N-Y, Juin - Août 2019
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Hard Fortune, Hard Felony [Anthony Stark]

Seth Drake
Seth Drake
GÉNÉRAL
» communications : 276
» ma tête : Cillian Murphy
» association : Indépendants.
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Feuille de personnage
» classe: 3 - Pouvoir en développement
» appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique
» pouvoirs:

Hard Fortune, Hard Felony Drake attendait chez un client. L’un des plus importants, réellement : Stark Industries. D’emblée, les employés de sa compagnie ne se déplaçaient jamais pour rencontrer un client. Toutefois, Anthony Stark était précédé de sa réputation et de son emploi du temps plein à craquer. La secrétaire du fameux Avengers venait déjà chez Gold pour investir, donc leur créer une voie jusqu’à son patron n’avait pas été d’une grand difficulté. Parmi les multiples compagnies qui faisaient affaire avec Stark Industries, les treize directeurs de Gold étaient fous de joie de faire affaires avec l’un des plus grands noms de l’Amérique. Évidemment, ils demandèrent à leur ligne d’élites de conseiller les conseillers d’Anthony Stark. Depuis plusieurs mois, ils se rencontraient chez Stark Industries dans cette optique. Et le directeur numéro sept n’avait pas été épargné de leur sélection. Drake devait se rendre au complexe une fois par mois pour croiser les conseillers boursiers personnels du propriétaire des lieux.


De tous ceux présents à la table, Malcolm Drake démontrait le meilleur intellect pour évaluer les probabilités et les profils des meilleures actions : et son accent à couper le souffle marquait quelques fois ses collègues d’un fou rire épouvantable. De plus, il s’avérait être le co-directeur le plus éloquent au sein de ses hypothèses et de ses déductions des meilleurs vendeurs potentiels présents sur le marché. Les conseillers boursiers avaient la réputation d’être des escrocs, mais quelques experts pouvaient se vanter d’avoir créé une nouvelle génération de jeunes gens qui avaient explosé leurs actions et gagné une fortune enviable. Drake avait une liste sans reproches, une clientèle dorée même, et chaque nouveau client ne perdait jamais au jeu de la bourse. C’était la raison pour laquelle tous ses collègues le nommaient Le Dragon de Wall Street. En dérision de son nom, Drake, ils avaient pris un malin plaisir à déformer son profil pour y ajouter ce surnom ridicule.


Assis à leur vingt-deuxième rencontre, le groupe de conseillers avaient croisé le propriétaire une fois ou deux – assez brièvement. Seulement, Drake ne s’était pas laissé tourmenter par la réputation de l’Avengers. Il avait conservé une attitude professionnelle, froide et respectueuse à son égard. Certes il se démarquait des autres conseillers du groupe bien malgré lui : 20 987 existences en banque. Le Dragon de Wall Street était un surdoué, et talentueux dans l’art des mathématiques. La fibre des probabilités bien ancrée dans l’âme, l’Intuition du monstre pour communiquer avec l’argent était exceptionnelle – unique au monde diraient certains. Poursuivre l’or l’obsédait, et il était connu pour avoir un nombre d’actions incommensurable dans le marché de l’or. Son succès était des plus notables au sein du marché de la finance. Une autre rencontre achevé, Drake aimait quitter cette tour immense qui l’intimidait en quelque sorte.


Tout allait bien entre les échanges financiers mensuels de la compagnie Gold et de Stark Industries. Or, au milieu du mois suivant, une requête spéciale des conseillers d’Anthony Stark avaient demandé à rencontrer le directeur numéro sept en privé avant leur prochaine rencontre. Sceptique, et enclin à se méfier, Seth eut tendance à refuser d’être le principal concerné par cette requête. Certes Directeur numéro un, qui était le pantin déguisé de Satana Hellstorm, lui imposa de s’y rendre sans faute sans quoi elle lui retirerait un client très important du marché de l’or. Drake soupira puis accepta enfin d’aller seul à la rencontre des conseillers boursiers d’Iron Man. Une fois dans la même salle de rencontre que les occasions précédentes, Drake eut la surprise d’être le seul présent… Vêtu d’un complet sobre et ordinaire, il en retira son téléphone pour vérifier s’il n’avait pas reçu d’annulations de la part de la compagnie. Rien. Il fronça des sourcils, mais en bon Anglais positif qu’il était, Drake attendit debout et déposa sa mallette remplie de dossiers près d’une chaise parmi tant d’autres. De nulle part, il se surprit à regarder dehors – à se demander si Lys allait bien ou non. Et d’une rareté, il eut l’ombre d’un sourire. Ce fut à ce moment qu’il aperçut un visage, mais ce n’était pas celui d’un des conseillers boursiers de Stark Industries.



