N-Y, Juin - Août 2019 MÉTÉO : L'été est là, la chaleur s'installe et le soleil réchauffe les cœurs ! Vous pouvez sortir les shorts et la crème solaire direction Long Island Beach.
Quelques semaines s'étaient écoulées depuis leur week-end en amoureux à Long Island. Elle se rappelait encore chaque seconde de ces moments. Elle les revivait même quasiment chaque nuit. Chaque matin, elle souffrait de ne pas sentir la chaleur et la sécurité de son aile posée délicatement sur elle.
Elle y avait cru ce matin-là. Elle avait eu la certitude que tout était possible. Que Drake saurait modérer ses excès, dompter la violence qui lui rongeait le cœur. Ce matin là, quand elle avait ouvert les yeux, les bribes d'un rêve rodant encore dans son esprits, l'écho de quelques mots murmurés flottant encore dans son âme, et qu'elle l'avait trouvé endormi contre elle, sans s'être transformé, elle avait vraiment pensé que leur amour pourrait triompher.
Mais elle s'était trompée.
Moins d'un mois après leur retour, elle quittait son appartement de Manhattan en courant, fuyant un nouvel accès de fureur du dragon avant de lui envoyer un message de rupture. Elle s'en voulait de l'avoir fait ainsi. Elle avait toujours trouvé que ce genre de rupture était abject, mais elle savait aussi que si elle y était retournée, elle n'aurait jamais pu le quitter. Et il le fallait. Pour elle d'abord. Parce qu'elle refusait de vivre dans la crainte des colères disproportionnées de son compagnon. Pour lui, ensuite, parce qu'il fallait qu'il apprenne que ses actes avaient des conséquences. Qu'il ne pouvait pas faire des promesses sans les ternir. Il l'avait prévenu. Il savait ce qu'il adviendrait. Elle avait pensé que pour elle, il pourrait faire un effort. Mais il fallait croire qu'elle ne devait pas être si importante que ça à ses yeux.
Pourtant, elle y avait cru. Elle se rappelait les mots qu'il avait murmurés pendant qu'elle dormait et qui, malgré le sommeil, ils avaient pénétré son esprit, trouvé un écho au fond de son âme.
Le quitter avait été la chose la plus douloureuse qu'elle n'ait jamais eu à faire au cours de sa vie. La vie sans lui, lui paraissait tellement inutile que le premier soir elle avait presque envisagé une extrémité définitive pour faire taire le chagrin.
Heureusement, il y avait eu Dane.
Dane qui avait perçu l'appel au secours. Dane, son pot de glace et ses mouchoirs Dane et son épaule réconfortante qu'elle avait copieusement inondée jusqu'à ce que ses yeux n'aient plus rien à offrir. Dane qui avait compris que si elle souffrait autant c'était parce que même si c'était elle qui avait rompu, elle était éperdument amoureuse de cet homme. Dane et son humour un peu bourrin, qui avait fini par lui arracher un sourire, comme un arc-en-ciel au milieu d'une averse.
Il l'avait aidée à surmonter les premières heures, les plus sombres, celles où la douleur était telle qu'elle avaient l'impression qu'on lui arrachait le cœur. Et elle savait qu'il serait encore là si elle avait besoin de son soutien dans les jours à venir.
Évidemment, il n'avait pas pu s'empêcher de lui proposer de lui ramener la tête de Drake sur un plateau, et vu que dans son cas, elle savait parfaitement qu'il ne s'agissait pas d'une métaphore, elle s'était empressée de décliner cette proposition, prenant sur elle l'entière responsabilité de cette débâcle. Expliquant que c'était elle qui avait mis fin à leur relation, mais en éludant le pourquoi.
Elle ne voulait pas parler à Dane des colères du dragon. Même s'il ne l'avait pas brutalisé physiquement, elle savait que son ami verrait rouge si elle évoquait ces situations, et qu'elle aurait du mal à le retenir d'aller demander des comptes à Drake. Et elle ne voulait surtout pas de cette situation, elle n'avait vraiment pas besoin de rajouter de la culpabilité au chagrin.
Les premiers jours avaient été atroces. Elle en était malade, physiquement malade. Elle avait même dû se résigner à poser quelques jours de congés tant les malaises et les nausées étaient violentes. Elle ne pouvait plus rien avaler. Quand elle croisait son regard dans un miroir, elle avait peur de l'épouvantail de craie qu'elle y découvrait. Elle savait qu'elle aurait du aller voir un médecin, mais elle se disait que c'était ridicule de faire perdre son temps à un toubib pour un chagrin d'amour, qu'il n'y avait de toute façon pas grand chose y faire, à part laisser le temps faire son œuvre.
Au bout d'une semaine, elle avait commencé à se sentir un peu mieux, même si le chagrin était toujours présent, il était différent. Ce n'était plus une douleur vive et permanente, c'était devenu quelque chose de plus sourd, de lancinant. Mais les nausées avaient presque cessé, elle avait pu recommencer à s'alimenter un peu plus régulièrement, et les malaises s'étaient espacés. Elle avait pu recommencer à vivre, ou tout au moins à survivre.
Chaque minute, chaque seconde, elle pensait à lui. S'interdire de le rappeler était une torture sans nom, mais elle ne voulait pas céder. Depuis le temps, il avait dû passer à autre chose, elle ne voulait pas prendre le risque de prendre un coup de griffe supplémentaire sur son cœur déjà exsangue, même si son absence prenait toute la place dans sa vie.
Une place telle que ça interférait avec son don de clairvoyance. Elle s'en était aperçu quelques jours plus tôt. Le premier jour où elle avait eu le courage de quitter son appartement pour faire un tour dans son quartier, pensant que marcher un peu lui ferait du bien. Elle avait été attirée dans la vitrine d'un préteur sur gage par un bijou. Une opale crème sertie dans un pendentif en argent. L'espace d'un instant, son reflet dans la vitrine lui avait paru changé, comme si elle avait regardé l'image d'une autre femme, une femme d'un autre temps, et s'en même s'en rendre compte, elle était entrée dans la boutique pour acquérir le bijou, comme poussée par quelque chose de plus fort qu'elle. Un impératif.
De retour chez elle, elle avait déballé son achat, et à peine l'avait-elle posé dans sa main pour le contempler que la vision l'envahit.
Hortense avait 16 ans, elle était belle comme un cœur avec ses boucles blondes, son visage en forme de cœur dont les joues portaient encore les rondeurs de l'enfance et ses grands yeux candides. Elle sautait au cou de son père pour le remercier du présent qu'il venait de lui offrir. Un petit pendentif en argent agrémenté d'une opale claire.
Hortense avait 19 ans, son visage avait perdu l'innocence de l'enfance, et gagné en féminité. Elle s'abandonnait dans les bras de l'homme de sa vie. Quand elle se releva, dévoilant le visage de son amant, Azilys jeta le pendentif à travers la pièce et fondit en larmes.
Le promis d'Hortense avait pris les traits de Drake dans la vision. C'est à ce moment-là que Lys décida qu'il étant temps de tourner la page, définitivement. Elle quitta son appartement pour se rendre jusqu'au bureau de poste, bien décidée à retourner à Drake les bijoux qu'il lui avait offert, et dont elle n'avait pas encore eu le cœur de se débarrasser, comme si elle se raccrochait encore au fantôme d'un espoir déjà révolu.
Mais le destin en avait décidé autrement. Elle n'arriva même pas jusqu'au bureau de poste.
