieux pourquoi la jeune femme qui avait si vite guérit quelques années plus tôt était dans un état aussi pitoyable. Ce n'était pas des blessures accidentelles. Elle avait été torturée, sur une longue période.

Connaissant sa capacité de régénération, tout ce qu'elle pouvait faire pour elle s'était de soulager sa douleur pour lui permettre de se reposer. Vu l'état de son corps, il faudrait du temps pour que son pouvoir de régénération vienne à bout de toutes les lésions, mais avec beaucoup de repos, un environnement stable et sécurisant, Emma s'en remettrait.

Une fois qu'elle eut fait le tour des ravages, elle sortit une seringue et un flacon de morphine de sa sacoche.

« Emma. » l'interpella-t-elle doucement en lui caressant à nouveau le front « Je vais te donner quelque chose contre la douleur. Ça risque de te faire dormir un peu, mais ça te soulagera d'accord ? » lui expliqua-t-elle « Ne t'inquiète pas, tu es en sécurité maintenant. Et je vais rester avec toi au cas où tu aurais besoin de quelque chose d'accord. » Ajouta-t-elle sans même réaliser qu'elle était passée au naturellement au tutoiement.

Le calmant fit effet assez rapidement, mais pour peu de temps. Azilys avait appris à ses dépens que certains métabolismes mutants y étaient moins sensibles que le commun des mortels, mais elle se refusait à jouer aux apprentis sorciers en adaptant les doses « au petit bonheur la chance ». Elle avait injecté à Emma une dose normale pour quelqu'un de son âge et de sa corpulence. Quelqu'un de normal aurait été soulagé pendant quelques heures, mais elle se doutait bien que ce ne serait pas le cas de la jeune femme.

La prudence aurait voulu qu'elle lui pose une perfusion pour la réhydrater avant de lui injecter la morphine, mais la jeune femme souffrait tant, ses blessures étaient si nombreuses et si graves, elle était tellement traumatisée que l'infirmière avait compris que lui poser un cathéter sans la sédater serait non seulement très compliqué pour elle, mais également un calvaire de plus pour sa patiente qui risquait de vivre cette tentative de soin comme une agression. Elle attendit donc que la jeune femme eut plongé dans l'inconscience avant de la lui poser.

Azilys fouillait les placards de la chambre de Stark à la recherche de quelque chose qu'elle aurait pu utiliser en guise de « chemise d'hôpital » pour couvrir le corps de sa jeune patiente une fois qu'elle aurait fini de panser ses plaies, lorsqu'elle l'entendit bouger dans le lit. Aussitôt, elle revint à son chevet.

« Chut. Ne t'agite pas, tu vas te faire mal. Tu es en sécurité maintenant. » dit l'infirmière d'une voix douce, en posant sa main sur celle de la jeune femme.

Elle avait l'air terrifiée, perdue. Azilys ne savait pas ce qu'elle avait vécu, et elle ne voulait même pas l'imaginer, et encore moins le « voir ». Elle espérait sincèrement que son don de clairvoyance ne se manifesterait pas avec Emma. Elle avait besoin de garder les idées claires pour pouvoir prendre soin d'elle correctement, et elle ne savait que trop bien que ce genre de vision, et surtout les sensations qui seraient rattachées la dévasterait.

Elle s'efforça de sourire à la blessée, mais sans vraiment arriver à masquer la tristesse qu'elle ressentait devant le pauvre corps supplicié de cette si jeune femme. Azilys ne comprenait pas comment des personnes pouvaient encore se faire appeler « humains » après avoir fait ce genre de chose à un autre être vivant.

« Tu es chez Mr Stark. Tu es en sécurité. Je m'appelle Azilys. Je suis là pour prendre soin de toi. » expliqua-t-elle

Son cœur se serra encore plus quand Emma lui demanda si elle allait mourir.

« Un jour, certainement, comme tout le monde... Mais pas aujourd'hui. Je ne le permettrais pas. » répondit-elle en s'efforçant de mettre un peu d'espièglerie dans sa voix.

Elle fit glisser sa main sur le front d'Emma, autant pour tenter de la réconforter, comme elle l'aurait fait avec un enfant, que pour vérifier qu'elle n'avait pas de fièvre. Elle fut satisfaite de constater que ce n'était pas le cas.

« Ça prendra probablement du temps, mais tu vas guérir. En attendant, il va falloir que tu te reposes, que tu dormes. Je reste avec toi, et Tony est à coté. Tu es en sécurité maintenant. Plus personne ne te fera de mal. Je vais te nettoyer un peu et te trouver quelque chose pour te couvrir. Est-ce que tu veux que je te redonne quelque chose contre la douleur ou pour dormir ? »