« Bonjour. »



Une voix sereine, glaciale, comme tout requin de la finance, et des yeux sans âge – livides d’un gris azuré trop clair pour faire partie de la simplicité.
:copyright: CRIMSON DAY


Anthony Stark
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» ma tête : L'incroyable Robert Downey Jr. (credit: Endless Epic)
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HARD FORTUNE, HARD FELONY

No doubt, go straigh, go hard. Only one way to find out. @Seth Drake


Devant plusieurs écrans éclairant cette fin de nuitée, mes iris continuaient de scruter les informations qui se tenaient devant moi. Quelque chose clochait, je le savais. J’en étais sûr. J’avais le regard rivé sur un homme. Quelque chose n’allait pas avec lui. En parallèle, j’avais de l’autre côté de l’écran une autre bande vidéo, qui montrait une bête semblable à un dragon, une créature sortant tout droit des contes de fées. Sauf qu’ici, c’était bien réel, et je faisais assez confiance dans mon matériel pour savoir que ce n’était pas un trucage, que ce que je voyais était la réalité. Et qu’une créature antique se baladait dans nos rues. Mes premières actions étaient d’abord de comprendre ce que c’était, ce qu’elle voulait. Pourquoi maintenant ? Je fouillais donc la base de données, pour essayer d’étendre mon rayon, que mon éventail soit d’autant plus grand, pour affiner mon jugement, mon regard sur tout ça. Quelques archives me confirmaient mes doutes. Mais qui pourrait être l’hôte de cette bête ? Ou qui pourrait l’être tout court ? Peut-être que la situation était bien plus compliquée de tout ça, et que ce n’était pas juste une question d’être une bête ou non.

Je savais que certaines personnes avaient subies des mutations, des changements qui provoquaient une nouvelle apparence, mais pas à ce degré-là. Il fallait que j’en apprenne plus, que je sache où situer tout ça. Je continuais pendant quelques jours à me plonger la tête dedans, remuant toutes les pistes pour mettre une croix. Mes efforts furent enfin couronnés de succès lorsque mon attention se portait sur un membre d’une société partenaire. Je regardais donc le profil de l’homme, et j’essayais de chercher ce dernier lors des apparitions de la bête. Nulle part. Coïncidence ? Peut-être. Mais j’avais foi qu’il était impliqué dedans. Mon instinct me confirmait ça. Je n’avais plus qu’une idée en tête, venir confirmer toute mon histoire. J’étais à un bon quatre-vingt-dix-huit pourcents d’être sûr que ce soit lui, mais il y avait toujours une infime chance que ce ne soit que des faits atténuants. Je n’avais plus le temps, trop d’affaires en même temps, il me fallait le tenter. Dans le pire des cas, je passerais pour un fou, abusant du temps des autres pour ses petits plaisirs ou folies. Rien de trop grave. C’était donc avec cette idée à la tête que je faisais transmettre mes envies de rencontrer cet homme. Bien entendu, je restais flou sur la raison, un simple rendez-vous business, quelque chose du genre.

J’étais dans la salle qui allait servir pour la réunion improvisée. J’installais un petit système ou se trouvais une de mes armures, prête à servir. J’espérais ne pas avoir à m’en servir. Pas ici, aussi proche de civil, mais on ne savait jamais. Une bête de ce calibre-là avait de grandes chances de ne pas vouloir se plier aux règles . Je changeais donc de pièce une fois le tout prêt, et j’attendais en m’occupant, passant un coup de fil, jetant un œil à d’autres affaires. Le temps passait relativement vite, et lorsqu’un petit capteur sur ma montre connectée bipait, m’indiquant que quelqu’un était dans la pièce. Je laissais tomber tout pour aller rejoindre l’homme. J’avais bien fait passer l’information qu’un de mes assistants allait le rencontrer, mais pas moi directement. Je voulais l’élément de surprise, voir sa réaction, ce qu’il allait faire ? Se retrancher comme une bête paniqué d’être dans un endroit qu’il ne connaît pas ? Ou plutôt la ruse de montrer qu’il n’est pas déstabilisé par tout ça, qu’au contraire, tout va pour le mieux. Par la porte située à l’opposé, j’entrais sans faire un bruit, costume ordinaire, lunettes de soleil. Du pur moi.

Je faisais quelques pas jusqu’à ce qu’il me voit. M’avait-il déjà remarqué ? Feindrait-il ? Je restais une seconde derrière lui avant de faire quelques pas sur le côté et de m’approcher du bar. Quelque soit la conversation, elle était toujours plus agréable avec un bon liquide pour nous soulager d’une quelque soif. Je déposais une petite tablette sur la table avant de prendre en main deux verres. Je me servais un verre de bourbon avant de commencer. « John Howard III, elle a été produite à l’apogée de son business. Rien de mieux, rien de plus cher... » Je commençais à m’en servir un verre. « Mais malheureusement, elle cachait un secret, celui de n’être qu’une pale copie d’une autre. Tout le monde était tombé dans le panneau. Exquis tout de même, mais une copie. » Je servais l’autre verre pour venir le tendre ensuite à l’homme. « Quelques fois, plus c’est gros, plus ça passe. » disais-je avec un sourire. « Mr. Drake, il me tardait de vous rencontrer » finissais-je, le verre à sa portée.


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Le voilà, le fameux et l’unique, le populaire et le magique : Anthony Stark. Finalement, il rentra avec la classe vantée par les journalistes et l’audace reconnue par les réseaux sociaux. Le héros parfait, l’homme qui voulait accomplir plus et a construit des armures technologiques afin de l’appuyer dans ses luttes contre le Mal. Tout allait bien, réellement. Sauf partir de l’instant durant lequel le Dragon se retourna vers son prédateur, vers son chasseur de mystère et d’énigme : le millionnaire le plus réputé de New York. Littéralement, Drake demeura apathique : ni surprise, ni désarroi. Seulement des yeux clairs, électriques d’idées ingénieuses et d’hypothèses de tous les genres. Lorsque l’homme se tint dans son dos, le conseiller boursier se contenta de demeurer de marbre, ne daignant guère retourner la tête vers l’homme qui regardait au-delà de ses épaules.