Une odeur de fumée, des flammes s'échappant des fenêtres d'un vieil immeuble, à la fenêtre du premier étage, une fillette serrant dans ses bras un nourrisson appelait à l'aide.
Des gens commençaient à arriver, la plupart portable rivé à l'oreille probablement occupés à appeler les secours.
Lys ne comprit pas ce qui lui prit, elle se rua sur la porte de l'immeuble, montant les escaliers 4 à 4 malgré la fumée qui lui piquait la gorge. Elle avait peut-être le temps de sortir les enfants de là avant que l'incendie ne soit trop avancé. S'ils attendaient les secours, il serait peut-être trop tard à leur arrivée.
Elle finit par trouver la fillette et le bébé dans un des appartements, elle prit le nourrisson au creux de son bras gauche, la main de la filette avec sa main droite, et se rua vers l'escalier. Ce fut à cet instant qu'une canalisation de gaz céda dans une partie éloignée de l'immeuble. La déflagration fit s'effondrer une partie du plafond du couloir, bloquant l'escalier, et provoquant un apport d'oxygène qui raviva le feu, piégeant Lys et les enfants, les obligeant à battre en retraite au milieu de la fumée et des flammes qui léchaient déjà les murs et le plancher du couloir.
Lys trouva un appartement ouvert et s'y engouffra, traînant la petite derrière elle, tenant fermement le nourrisson contre sa poitrine, claquant la porte derrière elle, comme si elle pourrait arrêter les flammes qui les poursuivaient. Elle aperçut à travers la fenêtre au fond de l'appartement un escalier de secours, et remercia le ciel, jusqu'à ce qu'elle découvre que les échelles en avaient été retirées. Elle fit demi-tour, espérant trouver une autre sortie, pour réaliser que le feu les avait rattrapés, les piégeant dans le studio.
La fillette pleurait et toussait, peinant à trouver son souffle et Lys commençait à percevoir des papillons noirs dans son champ de vision, et elle n'était même pas sure que le bébé respire encore. De toute façon, ça n'avait plus vraiment d'importance. Si la fumée ne les tuait pas, les flammes s'en chargeraient. Ils étaient piégés, fait comme des rats, et elle doutait que les secours puissent arriver à temps.
Leurs respirations devenaient de plus en plus laborieuses, leurs toux de plus en plus douloureuse, déjà, elle sentait ses jambes se ramollir. Elle se baissa pour essayer de trouver un peu d'oxygène en dessous de la fumée, mais presque tout l'espace en était saturé. Elle gardait les yeux sur les flammes, qui rongeait la porte, commençant à glisser leurs tentacules sous l'huis, cherchant quelque chose de plus inflammable que le carrelage du couloir pour rejoindre leurs proies captives. Elle commençait à voir en elle des bêtes affamées qui venait pour les dévorer. Des dragons à la gueule ouverte sur des rangées de crocs acérés dont le souffle brûlant venait agresser leur peau.
Au milieu des délires que la fumée provoquait dans son esprit, une dernière idée logique venait de poindre. Contre des dragons, seul un dragon pourrait les sauver.
Elle sortit son téléphone de la poche arrière de son jean et appela Drake. Elle ne sut pas s'il avait décroché ou si elle avait basculé sur la messagerie. Dés que la tonalité cessa, elle commença à l'appeler à l'aide, tentant d'expliquer à travers ses cris de terreur et ses quintes de toux ce qui se passait, le suppliant de les sauver.
Codage par Joh.A pour TheAvengersRPG.com
Seth Drake
GÉNÉRAL
» communications : 276
» ma tête : Cillian Murphy
» association : Indépendants.
POUVOIR Feuille de personnage » classe: 3 - Pouvoir en développement » appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique » pouvoirs:
Sam 31 Aoû - 5:10
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
Seth Junior Solange Drake aimait Azilys Dulac. C’était sa Fatalité : la plus récente, la plus virulente. Malheureusement, elle avait peur des colères infantiles du Dragon. Certes effrayantes, mais les réactions de la belle dame mutante tendaient à tomber dans les assomptions. Des assomptions irréversibles auxquelles le Dragon ne pouvait pas échapper. Des assomptions remplies de jugements mortels sans possibilité d’argumenter. Des assomptions méchantes, pures, investigatrices de sa personnalité réservée. Dévasté par la fuite de sa Douce, Drake avait refusé de se soumettre à la pourchasser. Et pourtant, à chaque seconde, à chaque inspiration de ses poumons, cela brûlait l’oxygène afin de la transformer en oxyde de carbone. Tristement, il observa la silhouette de son Amour le quitter sans avertissement, sans quoi que ce soit d’humain dans les traces qu’elle laissa derrière elle. Évidemment, le Dragon ressentit le vide. Seulement le vide. Comment pouvait-il retourner à cet état d’attendrissement provoqué par l’amour? Toute sa vie, le vide avait gagné la moindre de ses émotions. Il ne pourrait jamais s’échapper de son marasme de négativité. Ou pourrait-il selon la volonté d’un Dieu absent?
Certes Seth avait préféré investir sa douleur dans la productivité : de l’or, des trésors, des richesses…des bagarres, beaucoup de bagarres, énormément de bagarres. Étrangement, Drake commença à devenir mature, à devenir adulte une fois ses poings déchaînés contre les poubelles de la criminalité mortelle newyorkaise. Contre toute attente, il continua de s’interroger sur sa propre nature – oubliant son idylle avec Azilys Dulac. Réduisant ces instants de pureté, d’amitié et de confiance, d’amour à une simple aventure au fil de ses pensées troubles – fermentées d’angoisse, de violence et de chaos. Parsemé de coupures et d’une ecchymose à l’œil droit, le mécréant que Drake battait à coups de poings sur la figure hurla : « Tu ne me battras jamais, Dragon! Je suis Orbite le Démon qui mange les yeux des enfants!?! »
Ah, Drake enquêtait sur la criminalité d’origine démoniaque. Depuis la rupture expéditive de Lys, la décision de déchaîner les sauts d’humeur de Drake par une soif de sang insatiable lors de combats tortueux et nocturnes fonctionnait à merveille. Depuis quelques jours, les yeux du Dragon – même sous sa forme humaine- arboraient des pupilles reptiliennes en tout temps. Ses iris cernés de rouge rubis laissaient parfois des couleurs pâles, azurées les transpercer. Hélas, Drake vivait en ce moment une phase de la puberté : une hausse de testostérone très intense qui provoquait une attitude désagréable au quotidien.
En pleine rébellion envers l'univers entier, l’âme humaine avait troqué ses costards dispendieux pour des jeans déchirés et des blousons de cuir. Avalant un coup de griffes d’Orbite sur l’œil droit, Drake rugit du haut de sa forme mi-monstre, mi-humaine. Les ailes déployées, dans un cercle d’illusions policées d’un paysage de ruelle, les secousses aux alentours augmentèrent drastiquement. Ils se pétèrent le crâne à de multiples reprises avant que Drake ne morde férocement le cou de son adversaire pour en séparer son épaule de sa clavicule. Crachant du sang sur le sol, le Dragon grognait, tournait toujours en un cercle vicieux contre le démon psycopathe. Puis son téléphone vibra.
Évidemment, l’appel se retrouva sans la boîte vocale. Orbite tenta de frapper le flanc déjà ecchymosé de Seth qui l’esquiva en disparaissant au complet. Lorsqu’il réapparut, le Dragon déchira la tête du mécréant avec ses crocs et ses griffes acérées. Une seconde, il resta auprès du cadavre de celui qui avait refusé la rédemption : une prière satanique en l’air, et la dépouille du Démon devint des cendres abandonnées en pleine ruelle newyorkaise. Un genou contre Terre pour son adversaire, en son honneur, le démon passa une minute à prier encore son triste sort. Enfin, il sortit son téléphone de ses poches, en regarda l’écran lumineux et accéda à sa boîte vocale grâce à un appel. La voix d’Azilys Dulac fit sursauter son cœur, lui fuit rater un battement ou deux quand le feu cessait de brûler l’oxygène dans ses poumons : une toux sèche, empestée de boucane, une détresse, une fillette en pleurs, le bruit de décombres de flammes… Il ne devait pas. Non. Il devait refuser…Accepter l’appel de la Destinée et de la Mort.
D’un bond –du cœur et de la folie- avec ses ailes, Drake jeta une illusion de paysage sur sa silhouette démoniaque et vint humer les vents autour de lui. Sans réfléchir, il se jeta dans l’exécution des ordres de sa reine, de sa mortelle préférée d’entre toutes. Mais, il devait se distancer, rester froid et pragmatique. Même recourir à la méchanceté afin de ne pas tomber dans son piège une deuxième fois. Évidemment, un incendie d’une telle envergure éveillait l’appétit chaotique du Dragon. Il tourna une fois, deux fois dans les cieux avant de repérer le toit de l’immeuble en question. Quelques battements d’ailes lui suffirent à traverser la brume opaque qui raviva ses poumons, épousant les cendres sur ses tempes émaciés : du sang tachait son chandail noir, dévoilait des griffes sur son torse et ses flancs pour en dévoiler des lambeaux de coton ou de cuir, sous ses chairs ecchymosées de toutes parts se trouvaient des bleus importants, très graves et douloureux.
Mais, le Dragon subissait des changements intérieurs et extérieurs : son endurance semblait augmenter, sa force s’intensifier. Une coupure haute de plusieurs centimètres seyait le derrière de son crâne, serpentant l’oreille gauche jusqu’au côté droit de sa nuque. De l’or et du rouge en découlaient, mariés pour le meilleur et pour le pire. Atterri sur le toit, le Dragon souleva le voile de ses illusions pour regarder au bas de l’immeuble : recevant des accusations, écoutant les mortels pleurer les membres de leur voisinage piégé au cœur des flammes. Un grondement sourd s’échappa de la gorge du métamorphe qui lacéra les briques de ses défenses pour glisser le long des étages. À chacun de ces derniers, il prit le temps de renifler, de percevoir la chair et les fringues cramées. Il s’enfonça cœur et tête dans les flammes, ne remarquant guère ses vêtements fondre sous leurs caresses, et ses écailles le vêtir au fur et à mesure.
Défenestrant un des cadres du septième étage, le Dragon en ressortit avec un couple de mortels complètement effrayés par l’apparence du monstre : il tenait leurs bras, tentant de ne pas leur faire de coupures. En volant, il vint les déposer au seuil de l’immeuble et y retourna. Les pompiers arrivèrent, mais au même instant la structure au-dessus de la porte d’Entrée se rompit en deux. Seth cessa de compter le nombre de cris qu’il entendit parmi les tentacules de ces flammes de sources démoniaques. Mais, il s’acharna à extirper une par une les âmes mortelles qu’il put secourir… Il flairait la mort en train de rôder – une âme vile et sombre- aux alentours, mais il revint enfin au premier étage de l’immeuble… Pénétrant par le cadre d’une fenêtre qu’il défonça d’un coup d’ailes, le Dragon rentra au sein d’un appartement en ruines dont le plafond manquait de succomber d’un instant à l’autre – d’une seconde à la suivante. Pressant ses recherches, il aperçut une crinière rousse tenant un nouveau-né entre ses bras quasi-inanimée, une enfant à peine âgée de trois ans en larmes. Une sirène d’ambulance brisa le moment en deux, distrayant le Dragon de son but.
Drake reconnut chaque son du message laissé sur sa boîte vocale plus tôt, se figeant une seconde de trop en apercevant celle qui enflammait son désir de vivre, celle qu’il s’efforçait de chasser de son cœur grâce à la souffrance des coups qu’il recevait. Son hésitation fut fatale, car en s’élançant vers le trio de mortels, le toit céda au-dessus en partie. Heureusement, volant vers eux d’un élan, les ailes déployées, le démon put recevoir les débris et les entourer de ses bras aux manches déchirées, de ses épaules recourbées vers l’avant. Ce fut à cet instant que de petits dragons enflammés parcoururent le sol à moitié décimé. Prenant Lys d’un bras, et les enfants de l’autre, Drake secoua ses ailes pour en faire descendre les débris, et vint retraverser la même entrée afin de se jeter au sol. Ses pieds écaillés amortirent le choc, qui fut doux d’un seul coup. Provoquant une foule de cris et d’émerveillements gores, le monstre se dirigea jusqu’à un ambulancier et lui donna le nouveau-né.
Aussi, la fillette fut aussi déposée avec son petit frère, et ne pouvait guère détourner son regard de celui du démon sanguinaire qu’elle entrevoyait. Drake sa détourna de l’individu, figé d’effroi, avant d’en trouver un autre qui sortait une civière à l’instant même. Le métamorphe déposa Azilys Dulac sur ce dernier, et se racla la gorge pour évoquer au soignant de procéder au reste et de cesser de le fixer comme s’ils étaient dans une émission de Buffy contre les Vampires. Un masque d’oxygène sur le visage de la rouquine, Drake détourna son regard du corps blessé de son ancienne flamme. Même, il s’éloigna – lâchant à regret cette main douce, apaisante.« Hey! Tu ne veux pas rester avec elle? As-tu ses cartes d’identité? »L’homme semblait vouloir l’aider, le force à rester. Mais, Drake sentait la présence d’une âme: vilaine, apathique, condamnée.
« Veillez sur elle. Je vous en prie. »
Formula d’un ton grave et froid le monstre qui se volatilisa de nouveau dans ses illusions… Les humains s’affairèrent moins au monstre étrange qu’il était, tentant d’aider les pompiers à éteindre les flammes de plus en plus abondantes – même diluviennes. Doucement, le Dragon retourna au sein des décombres en plein parcours de ruines, déjà secoué par le bâtiment, ressortit des lieux et revint au toit de l’immeuble en volant. Au travers du feu, l’illusion du démon défaillait par moments, dévoilant ses écailles noires de suie, bleu nuit allant à la nuit noire. La fumée de l’incendie dissimula les étoiles, et Drake aperçut enfin la silhouette de la Dame des Dragons. Composée de feu, des pieds à la tête, nue, flamboyante et mielleuse, Seth lui jeta un dédain sans nom d’un regard chaotique. De petites illusions de dragons miniatures vêtirent ses formes voluptueuses quand elle formula d’une voix suave :
« Drake. Je ne savais pas que tu aidais les humains… Notre Roi sera triste de l’apprendre. » « Ma Dame, pourquoi avez-vous quitté le royaume des Enfers? Vous n’avez aucun droit de ruiner les décisions de Sa Majesté. » « J’aime l’odeur des chairs brûlés, des âmes en peine. Mes Dragons aussi. » « Laissez-moi vous honorer d’un cadeau. »
En effet, Drake recherchait depuis plusieurs nuits une cible d’enquête de Jessica Jones : une créatrice d’incendies accidentels, une manipulatrice et une séductrice. Il aurait pu l’abattre sur-le-champ, étouffer l’oxygène de ses poumons, réduire les cendres de ses yeux à néant. Au lieu de l’assassiner de sang-froid, il empoigna sa main avec une délicatesse trompeuse afin d'y déposer un bracelet à l’améthyste pourpre. L’or la brûla sévèrement, lui causant des hurlements de peine, de misère, jusqu’au point d’évanouissement même.