Mais, le parfum de son âme brillait autant de belles valeurs que de narquoiserie, même d’orgueil. Ce qui irrita profondément le monstre mythique. Durant cette seconde unique, la rune sur la nuque de l’homme était visible – une sorte de V dérivé d’un siècle oublié depuis la nuit des temps. Le détail le plus frappant : le symbole semblait avoir été découpé dans sa chair à l’aide d’un couteau, et la cicatrice n’en était que plus douloureuse et écœurante à observer. L’Anglais y passa une main pour relever son col, écoutant déjà les premières paroles d’Anthony Stark au sujet d’un Bourbon américain des plus classiques en Amérique du Nord. Le manque de salutations ne fit guère frémir l’Anglais accoutumé aux Américains depuis presque une décennie maintenant, et suivit de son regard fantomatique le propriétaire de la compagnie.


Devant une telle présentation, avec l’information très populaire de son identité d’Iron Man, Drake comprit en épiant sa description de l’alcool que ce rendez-vous n’avait aucune nature professionnelle : il se rappelait clairement avoir trahi le secret de son identité sur le Ferry en voulant secourir des civils puis en supportant le ferry lui-même avec la Sorcière Rouge. D’ailleurs, il se devrait poliment de lui offrir ses remerciements. Mais, jamais, n’oserait-il sortir des ombres des ruelles de New York… Bien qu’un message d’Azilys Dulac avait suffi à le sortir de sa torpeur pour la sortir d’un incendie. Durant lequel il s’était dévoilé aussi…Devant les médias, devant des innocents qui avaient aperçu les ombres du démon : ses ailes, ses griffes, ses écailles noires, ses yeux de sang… Drake déposa son regard dans celui d’Anthony, prenant le verre de bourbon sans une seule expression lisible sur ses traits sévères, trop sérieux pour un conseiller boursier. Certes n’importe qui savait que ces yeux trop clairs, trop nacrés ne pouvait appartenir qu’à un être anormal, à la spiritualité et au passé sans âge. Il semblait avoir vécu plus de mille vies : la remarque sur la taille d’une copie lui semblait véridique de la nature de ses intentions, et le monstre se contenta de conserver un regard indéchiffrable, très orgueilleux, très maléfique. La main pâle du l’homme était ordinaire, mais donnait l’impression que le verre aurait pu être cassé d’un seul faux pas. Le responsable de cette étrange situation continua son monologue, annonçant qu’il « lui tardait de le rencontrer. » Encore plus étrange, songea le Dragon qui huma l’alcool sans y humecter ses lèvres pincées.



« Je ne pensais pas être digne de votre intérêt, Mr Stark. »



Doucement, le conseiller boursier fit tourner le liquide sombre dans le verre, s’évoquant la nature trafiquée de l’élixir américain – se rappelant que les Écossais excellaient beaucoup mieux dans cet art. Et les Japonais, également. Certes Seth accepta enfin d’esquisser une expression plus clémente : il prit même une gorgée du verre tendu par l’Avengers. Sans l’ombre d’un sourire, le conseiller boursier déposa sur le comptoir du bar le verre offert, ne semblant pas y avoir pris réellement une seule gorgée. Les yeux rivés sur le millionnaire, Drake continuait de river ses yeux étranges sur lui, semblant à la fois si près et si loin du lieu dans lequel ils se trouvaient.


« Nous sommes assez professionnels pour le dire : le business était un bon prétexte pour me ramener ici, Mr Stark. C’était prudent, même. »



Des mots simples, éloquents, mais révélateurs de son identité et de ses intentions de le laisser dans l’indifférence, dans l’inconnu – hélas. Soudain, le Dragon fronça des sourcils – s’évoquant qu’Azilys Dulac avait bel et bien mentionné un lien entre elle et l’Avengers. Certes le monstre ne pouvait pas encombrer sa relation d’une autre erreur, ne pouvant pas renier les déboires entre lui et le Chevalier Noir. Toutefois, le Dragon ne cherchait pas le sang – pas avec autant de dommages collatéraux à proximité.


« Que voulez-vous obtenir de cette rencontre? »



Lire dans l’âme du mortel lui était un jeu d’enfant, mais l’expression sérieuse du monstre sous sa forme humaine n’en demeurait que plus sombre – plus mystérieuse à persécuter de l’analyse de l’Avengers. Puis une vibration perça la poche de son veston noir, mat, sans la moindre particularité. Le démon sortit l’ombre d’un téléphone intelligent dont l’écran s’alluma. Il y lut pendant une seconde un message texte puis le renfonça dans sa poche. Le contenu? Encore une tentative de suicide de Kara interrompue par son garde du corps, heureusement : « Drake, Kara a encore essayé. Elle va bien, mais j’ai failli la laisser partir : sa dépression devient plus dure à combattre. Je suis désolé. Je ferai mieux. – Foley »


D'ailleurs, il faudrait qu’il puisse gérer ses sauts d’humeur : mais, comment maîtriser celle qui pliait la volonté de n’importe qui, de n’importe quoi à la sienne? Pas de tous, heureusement, mais d’un bon nombre. Toujours éloigné de l’Avengers, le Dragon dardait ses yeux fantomatiques sur sa silhouette, semblant plus méfiant qu’agressif après une mûre réflexion. Son regard ne s’écartait jamais de sa cible, du mortel qui lui faisait face… Certes la température avait augmenté, étonnamment. Comme si l’homme d’apparence ordinaire à ses côtés était un calorifère sur deux pattes ou plutôt une source de chaleur sidérante. Ce fut à cet instant que ses lèvres bougèrent maigrement, mais assez pour révéler une rougeur à la commissure droite de ses lèvres : même qu’elles semblaient avoir été fendues puis guéries. Une rougeur légère subsistait, de même que la présence d’ecchymoses pourpres sur ses doigts.

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Quelque chose d’étrange se passait quand j’étais en présence de Drake. C’était comme si une sensation étrange montait. Un mélange d’un début de peur, comme lorsqu’on regarde quelque chose que l’on ne comprend pas, mais aussi de fascination. Il possédait quelque chose hors du commun, j’en étais sûr. C’était même certain. J’étais là pour le découvrir, je n’aimais pas que le monde me garde quelques secrets de ce genre. Lorsqu’il prenait son verre, j’avais toujours le mien en main, et je profitais pour en tirer une gorgée. Il était tout comme je l’avais décrit plus tôt. Plus fade que certains autres, mais dans la classe moyenne. Je voyais l’homme faire de même, faire tourner le verre avant de se risquer à une boisson. Le fait de sa non surprise quant à mon arrivée me disait plusieurs choses. Il savait qui j’étais, n’avait ni peur, ni quelconques sentiments qui auraient pu trahir son comportement. Ce Drake soit n’était pas impressionné, soit il le cachait rudement bien, bien mieux que beaucoup autres.

Suite à sa première prise de parole, je rétorquais rapidement, la tête baissée, le vissage proche du verre. Assez prêt pour me gratter le visage avec cette même main. « Et bien figurez vous que moi non plus, je ne le pensais pas. Du moins, avant peu. » Finissais-je, laissant un petit flou. Je voulais voir s’il allait comprendre rapidement que ce n’était pas un rendez-vous avec Tony Stark qui était prévu, mais plus un rendez-vous avec Iron Man. Il me confirmait ma pensée quelques secondes plus tard, ce auquel cas je lâchais un sourire. Il était aussi intelligent. Beaucoup faisaient l’erreur de sous-estimer cet aspect-ci. Partir avec le principe d’être le plus intelligent des deux mènerait à une erreur, le bon comportement était de vouloir être l’homme le plus intelligent de la pièce. Et ça pouvait faire toute la différence. Je m’écartais d’un pas, pour me coller près du buffet, me permettant d’y poser mon verre, ainsi que à moitié m’asseoir dessus. Il me demandait donc ce que je voulais obtenir de cette rencontre. Très simplement, je commençais à reprendre la parole.

« M. Drake. Vous savez que quelques fois, voir même énormément du temps, j’agace mes équipiers, vous savez les Avengers ?. » Je me levais et marchais dans la salle, faisant des gestes pour accentuer mes mots. « Mais pourquoi me diriez-vous ? ». Je me stoppais, et je le regardais, un petit doigt levé. « Tout simplement parce que je suis celui qui est réaliste. Je suis celui qui vois plus loin que les autres, celui qui voit ce que les autres ne veulent pas voir. Quand ils pensent à ce soir, je pense à demain, quand ils pensent à demain, je pense à la fin de semaine.Vous voyez le principe ? » Je marquais une courte pause, pour ensuite reprendre. « Quand ils cherchent la paix, je cherche à gagner la future guerre. Le prochain combat. Celui qu’il y aura lieu dans un, cinq, dix ans peut-être ? » Je reprenais la marche, dans le sens opposé cette fois-ci. « Et le truc, c’est que je suis terre à terre. J’envisage toutes les menaces. Les choses que je ne connais pas, je veux apprendre, savoir comment ça fonctionne, comment agir contre si besoin. » J’étais de retour à ma place initial. « La raison de ce rendez-vous est de savoir si vous êtes cette prochaine guerre. » Ajoutais-je, regardant droit dans ses yeux. « Je pense que vous en savez assez pour savoir que je suis têtu et borné, et que je ne renonce à rien. » Puis, sur un ton plus décontracté, je continuais. « Jusqu’à présent, j’ai l’impression que vous n’êtes pas quelque-chose de malfaisant. J’espère ne pas me tromper. » Ce n’était nullement une menace, plus un rappel pour lui dire que quoi qu’il soit, s’il allait trop loin, il y aurait des personnes prête à se mettre entre lui et ses objectifs. Je voulais croire qu’il ne soit pas ce que je craignais. Qu’il ne soit pas le nouveau Ultron, le prochain à vouloir diriger la terre. Mais le fait qu’il ne l’ai pas encore fait plaidait à sa faveur. Soudainement, je le voyais jeter un coup d’oeil à son portable, curieux, je finissais. « Un souci quelque part ? »



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Non. Évidemment. Il ne s’agissait pas uniquement d’Anthony Stark, le millionnaire surintelligent. Drake avait rendez-vous d’affaires avec le justicier –Avengers, de surcroît- Iron Man. Lentement, le Dragon continua de jauger son interlocuteur ou bien son client par intérim de loin. Soudain, ses iris pâles devinrent vifs lorsque le discours du mortel devint un long monologue sur sa personne, ses attraits, et son équipe. Encore et toujours les Avengers comme si les nouvelles et les médias sociaux n’en parlaient jamais assez. L’Anglais étudia profondément le langage gestuel du millionnaire, devinant par mégarde une certaine nervosité non avouée… Drake observa son geste maladroit de s’asseoir sur le buffet, avant de commencer à tergiverser d’un pas à l’autre au sein de la salle de réunion en ne pouvant se placer fixe à un seul endroit. Quant au monstre mythique déguisé sous son profil d’homme d’affaires, il ne bougea pas d’une écaille : ni son expression stoïque de statue ou son dos plus droit qu’une tour newyorkaise.