La Dame aux Petits Dragons perdit conscience, trouvant un corps d’humaine sur-le-champ. Le sort de Seth faisait son œuvre, emprisonnant le succube dans une enveloppe faible de mortelle. Afin de la punir, et Satan avait depuis longtemps son accord au Dragon de lui réserver un sort si cruel. Lui prenant son poignet brûlé par le bijou bouillant, Drake traîna la démone jusqu’au sol, la déposant au milieu des mortels effrayés toujours vêtu de ses illusions. Un agent de police vint jeter sa veste sur le corps du succube, avant de s’en occuper. La voix du Dragon sonna de nulle part, méchante et fatale :« Appelez Jessica Jones. Elle est responsable de cette criminelle. »
Épuisé, le Dragon eut de la difficulté à maintenir le sort de ses illusions avant de contourner l’ambulancier qui s’était occupé d’Azilys Dulac, et de frôler de son contact chaud la Belle elle-même sur le revers de sa main, et de l’abandonner lâchement afin de ne plus montrer le monstre qu’il était à ses yeux. Drake déboula dans les ruelles, se perdant un carré plus loin et sentit son téléphone collé à ses écailles vibrer. Décidément, il faudrait bien décoller l’appareil de son postérieur… Et l’appel s’ouvrit en haut-parleur, comme à l’habitude :
« Drake! Qu’est-ce que tu fiches à cette heure de la nuit? Je suis morte d’inquiétude! On prend l’avion après-demain, et tu n’as même pas fait tes valises. »
Essoufflé, le Dragon répondit à Killgrave d’une voix apathique, vidée d’âme et de volonté :
« Hum, je faisais mon jogging. Désolé, Kara. »
Puis Seth décolla douloureusement le téléphone de son cul et grimaça en y retirant l’écran fondu sur lui par la suite. Heureusement que les écailles l’habillaient partiellement, sinon il aurait eu une amende pour nudisme à son tour.
« Du jogging? Vraiment, depuis quand fais-tu du JOGGING? » « Depuis trois semaines. C’est excellent pour le moral. Tu sais bien que je ne dors pas. » « Sois prudent! Et si tu arrives encore avec un œil au beurre noir, je vais te gifler, sale Ado! Va! » « Bonne nuit, Citrouille. À demain. »
Et voilà, le Dragon se félicita lui-même de ses mensonges d’un sourire narquois auréolé d’une rougeur boursouflée à sa commissure droite. Fouillant ses poches en écoutant au loin les sirènes de police trop fortes, Drake perdit son sort d’illusion, redevenant visible bien malgré lui, et trouva enfin une cigarette dans ses vêtements en lambeaux - littéralement. Il souffla dessus afin de l’allumer, et se laissa glisser le long d’un mur de briques pour en avaler l’oxyde de carbone et s’en ressourcer. Finalement, Drake planta son front contre le mur en jetant sa cigarette au sol et l’écrasant des écailles de son pied gauche. Il crispa sa main sur son œil droit qui redécouvrit une limpidité azuré, bordé d’or, bordé de rubis en petites gouttelettes. Son œil gauche demeura entièrement ensanglanté de rage, de chaos et de flammes infernales, tandis que ses pupilles continuèrent de trahir sa nature indéniable. Lorsque la migraine le frappa violemment, il étouffa un rugissement de souffrance – se dorlotant des caresses de sa propre détresse digne des plus grandes noyades psychologiques dans les tréfonds de ses pulsions les plus sombres.
L'enfer se déchaînait autour d'eux, elle ne savait pas si son appel avait été entendu, pauvre bouteille dans un océan de flammes. Un craquement sec, le ronflement des flammes et la porte s'effondra, envoyant dans la pièce un ouragan de flammes rageuses.
Lys traina la petite derrière elle pour s'enfoncer un peu plus dans la pièce, un endroit encore relativement épargné par le feu, dans un angle de mur à l'opposé des fenêtres, elle s'obligea à se baisser, gardant la tête autant que possible au dessous des nuées de fumés âcres et mortelles qui déroulait patiemment leurs volutes dans la pièce.
Elle se voulait forte pour les petits, mais elle ne put retenir ses sanglots en voyant la mort enrouler ses bras incandesçant autour d'eux. Elle allait mourir ici, elle n'aurait jamais l'occasion de le revoir, d'entendre à nouveau sa voix, de sentir la sécurité des son aile étendue au-dessus d'elle.
La chaleur était de pire en pire, les fumés de plus en plus audacieuse, elle avait du mal à respirer, chaque goulée d'air lui brûlait la gorge, et elle savait qu'à chaque inspiration, elle s'empoisonnait un peu plus. Mais finalement, était-ce si grave ? Peut-être serait-il plus doux de mourir intoxiqué par la fumée, de s'endormir le corps asphyxié par le manque d'oxygène que de sentir sa peau fondre sous la morsure des flammes.
Un craquement au-dessus de leur tête apporta une nouvelle possibilité de trépas, la structure de bâtiment était en train de céder, et avant même que la fumée ou les flammes ne fasse leur œuvre sur leurs corps, l'effondrement de l'immeuble leur ferait un tombeau bien plus efficace. Instinctivement, elle s'enroula au-dessous des enfants, tentant de les protéger de son corps contre les flammes qui déjà tentaient de goûter son échine, et de l'écrasement imminent qui les attendait quand le plafond céderait.
Et il céda.
Elle s'entendit hurler.
Mais la mort ne l'attrapa pas. Détournée par deux immenses ailes sombres, tachées de suie, des bras et un corps écailleux penché au-dessus d'eux.
Drake ! Il l'avait entendue. Il était venu. Il était venu la chercher, la sauver. Malgré les circonstances, malgré sa conscience vacillante à cause des fumées et de l'asphyxie, le voir lui mit du baume au cœur. Être à nouveau entre ses bras, sous la protection de ses ailes fut un immense bonheur. Elle l'aimait. Elle l'aimait plus que tout, et à cet instant elle sut qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui, malgré les colères de Drake.
Elle entendit la petite hurler quand le Dragon posa sa main griffue sur elle, et eut à peine le courage de la rassurer avant de s'abandonner contre le torse de Drake, tenant l'enfant entre leurs deux corps.
« N'aie pas peur. C'est un ange. C'est notre ange-gardien, il est venu pour nous sauver. » mumura-t-elle à la limite de l'évanouissement.
Le soulagement, lui fut fatal. Comme ces blessés qui cessent de se battre en voyant les secours arriver à leurs côtés, elle se sentit partir, et ne fut même pas consciente des derniers mots qu'elle laissa échapper dans un souffle avant de s'évanouir.
« Je t'aime. »
Le reste de ses souvenirs fut plus que parcellaire. Elle se retrouva étendue sur une civière, un masque à oxygène sur le visage, et le souvenir des doigts de Drake glissant sur sa main. Elle voulut le retenir, mais elle était sans force, elle s'enfonça, provoquant un accès d'urgence chez les secouristes qui l'évacuèrent rapidement vers l'hôpital le plus proche.