Sans fournir le moindre signe d’écoute ou d’approbation à Tony, Drake le suivit du regard de nouveau. Qu’éprouvait-il derrière toute cette froideur qui datait au-delà de plusieurs siècles? Rien. Littéralement rien. Le mortel ne l’inquiétait pas, mais à l’énonciation de ses inquiétudes : le monstre commença par se racler la gorge en détournant ses yeux gris d’acier sur le carrelage impeccable des lieux de l’entreprise. Particulièrement lorsque son interlocuteur le nomma par « Quelque chose de malfaisant. » Même s’il ne semblait pas méchant selon Iron Man, le Dragon humecta ses lèvres avec sa langue bouillante et passa même une paume sur sa tempe droite qui semblait lisse comme si la barbe n’y avait jamais poussée. Toujours debout, l’Anglais à la crinière noire ne bougea plus, déposant un regard différent dans celui du mortel : ce n’était plus humain, c’était électrique.


Le bleu de ses iris était à vif, littéralement en flammes turquoise et enchevêtrées d’or. Drake attendit que Monsieur Stark finisse son discours avant de libérer un seul battement de cils. Certes lorsque l’Avengers lui posa une question sur les nouvelles qu’il venait de recevoir sur son téléphone, l’Anglais montra enfin une émotion : de l’agressivité pure, de celles qu’ont les grands frères lorsqu’un ennemi potentiel cherche à les intimider.



« Une cousine - ou bien une Killgrave suicidaire presque impossible à gérer. Je ne vous recommande pas d’explorer le sujet. »



Vérité et sécheresse du même sujet, autant dire qu’Iron Man ne pouvait pas agacer le Dragon autant que la jeune Kara en pleine éclosion de sa propre dépression. Le Dragon sentit la fumée monter dans sa gorge, mais il toussa grassement afin de s’en échapper. Il continua de s’esquiver dans la toux pour dissimuler l’amas de colère qui grondait dans sa poitrine, dans ses poumons, dans son thorax entier même. À chaque nouvelle inspiration, le monstre mythique dut se retenir de tout cœur, de tout son or afin de ne pas cracher de la fumée devant le mortel et se trahir.


Plusieurs minutes s’écoulèrent, pendant que le Dragon hésitait sincèrement à rester en présence d’Iron Man. Fuir n’était plus une option, car il ne pouvait pas se permettre de se faire bannir de New York : Azilys Dulac comptait sur lui, Kara Killgrave comptait sur lui, et il possédait quelques amis même. Regardant le sol puis le millionnaire tour à tour, Drake haussa les épaules et dit d’une voix dépassée, grisée d’épuisement envers l’humanité entière:



« Monsieur Stark. Je n’ai aucun désir de satisfaire votre curiosité : que je sois celui ou non que vous pensiez. »



Le conseiller boursier déposa son verre à son tour sur le buffet avant de déposer des yeux d’une intensité rare dans ceux de l’homme qui lui faisait face à une dis tance raisonnable. Certes l’or dans ses yeux s’enchevêtrait d’un rouge sang des plus infernaux. Certes rien ne pouvait réellement trahir ce qu’il ressentait dans ces marasmes de couleurs sanguinaires, haineuses. La même voix hautaine, sérieuse, grasse continua :


« Je ne suis pas un ange. Je ne le serai jamais. Je ne sais pas si je suis votre prochaine guerre ou un quelque chose qui se mérite le luxe de votre curiosité de l’heure. Je confesse mes erreurs : le ferry, et bien d’autres. Je n’ai jamais eu le besoin de me montrer. Mais, ma conscience m’oblige parfois à user de la loi du bon samaritain…en cas d’urgence. J’aimerais ne rien faire, mais quand je pense que ma famille pourrait être à la place de ces mortels… Je souhaite de tout cœur de ne pas laisser une seule âme périr.»



Lorsque cette femme avait chuté du pont du ferry, comment ne pouvait-il pas songer à sa douce Lys… Ou à Kara, la petite citrouille terrorisée de ses dons qui voulait être une ballerine, et rien d’autre. Est-ce que l’orgueil incroyable du Dragon était touché?


Évidemment. Personne ne pouvait se permettre de qualifier le monstre de chose sans forcément piquer ses sentiments… Mais, le démon ne pouvait plus se cacher de Mephisto : son côté bon, son côté humain avait profondément entaché l’âme du Dragon qui était possédé et transformé par l’amour qu’ils portaient mutuellement à Miss Dulac. D’ailleurs, le parfum de son âme manqua de faire frémir le monstre qui se contenta de tousser sèchement une fois de trop. Drake déposa ses mains chaudes sur le verre de la table, les déposant à plat et penchant sa tête légèrement vers le sol. Drake continua d’un ton narquois, mais incroyablement authentique :


« Je veux vivre en paix avec ma famille, Monsieur Stark. »



Catégorique, comme à son habitude, le Dragon porta ses yeux aux pupilles reptiliennes sur l’Avengers avant de soupirer avec douceur comme si la fureur que portait son regard d’ancêtre venait d’abdiquer pour la simplicité d’esprit.



« Gagner votre guerre -si elle se produit- sera très facile : j’ai une phobie légendaire des souris.»



Ce n'était pas une blague, mais la vérité absolue: les dragons craignaient de tout coeur les souris depuis la nuit des temps. C'était aussi grave que leur addiction à l'herbe à chat ou à l'or. Par Satan, le Démon en frôla même sa montre en or à l'éclat étrange, magique du revers de sa paume afin de se rassurer. Caustique et bien trop sévère avec l'élégance de son accent pour une rencontre qui tournait désormais au sein de thèmes étranges et farfelus, le Dragon se redressa et se retourna vers la porte d’entrée. Décidément, il ne digérait toujours pas de s’être fait qualifié de « quelque chose. » Peut-être que les sauts d’humeur d’une Lys enceinte commençaient à l’influencer lui aussi? Qui sait.


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Je regardais le comportement de l’homme qui se trouvait en face de moi, rien ne trahissait ce qu’il pensait, pas de sueur, pas de regard qui virevoltait, rien. C’était même presque impressionnant à voir à quel point rien ne filtrait. Son visage semblait être comme un mur infranchissable, ce à quoi je fronçais quelque peu mes sourcils. Lorsque je lui demandais si tout se passait correctement, il répondait plutôt sèchement, me faisant comprendre que ce n’étaient pas mes affaires. D’un petit mouvement de tête pointant mon regard vers le sol, je soupirais. Je n’allais donc pas aller contre son envie. Même si je voulais en apprendre sur lui, ce n’était clairement pas la façon de faire, et puis j’avais la conviction que ce n’était nullement aussi le sujet. Peut-être pour plus tard, mais pas cette fois-ci. Un peu temps passait entre sa dernière phrase et sa reprise de parole. Assez pour que je me replace à quelque chose de plus confortable, ainsi qu’un petit coup de boisson aussi. J’étais de retour à moitié assis, je n’avais rien dans les mains, tout était posé sur le côté, laissant mes mains comme deux piliers me permettant de ne pas tomber, bien ancrés sur la table.

L’homme reprenait, me faisait comprendre qu’il n’était pas pour le fait de me révéler des choses, quand bien même s’il était celui que je pensais. Avant de faire quelques pas puis reprendre. Il parlait autant que toutes ses fois précédentes. Me laissant un avant-goût, quelque chose où je pouvais juger si je le pensait être maléfique ou non, juste à faire confiance à mon intuition. J’étais certes quelqu’un de logique, qui aimait tout ça, les calculs les faits. Mais sur ce coup-ci, et avec ses paroles, rien ne me sortait comme était l’aube d’un prochain massacre. Je n’avais pas non plus les garantis que c’était tout gagné, que je savais tout ce que je voulais, mais j’en savais assez pour en conclure qu’il n’était pas une menace immédiate. Il était une menace certes, il ne fallait pas se voiler la face, malgré les convictions qu’il tenait. Il suffisait juste d’une mauvaise journée. Et puis tout pouvait dérailler. Mais apprendre qu’il avait une famille, et qu’il y tenait était un gros point pour moi. Il avait quelque chose qui le retenait, qui lui permettait de ne pas partir en vrille, qui lui permettait peut-être d’être bon même ? Je gardais cette information dans le coin de ma tête avant de l’écouter reprendre.

j’étais pour le moins surpris par sa phrase, c’était la suite logique de son discours, mais jouer franc jeu était rare, les gens avaient souvent la fâcheuse tendance de recouvrir tout sous différente forme, rendant le discernement des actes ou des envies comme un puzzle géant. J’aimais son direct, cela me confirmait que sa famille était un très gros point de sa vie. C’était la plus grosse pièce de ce puzzle même. La pièce maîtresse même. Je ne savais pas si sa phobie était réelle, mais dans le doute, elle aussi venait prendre sa petite place dans ma tête. Bougeant ma jambe ainsi que mes doigts, je cherchais comment aborder la chose. Je voulais lui dire, lui faire comprendre qu’il restait une menace. C’était bête et très dangereux de prétendre le contraire, même avec ce que j’avais entendu, mais je pouvais essayer de trouver quelque chose, qui pourrait nous satisfaire à tous les deux. Trouver quelque chose qui puisse le laisser tranquille, en sécurité avec sa famille. Mais aussi quelque chose qui me permettait de l’avoir à l’œil. Savoir si jamais un dérapage se produisait. Les idées fusaient dans mon esprit, comme le prendre sur une liste, ainsi que sa famille pour faire d’une pierre deux coups, savoir qui surveiller et protéger, mais je me doutais que l’homme ne serait pas d’accord avec ça, et puis cela rappellerait trop Ross. Je soufflais avant de continuer de faire tourner mes méninges. Puis, je prenais la parole.