Elle ne reprit connaissance que plusieurs heures plus tard dans la blancheur rassurante d'une chambre d'hôpital, bercée par le ronronnement et les bips des appareils chargés de veiller sur elle, respirant l'odeur apaisante typique de ces lieux. La plupart des gens détestaient l'odeur des hôpitaux, ce n'était pas son cas. Elle avait passé tellement de temps dans ces endroits, que pour elle, c'était comme l'odeur de la maison. Elle l'apaisait, la rassurait.
Elle ouvrit lentement les yeux, une quinte de toux lui déchira la poitrine, provoquant un concert de stridulation de la part de ses gardiens mécaniques. La porte s'ouvrit, et une infirmière s'approcha d'elle. Elle sourit en la reconnaissant. Elles avaient travaillé ensemble quelques années plus tôt. Lys s'efforça de se rappeler son prénom. C'était un nom de fleur, Violette ? Rose ?
Lys leva une main bandée vers son visage pour repousser légèrement le masque qui enveloppait son nez et sa bouche.
« Bonjour Capu. » croassa-t-elle d'une voix enrouée et faible.
L'infirmière sourit en vérifiant les appareils pour les faire taire, et le niveau de la perfusion avant de s'approcher du lit où gisait la jeune femme.
« Bonjour Azilys. Je suis contente de voir que tu reprends du poil de la bête. Tu nous as fait peur, tu sais. » dit-elle en lui caressant doucement le front. « Je suis contente de te revoir, même si j'aurais préféré que ce soit dans d'autres circonstances. »
Elle lui sourit avant d'ajouter.
« Tu seras rassurée d'apprendre que ton bébé va bien. »
Lys poussa un soupir de soulagement.
« Je suis ravie de le savoir. » répondit-elle avant d'ajouter avec un petit sourire « Mais, ce n'est pas mon bébé. J'espère que vous retrouverez rapidement ses parents. »
Elle fronça un peu les sourcils en voyant l'expression de stupeur embarrassée qui se peignit sur le visage de l'infirmière. Elle lui sourit d'un air un peu crispé avant de s'asseoir au bord du lit, et de lui prendre délicatement la main.
« Je... Je suis désolée, je pensais que tu le savais. Je... Enfin... Les analyses qu'on t'a faites font ressortir que tu es enceinte. D'après les taux observés, environ 8 ou 10 semaines. »
Lys se sentit pâlir, et jeta un regard affolé à son amie.
« Est-ce que tu veux que je contacte ton compagnon ? » demanda Capucine.
Lys se contenta de secouer la tête. Elle ne voulait pas devoir expliquer à Capucine qu'ils étaient séparés depuis quelques semaines.
Enceinte.
Elle n'avait jamais envisagé de devenir maman. Plus jeune parce qu'elle voulait asseoir sa carrière d'abord, plus tard, parce qu'elle n'avait jamais rencontré quelqu'un avec qui elle avait envisagé de construire quelque chose d'aussi important qu'une famille, et maintenant, parce qu'elle pensait qu'il était trop tard. Mais elle réalisait que ça avait surtout été des excuses pour masquer le fait qu'elle ne ressentait pas du tout l'appel de l'horloge biologique, et surtout qu'elle était terrifiée par cette éventualité. Elle avait toujours pensé qu'il fallait être un peu suicidaire pour accepter de tomber enceinte. Au fond de son cœur, ce qui l'avait toujours dissuadé d'avoir des enfants, c'était qu'elle était sûre qu'elle n'y survivrait pas.
Et maintenant, c'était le cas. Elle se maudissait d'avoir négligé quelques précautions élémentaires. Comment avait-elle pu être aussi légère ? Aussi insouciante ? Aussi inconsciente ?
Capucine la regardait d'un air consternée, elle se sentait visiblement un peu coupable de la nouvelle qu'elle venait d'annoncer à la rouquine.
« Tu veux que je reste ? Tu veux que je demande à notre psychologue de passer te voir ? » demanda-t-elle
À nouveau Lys secoua la tête en regardant l'infirmière.
« Non, non, c'est gentil. Ça va aller. »
La première chose qu'elle pensa fut que la meilleure chose à faire vu les circonstances étaient d'envisager l'avortement. Elle pourrait en parler à un médecin, expliquer la situation.
Mais, déjà, son cœur se rebellait contre cette décision unilatérale. Elle espérait toujours, malgré son silence, malgré les sms qu'ils avaient échangés le jour de leur rupture, qu'un jour, il lui reviendrait. Elle n'était pas la seule à être concerné par cette décision. Elle savait ce que Drake avait vécu, et elle sentait qu'il ne lui pardonnerait jamais si elle faisait ça sans lui en parler.
« Par contre, si c'est possible, tu pourrais me trouver un téléphone ? » demanda-t-elle d'un ton morne.
« Oui, pas de soucis, je te rapporte ça. ».
Capucine s'absenta quelques instants avant de revenir et de lui prêter son propre portable en lui disant de le garder le temps qu'il faudrait, qu'elle repasserait le chercher à la fin de son service, plusieurs heures plus tard et de la laisser seule en lui faisait promettre de ne pas hésiter à sonner si elle avait besoin de quoi que ce soit.
Lys la remercia chaleureusement avant de reporter son regard sur le téléphone, hésitant entre l'appeler ou lui envoyer un message. Mais l'appeler lui paraissait au-delà de ses capacités tant physiques, avec sa gorge douloureuse, elle savait qu'elle aurait du mal à parler. Et puis lui dire quoi ? « Salut Drake, je sais que tu ne veux plus entendre parler de moi, mais je viens d'apprendre que je suis enceinte ? Sinon, ça va ? Tu n'as pas été blessé en venant nous sortir de là ? »
Un sms lui paru plus adapté. Après tout, c'est bien de cette façon qu'elle l'avait quitté. Ce souvenir lui fit monter les larmes aux yeux. Elle composa le message à travers le rideau de ses larmes, espérant de tout son cœur, de toute son âme qu'il y répondrait.
Je sais que tu m'en veux. Je sais que tu ne veux plus me voir. Et je le comprends. Mais je viens d'apprendre quelque chose. Quelque chose d'important, et qui nous concerne tous les deux. Il faut qu'on se voie. Il faut qu'on en parle. Lys.
Elle hésita encore quelques secondes, modifiant un mot ici ou là, pour le retaper à l'identique, retardant le moment d'appuyer sur le bouton d'envoi.
Elle se sentit à nouveau faible et fatiguée. La douleur dans ses mains brulées se réveilla. Elle envoya le message, avant de se laisser aller sur l'oreiller, libérant le flot de ses larmes, toute son âme focalisé sur Drake, lui envoyant des supplications mentales en plus du message, arrivant presque à se convaincre qu'il les entendrait et qu'il les comprendrait.
Codage par Joh.A pour TheAvengersRPG.com
Seth Drake
GÉNÉRAL
» communications : 276
» ma tête : Cillian Murphy
» association : Indépendants.