« Je connais ma réputation, je suis souvent vu comme une personne qui en a rien à faire de beaucoup de choses, ce qui est vrai. Mais j’ai aussi d’autres choses que je garde très à cœur. Comme la protection de personne. » Je faisais une petite pause, mes yeux remontaient pour aller rejoindre les siens. « J’ai envie de faire quelque chose de nouveau. D’habitude, c’est la procédure du SHIELD, vous savez, à coup de nom, prénom, taille, blabla. Pour qu’au final, les catastrophes arrivent encore. J’ai autre chose à vous proposer cette fois-ci. » Ma position se faisait plus raide, me permettant de remonter mes mains et de croiser mes bras. « J’ai bien compris votre désir de rester de côté, de vivre avec votre famille dans le calme. Et c’est ce que je compte laisser faire. Vous n’avez rien fait de grave. Peut-être deux trois égards, mais pas assez pour que je sois à vos trousses. Plutôt que d’entre voir que ce futur puisse arriver, pourquoi pas devenir partenaire ?. » Je restais sérieux, pour qu’il comprenne que je ne balançais pas des paroles en l’air. « Je n’interfère pas dans votre vie, il n’y a aucun changement pour votre famille, ce ne sont pas mes oignons. Mais, je pense que vous pouvez comprendre ma position, je souhaiterais qu’une fois de temps en temps, nous puisions nous voir. Pouvoir parler un peu. En échange, je peux vous garantir mon aide si un jour, quelque chose se passe. » Je passais ma langue sur mes lèvres, avant de finalement reprendre. « Je ne souhaite pas vous recruter, pas vraiment, j’aimerais que ça soit vu plus comme une situation donnant, donnant. Dans mon cas, je sais que vous ne faites pas de grabuge, et de votre côté, vous êtes soulagé de tout ce qui pourrait être surveillance ou tout ce qui pourrait s’apparenter à ça. Me laissant seul à être à votre contact. » Un court instant avant de finir. « Qu’en pensez-vous. »



CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR stellae and ultraviolences
Seth Drake
Seth Drake
GÉNÉRAL
» communications : 276
» ma tête : Cillian Murphy
» association : Indépendants.
POUVOIR
Feuille de personnage
» classe: 3 - Pouvoir en développement
» appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique
» pouvoirs:

Hard Fortune, Hard Felony


Anthony Stark avait mis sur pied un traquenard afin de le cerner dans une rencontre professionnelle : Iron Man avait dévoilé son jeu en entier devant le Dragon. Un mensonge, des suspicions, des confessions, des peurs, des projets, peut-être une solution. Le regard intransigeant de Seth Drake se déposa dans celui de son interlocuteur, alors qu’il resserra fermement son poing au fil de son discours. Le Dragon crut percevoir la curiosité déçue du millionnaire qui fut vite dissimulée sous des marées de mots, des gestes raides et tendus.


Au cœur de ces paroles se trouvait un meilleur futur que celui envisagé par le monstre, parlant au-delà de ses considérations limitées. Drake ne put dissimuler la surprise de diviser ses traits remplis de sévérité, d’une lourdeur que seuls ceux au passé tragique portaient. Les sourcils relevés, les yeux plus tendus, Seth crispa ses lèvres dans une absence de sourire très menaçante. Plaçant aussitôt les mains derrière son dos, l’Anglais rompit leur échange visuel en se détournant du mortel à ses côtés. À la fin de ses mots, le conseiller boursier plongea une main rugueuse contre sa tempe droite en remontant vers ses iris couleur arctique afin de les dissimuler. Partenaires? Donnant-donnant? Réellement? Rien de grave? Deux, trois égards? Comment pouvait-il prétendre à connaître la sévérité de ses péchés?



Soudain, le Dragon s’imagina balancer Iron Man de l’autre côté de la Grosse Pomme. Certes son agressivité fut arrêtée par sa logique, sa raison humaine qui le força même à retourner vers son hôte. Le regard planté sur ses pieds, le faciès frigide et las du monstre sous sa forme commune avait radicalement changée : en effet, ses traits dévoilaient ce qui se cachait derrière cette froideur sans nom, glaciale et innommable. Puis le sorcier intermédiaire qu’était le Dragon se dirigea vers l’entrée des lieux et se pencha vers sa mallette d’affaires.


Allait-il quitter sans la moindre réponse? Allait-il mettre à feu et à sang tous les mortels sur son passage? Non. Drake plaqua doucement le cuir de la mallette sur la table entre eux. Et ce qui se déroula ensuite sembla hors de ce monde : une fois le code de sécurité donné, les serrures ouvertes, les documents privés de ses clients révélés, les doigts de sa main droite devinrent noirs au point de révéler des écailles bourgognes, parfois bleu nuit ou pourpres. Des griffes longues, acérées, dessinèrent une rune sur quinze documents officiels un par un…


Aussitôt, l’illusion des noms de compagnie se termina : des documents hauts classés, archivés du Canada apparurent. Le premier était sur Les Enfants Pourpres, le second Zebediah Killgrave-Kevin Thompson, le troisième Kara Killgrave, et celui qui fut retiré en premier par la main du Dragon qui retrouvait déjà forme humaine fut au nom de Malcolm Drake. D’un souffle chaud, le Dragon balaya les illusions floues sur les pages du revers de la main, époussetant des étincelles turquoise sur la table de Stark. Celles-ci moururent lentement comme de petits perséides. Le discours d’Iron Man tournait toujours dans la pensée du Dragon qui ouvrit enfin le pamphlet de son passé avec la légèreté d’une main trop raide pour souffrir de tremblements.