POUVOIR Feuille de personnage » classe: 3 - Pouvoir en développement » appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique » pouvoirs:
Sam 31 Aoû - 22:09
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope... Quelques heures plus tard…
« MAIS TU ES COUVERT DE SANG! Tu ne fais pas du jogging! Tu essaies de mourir! Ah! Et en plus tu passes aux nouvelles Monsieur le Pompier! »
Drake se récolta une gifle du siècle donnée de la part de Kara Killgrave. Après une nuit des plus tumultueuses dans un incendie qui avait ravagé un immeuble entier du quartier de Manhattan, le Dragon avait pris la fuite pour aller s’étendre sur un lit d’or. Une heure plus tard, il retournait se battre dans les rues – laisser la classe démoniaque le blesser encore, lui faire oublier les mots lumineux de sa Douce. Délicatement, les pensées de Drake oublièrent l’absence de son téléphone…jusqu’au petit matin qui le conduisit à son appartement pour se récolter la colère d’une Killgrave. Sans lui répondre, l’Anglais alla prendre une douche – le regard rouge toujours au sol, soumis à sa maîtresse. Il déposa son téléphone macéré, mutilé et inutilisable contre la table de l’entrée. Ensuite, il passa la matinée en compagnie de sa cousine : lui préparant à déjeuner, essayant de sourire mais sans y parvenir, recevant déjà par la poste un nouveau moyen de communication dans lequel il s’apprêtait à insérer sa carte de données. Pourtant, la violette en tenue rouge posa une main sur son bras, les yeux pourpres trop inquiets pour ne pas semer le doute dans son cœur froid comme l’hiver :
« Miss Azilys…Je sens qu’elle ne va pas bien : elle est à l’hôpital, et…Attends, je te l’écris. »
Le don de Kara était étrange, sans tomber dans la télépathie ou l’intuition, mais elle écrivit des informations exactes, au point de lui donner un numéro de chambre d’hôpital. Seth brûlait d’envie de revoir sa bien-aimée, mais comment pouvait-il lui imposer les maléfices que sa présence entraînait avec le danger imminent? Jamais. Azilys l’avait repoussé : il avait accepté. Ils ne devaient pas se voir. La veille était une urgence : le Dragon avait compris les motifs de l’appel d’Azilys pour échapper à la mort par les flammes. Mourir brûlé vivant est une mort épouvantable. Même le Dragon n’en oubliait pas la souffrance connue au cours de ses métamorphoses. Il alla chercher un panier de victuailles pour celle qui avait brisé son cœur, accompagné de la Dame Pourpre dans chaque démarche. Non, elle ne le laisserait pas en solitaire : surtout en voyant son visage couvert d’ecchymoses et de coupures. Son œil droit ceinturé de coups de griffes félines ou même ses bras remplies de bleues, de pourpres, même de rouge vif. Le Dragon refusait la guérison d’Elixir ou les soins de la médecine magique ou moderne.
Tout ce qu’il put faire fut de hocher la tête aux décisions de la Killgrave qui demanda à Laura Dean – leur alliée et voisine du troisième étage- de leur ouvrir un portail pour retrouver Miss Azilys Dulac : subtilement, ils purent arriver par le chambre d’utilité utilisée par l’entretien ménager. Une fois dans le corridor qui menait à la chambre d’infirmière devenue patiente, Kara intercepta Drake pour lui donner son téléphone dont la puce avait été insérée… En effet, la réception d’un SMS avait bel et bien eu lieu quelques heures auparavant. Furieux de ne pas avoir reçu les nouvelles d’Azilys, le Dragon grogna – causant quelques regards inquiets. Cependant, la Dame Pourpre le prit dans ses bras malgré ses réticences au moindre contact physique. Tremblante, son regard d’améthyste incandescent se plongea dans celui de son parent, caressant sa joue :
« Drake. Doucement. Elle va bien, je le sens, mais elle est troublée. Très troublée… Je crois que tu devrais écouter ton cœur. Et non ton orgueil. » « Kara… Je…suis un con. Vraiment. Je suis juste un con. » « Arrête. Va la voir. Donne-lui le panier au moins. »
Oui, le panier de victuailles rempli de fleurs, de fruits et d’une carte signée par lui-même et la Killgrave. C’est ainsi que Drake passa de longues minutes dans l’ombre de la porte de la chambre d’Azilys. Il pensa à revêtir ses illusions, mais ne put se retenir de jeter des coups d’œil désespérés à sa cousine. En véritable support moral, elle marcha avec ses escarpins noirs en faisant une symphonie cassante pour le pousser dans le cadre de la porte… Prisonnier du regard de la jolie rousse, Azilys put enfin voir les étendues de leur rupture sur le corps et le visage du trentenaire. Il portait un blouson de cuir neuf, un chandail noir et un jeans qui avait connu des plus beaux jours. Des lunettes fumées lui donnaient une drôle de mine. Le teint cadavérique, il était si pâle que son allure trahissait une malnutrition – peut-être même une insomnie omniprésente au cœur de ses nuits remplies. Un hématome bleu complimentait sa tempe droite, alors que son œil droit était griffé de toutes parts.
Sans compter qu’il rentra d’un pas ferme, autoritaire, élégant à la limite. Rien n'ôtait la classe au Dragon : même qu’il enleva ces lunettes ridicules pour dévoiler des pupilles de reptile, des iris de sang vif, écorché, ne laissant que quelques étoiles d’azur à la bordure de ses iris, comme des ponts brisés. Drake passa une main sur son crâne à demi rasé, ne pouvant dissimuler la longue coupure qui seyait sa tête. Ses mains écorchées, remplies de rougeurs et d’hématomes de toutes les sortes déposèrent le panier pourpre aux fleurs de lys sur sa table de chevet qui comportait déjà des cadeaux – probablement du Chevalier Noir, songea-t-il. Le regard froid, apathique, vide, sans animosité ou particularité, le Dragon sortit un téléphone fondu –éventré de son écran de sa poche arrière pour le montrer à la mortelle.
« Bonjour, Azilys… Je n’ai pas pu recevoir ton message. Je viens de le lire sur un nouveau téléphone. Kara m’a averti que tu n’allais pas bien. Je ne sais pas comment, mais elle l’a ressenti : je suis désolé de ne pas être venu plus tôt. Je ne savais pas…si tu voulais me revoir. Vu les circonstances. »
Le tutoiement le rendait maladroit, mais l’Anglais n’en perdait pas moins son accent rauque, charismatique. Il resta debout, ne démordant pas des injures de sa douce qui semblaient le fragiliser – le fracasser de l’iceberg qui recouvrait la moindre de ses émotions. Au contraire, le Dragon resta aussi glacial qu’il le put, ne pouvant laisser les montagnes russes de ses pensées coordonner la suite des événements.
« Comment vas-tu? Et que se passe-t-il? Éclaire-moi, je t’en supplie. »
Des mots simples qui révélèrent que derrière ce voile de froideur se trouvait une âme en quête de vérité, en quête d’absolution. Drake n’osa pas approcher d’Azilys Dulac, même qu’il se contenta de la jauger de son regard rubis. Ce fut à cet instant qu’il aperçut les brûlures de ses mains, et son cœur se fendit en mille morceaux. Il le sentit au fond de sa gorge, alors que ses traits se crispèrent d’une souffrance que sa Raison ne connaissait pas.