Or, pour la première fois depuis son arrivée, le démon tira une chaise pour y prendre siège. Une main effleura sa nuque, y ressentant la rune gravée dans sa chair à coups de couteaux : ne pouvant dissimuler l’hésitation de poursuivre son geste. La droite tenait la première page du dossier, n’osant pas l’ouvrir, n’osant plus le refermer. Et tout à coup, ses doigts tremblèrent comme si la menace antique qu’il était venait de s’éveiller à la possibilité de partager ses péchés avec ce mortel. Cessant de montrer la moindre émotion, le moindre élément trouble, le métamorphe toussa sèchement pour racler sa gorge et retrouva ce profil canaille digne des hommes d’affaires de Wall Street. Froid, ce Dragon était plus froid que n’importe quel hiver du monde entier. Le regard de son invité ne quittait plus ces dossiers très vieux et remplis à craquer d’informations juteuses et terrifiantes.




« Monsieur Stark. Malgré votre réputation, vous demeurez un homme sous votre armure – sous votre technologie. Je suis un monstre qui se cache dans la peau d’un homme. Deux, trois égards ne sont que le fruit de votre imagination. »



C’est ainsi que le Dragon ouvrit enfin le dossier qui portait sur lui, sur son péché le plus délicieux aux yeux de Satan : «Le mystère d’un village rasé par une explosion chimique dans le sud de l’Angleterre », « Les survivants d’une explosions dévorés vivants par des bêtes sauvages », « La disparition de Drake Valley enchaîne des rumeurs de folklore auprès de la population voisine » Alors que la voix de Drake s’élevait, il repoussa les images de destruction massive, de corps calcinés rangés sous les débris et alignés dans un sacrifice imminent, de l’Église éventrée par ses flammes, rasée de ses griffes, de l’entièreté d’un village d’environ mille âmes détruit par ses soins féroces.



« Je peux vous confesser tous mes péchés, Monsieur Stark. Ils dépassent largement ce que vous pouvez imaginer. »




Encore, la voix du monstre avait changé du tout au tout : de cette froideur à en ravir les cœurs se trouvait une sorte de détresse impalpable, inoubliable lorsque ciblée. Ce fut à cet instant que le regard reptilien du Dragon se dévoila : doré, enflammé, vivace et fugace – pire, moqueur, joueur. Lorsque l’or se percutait dangereusement à sa cornée, le turquoise revenait hanter son regard d’ancêtre, sans âge et purement maléfique. Certes une ombre de tristesse ne cessait d’arpenter son visage qui tentait de demeurer plus froid qu’une banquise. Refermant le dossier une fois les photos réunies en son sein, le Dragon le replaça dans la pile de dossiers…qu’il poussa à contrecœur, visiblement, dans la direction d’Iron Man. À quoi jouait-il? Que désirait-il prouver en dévoilant tous ces dossiers à l’Avengers?


« N’importe quelle personne prudente me proposerait la peine de mort. N’êtes-vous pas trop optimiste? Même si j’étais sous le contrôle d’un prêtre mégalomaniaque envahi par une soif de chaos insatiable contre le monde entier. »



Drake se releva, contourna la table, jeta un regard sévère au mortel devant lui, et de si près, l’ombre du Dragon n’était que plus menaçante…et déchirée d’une douleur incommensurable. De celles qui ne se répare jamais. De celles qui brisent un cœur et une âme au-delà des siècles. Au cœur des intempéries de ses humeurs, le Dragon darda des yeux d’or dans ceux de l’Avengers : même qu’ils s’effacèrent soudainement sous le bleu glacial de sa fureur froide, lente, empoisonnée.



« Avez-vous déjà mangé de la chair humaine? Des enfants? Des femmes? »



Des questions nauséeuses, dégoûtantes, que seul le monstre qui faisait face à Iron Man pouvait prononcer à voix haute.



« J’avais douze ans lorsque ce monstre a pris possession de moi : corps et âme. Quand je me suis réveillé de ce cauchemar, j’ai dû lutter contre ce monstre. Au point de me suicider sans succès, de supplier n’importe qui de m’enlever la vie, au point de souhaiter de ne plus jamais retrouver la raison. J’ai payé cher le prix de ma liberté. »



Une femme et des quadruplés, mais aborder une cette tragédie intime de son existence ne serait guère mise en lumière ici. Définitivement, les mots quittèrent la bouche du monstre dont l’haleine chaude s’interrompit. Il s’éloigna, toujours dressé de la terreur de son profil intimidant, dépassant de près l’Avengers pour aller au bout de la table avant de laisser sa main droite se dissimuler sur le rebord du verre, alors qu’il disait :


« Je pense que vous pouvez comprendre ma position. Ce que j’en pense : faîtes ce que vous voulez, Mr Stark. Je ne mérite pas le moindre respect de votre part, et je crois que vous pouvez envisager les raisons de mes confessions. Au-delà de votre bonne intuition, de votre prudence, je ne souhaite jamais revivre cet enfer. »



Brisée, cette voix à l’accent si hautain abandonnait toutes ses forces – dévoilait au creux de ses derniers mots tout le désespoir que le malheur de son destin lui imposait. Toute la négativité dont son cœur était capable. Car, oui, le mortel avait raison : il n’était et ne resterait à tout jamais qu’une menace. Soudainement, la mallette en cuir se referma d’elle-même… Laissant ces dossiers inquiétants sur la table, le Dragon s’approcha de celle-ci, désignant du menton la paperasse négligée à leurs côtés. L’air narquois de l’homme-dragon refit surface, mais des yeux détruits continuaient de trahir la sérénité apathique, l’opacité cathartique qui caractérisait jadis son apparence.




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