Soudain, Drake devint encore plus pâle, et son regard en resplendit davantage – d’un brin de clarté dans ces marasmes sanguinaires. La main droite de l’Anglais prit le poignet d’Azilys avec une faiblesse volontaire, apparente – se doutant que son toucher puisse la dégoûter. Certes il se pencha à son niveau, pliant les genoux en posture de soumission. Seth observa davantage ses brûlures, les embrassa du bout des lèvres sous une impulsion qui dépassa l’entendement ou même la politesse de base qu’imposaient ces circonstances. Subitement, la rune en V sur la nuque du sorcier s’alluma d’un éclair turquoise très vif, très violent. Drake crispa ses paupières sous l’intensité de son œil droit qui devint entièrement bleu, pâle, parsemé d’or et d’éclairs resplendissantes de fibres nacrées. Tandis que son œil gauche demeurait figé dans une couleur de sang affluente et venimeuse.
La finesse de ses pupilles ne changea guère, demeurant mystérieuse. Le Dragon aperçut des lumières bleu nuit quitter ses doigts pour toucher l’épiderme de sa douce, l’arpenter…furtivement. Elle put sentir un apaisement de nature inconnue, et quelque chose d’improbable se produisit : Seth venait inconsciemment de lancer un sort mineur à Azilys. Les brûlures de la mutante se retrouvèrent sur les paumes du Dragon qui sursauta, même en montra l’ahurissement sur ses traits. Étranger aux brûlures, Seth regarda ses mains, laissant ses genoux toucher le sol, alors qu’il murmurait faiblement, au point de ne plus comprendre ce qu’il se passait sous ses yeux à ce moment même, dans un abandon des plus complets de sa forteresse psychologique :
« Je suis désolé… Je ne voulais pas te faire de mal. Es-tu blessée? »
Le regard du Dragon en demeura plus confus que la pire des tempêtes.
Quelques minutes après avoir reçu le dernier message de Dane, elle entendit du remue-ménage dans le couloir, puis la porte s’ouvrit, cédant le passage à Capucine, barrant le passage à une autre personne avec un :
“Je vous l’ai dit, je veux voir avec elle si elle accepte de vous recevoir ! Attendez ici !”
Lys sourit un peu, Capucine avait toujours été protectrice avec ses patients, un vrai dragon.
“Il y a un certain Mr Whitman qui demande à te voir. Il parait que tu l’attends.” demanda-t-elle à Lys avant de demander avec un sourire et un clin d'oeil coquin “C’est le papa ? Si c’est le cas, félicitation !”
Lys rit.
“Non, ce n’est pas le papa. C’est mon meilleur ami. Oui.”
Capucine retourna à la porte qu’elle ouvrit, livrant le passage à Dane en précisant :
“ 10 minutes pas plus. Je vous rappelle que les heures de visites sont déjà largement dépassé.”
Lys opina de la tête avant de se tourner vers Dane.
***
"Je vous remercie."
Une voix suave et douce s'élève entre le couloir et la chambre.
"Prenez les chocolats du dessous. Les meilleurs."
Un sourire immense et tendre glisse sur des lèvres légèrement recouvertes de barbe.
"Bonne journée."
Un petit clin d'œil, et Dane Whitman arrive. Il se fige, alors, en découvrant Lys.
"Hey."
Un sourire triste glisse sur son visage.
"Salut."
Dane s'avance et lève son bras. Avec un sac.
"Glaces. Mouchoirs. Re-glaces."
Il tire une chaise, et s'assoit.
"T'as vu, j'ai mordu personne."
Il soupire, et pose une main sur son bras.
"Bon. Ca… ça va ?"
Non, bien sûr. Mais une discussion doit bien commencer quelque part.
***
Elle réalisa à l'instant où il passa la porte après avoir offert les chocolats à Capucine, à quel point elle était heureuse qu'il soit là. Bien sûr, elle se sentait coupable, Natasha allait vraiment finir par lui en vouloir si Dane sautait sur sa moto pour venir la rejoindre dès qu'elle avait le moindre soucis, mais là, elle devait bien admettre que sa présence la réconfortait énormément.
Sa main posé sur son bras lui mit du baume au cœur. Elle bougea la sienne, grimaçant un peu de douleur, pour venir la poser sur la sienne.
« J'ai connu des jours meilleurs, mais ça va mieux. » répondit-elle avec un pauvre sourire « ça fait du bien de te voir. »
***
Dane Whitman esquisse un sourire sincère.
"Oui. Je confirme."
Il hoche la tête doucement.
"C'est toujours bien de voir une amie."
Un léger gloussement s'échappe de sa gorge.
"Surtout que ça me donne une excuse pour manger des glaces !"
Il sort du sac un pot de glace, qu'il présente à Lys.
"Hey."
Dane esquisse une petite moue.
"Fais gaffe, je vois bien que t'as mal. Et…"
Il soupire, et maintient sa main sur Lys.
"Raconte moi. Je suis là."
Pour elle. Pour une amie.
Toujours.
***
Le sourire de Lys se fana, elle sentit sa lèvre inférieure se mettre à trembler, sa gorge se serra avant qu’elle ne fonde en larme.
“Qu’est-ce que je vais faire ? Qu’est-ce que je vais devenir. ?”
***
Dane prend une grande inspiration.
"Ha."
Son sourire demeure. Même si celui de Lys s'évapore.
"Je sais pas."
Il hausse les épaules.
"Mais… je veux être là pour le savoir."
Il hoche encore la tête.
"Je t'aiderai. Tu n'es pas seule. Tu as le choix. Tu es forte. Et tu n'es pas seule."
Dane étend son sourire, pour le rendre plus rassurant.
"Bon. Comment te sens-tu ? Quelles sont tes… impressions ?"
Le savoir permettra déjà de savoir comment orienter la suite.
***
“Merci. C’est bon de savoir que je ne suis pas seule.” répondit-elle avec un sourire triste.
Curieusement, Lys éclata de rire avant de fondre à nouveau en larme.
“Mes impression ? Je sais pas, là tout de suite, j’ai l’impression d’être passée sous un bus.” elle reprit son calme avant d’ajouter. “Honnêtement, j’en sais rien, avec le recul, je me rend compte que j’aurais dû me douter de quelque choses, j’avais tout les symptômes depuis quelques temps, mais j’ai cru que c'était le stress, alors, du coup, c’est… je m’y attendais tellement pas… Je sais plus où j’en suis.” Sanglota-t-elle au point d’en perdre son souffle.
***
"Hey."
Sa voix est douce, tendre. Sa main caresse lentement le bras de Lys, alors qu'elle sanglote.
"C'est normal. C'est normal d'être perdue. C'est normal d'avoir rien vu venir. T'es normale."
Dane se penche en avant, et sourit.
"T'as le temps. Ça va aller. Tu… tu dois juste déterminer ce que tu veux faire. Ce que tu peux faire. Mais t'as le temps."
Il bouge légèrement la tête, pour accrocher son regard.
"Tu… veux lui dire ?"
La question est dure ; mais elle se pose. Et elle doit l'être. Pour que Lys s'y confronte, et puisse avancer…
***
“Oui. Je lui ai envoyé un message pour lui dire qu’il fallait que je le vois. Je… C’est pas une décision que je peux prendre toute seule. Je peux pas lui cacher ça. Je ne veux pas le lui cacher.”
***
"Oui."
Dane hoche la tête.
"C'est mieux."
Il sourit. C'est ce qu'il espérait entendre.
"Tu… ça t'intéresse ? Dans l'idée ? Sur le principe ?"
Ça aussi, ça va déterminer beaucoup de la suite.
***
Elle lui lança un regard désespéré. ça s’était la question principal.
“Je… “ commença-t-elle “Je l’aime. C’est probablement le seul avec qui j’aurais pu y penser. Mais, pas comme ça, pas si vite. Et puis… “ Elle baissa les yeux, cherchant le courage d’avouer la suite. “J’ai… quand j’étais petite, j’ai fais un cauchemar… enfin, je sais pas si c’était vraiment un cauchemar, c’était tellement… réel… et.. enfin. Je.” Elle releva les yeux, cherchant le réconfort dans les yeux doux de son ami “De ce jour, j’ai toujours été persuadé que… j’ai toujours su que je ne survivrai pas…. je sais que c’est ridicule, mais… Dane… ça me terrifie.” expliqua-t-elle en recommençant à pleurer à chaudes larmes.
***
"Lys."
Son regard est doux. Mais sa poigne est sûre.
"C'est pas ridicule."
Sa voix est chaude, avec une pointe de fermeté.
"C'est… légitime. C'est pas anodin, ça l'est jamais. Mais. Mais la science évolue. Mais… mais la magie existe. Et t'as des potes dans chaque matière. On va gérer. Pour toi."
Il hoche la tête.
"Tu fais ce que tu veux. C'est toujours toi qui décide ; et c'est normal d'avoir peur. Mais t'es pas seule. Face à la peur, et face à… ça."
Il ne la laissera pas. Surtout pas maintenant.
***
Elle hocha la tête, rassérénée par l'attitude de Dane. Évidemment, il avait raison, il gardait la tête froide. Un roc auquel elle pouvait se raccrocher pour éviter d'être emportée par le tourbillon de la tempête qu'elle subissait. Elle se redressa un peu dans le lit pour se rapprocher de lui et crocheter ses bras autour de ses épaules, enfouissant son visage au creux de son épaule.
« Merci. » murmura-t-elle « Finalement, Paris est la meilleure chose qui me soit arrivée puisque je t'y ai rencontré. Tu n'as même pas idée à quel point ton amitié me fait du bien. Je sais pas ce que j'aurais fait sans toi... »
C'est à ce moment là que Capucine passa la tête dans l'embrasure de la porte entrouverte, leur jetant un regard attendri avant de dire :
« Désolée, de vous interrompre, mais il est temps que tu te reposes Lys. C'est bientôt l'heure du changement de service, et je préfèrerai que mes collègues ne découvrent pas que j'ai laissé quelqu'un te rendre visite en dehors des heures autorisés. »
***
"Ho. Dommage."
Dane relève un visage amusé de l'étreinte sincère et pure qu'il partageait avec Azilys. Et qui l'a vu retenir ses larmes à une déclaration d'amitié aussi belle que partagée.
"J'avais d'autres chocolats, pour les corrompre."
Il se tourne vers Capucine, souriant.
"Ils seront donc pour vous."
Petit clin d'œil complice. Puis il se lève, à regret.
"Bon. Je suis jeté ! Mais je reviendrai."
Léger gloussement amusé, avant une caresse tendre au visage de Lys.
"Prends soin de toi. Appelle moi. Je reviens demain. Et…"
Soupir. Petit sourire triste.
"Je sais pas ce que je ferais sans toi non plus, Lys. Promettons de jamais le découvrir, okay ?"
Nouveau clin d'œil. Bises. Câlin.
Puis départ, à regret. Mais il reviendra ; il l'a dit.
Et le Chevalier Noir n'a qu'une parole.
***
« Promis » répondit-elle autant en réponse à sa demande de prendre soin d'elle, de l'appeler en cas de besoin, que de ne jamais découvrir ce qu'ils deviendraient l'un sans l'autre,
Lys profita une dernière fois de la tendresse et du réconfort des bras de son ami avant de le regarder quitter la pièce accompagné d'une Capucine visiblement sous le charme.
La nuit était déjà bien avancée. Elle jeta un coup d’œil au téléphone que Capucine lui avait laissé, espérant y découvrir une réponse de la part de Drake. Elle essaya de se consoler de sa déception en se disant qu'il était tard, ou que peut être son téléphone avait été endommagé lors de son intervention dans l'incendie.
Repenser à cet événement lui serra le cœur. C'était la première fois qu'elle le revoyait depuis leur rupture, et malgré les circonstances, malgré son apparence, malgré la peur et la douleur, le revoir avait ravivé la flamme qu'elle n'avait jamais réussit à éteindre au fond de son cœur. Quelle le veuille ou non, elle l'aimait, elle l'aimait malgré elle, elle l'aimait malgré les sautes d'humeurs de Drake. Elle ne pouvait pas vivre sans lui.
Envisager qu'il pourrait décider d'ignorer son message, ne jamais la recontacter l'angoissait au plus haut point, au point de lui couper le souffle. Elle se demandait ce qu'elle pourrait faire dans cette situation, devrait-elle insister ? Au risque de lui donner l'impression d'essayer de le piéger ? Ou au contraire devrait-elle laisser tomber, gérer la situations toute seule ?
Elle secoua la tête, et prit le pot de glace que Dane et elle avaient partagés, et se noya dans la fraîche douceur de la gourmandise, savourant aussi le soulagement que le froid apportait à ses paumes brulées.
Quelques cuillerées plus tard, le pot vide rejoignait la corbeille à papier à coté de la table de chevet, et elle sentit sa tête dodeliner et ses pensées se diluer dans l'épuisement tant physique que psychologique qui la rattrapait. Elle se renfonça dans les oreiller, ramenant les couvertures sur elle, avant d'éteindre la lumières et de sombrer dans un sommeil aussi profond que la mort.
A son réveil, Azilys constata que Capucine avait récupéré son téléphone, en lui laissant un petit mot s'excusant de n'avoir pas pu le lui laisser plus longtemps, et la rassurant en lui disant qu'elle n'avait pas eu de nouveaux messages. Elle sentit son cœur se serrer un peu. Et le temps s'étira. Interminable. Elle regrettait son téléphone, elle aurait pu papoter un peu avec Dane. Elle réalisa qu'elle n'avait prévenu personne d'autre, il faudrait bien qu'elle trouve un moyen de prévenir Bucky, encore que, dans son cas, quelque chose lui laissait à penser qu'il devait déjà être courant.
Emma et Steve aussi devait être déjà au courant. Dane savait qu'elles étaient amie, il l'avait peut être prévenue. Ou peut être pas, préférant laisser son amie s'en charger elle même. Encore que, elle se doutait bien que ses exploits de la veille devaient avoir fait le tour tant du complexe des Avengers, que du bâtiment du SHIELD.
Ce n'était pas des réflexions très agréables, mais au moins ça lui occupait l'esprit, et ça lui évitait de penser aux vrais sujets qui auraient dus la préoccuper. S'il refusait de la recontacter, qu'est-ce qu'elle allait faire concernant le bébé ? Et s'il la recontactait pour lui dire qu'il ne voulait plus jamais avoir à faire à elle ? Et s'il la recontactait pour lui dire qu'il voulait cet enfant avec elle ?
Elle enfonça l'arrière de son crane dans le oreillers, serrant les paupières pour essayer de s'obliger à plonger dans le sommeil pour fuir cette situation. Un étrange bruit dans le couloir lui fit froncer les sourcil. Elle était bien placé pour savoir qu'aucun membre du personnel de l’hôpital de pourrait assumer les longues heures de services en cavalant sur des stilettos. Pourtant, elle entendait un bruit de talons haut sur le carrelage. Une démarche vive, impérieuse. Probablement une visiteuse. Elle s’obligea à se détendre avant de sursauter et de se relever lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir.
Sur l'instant elle ne comprit pas ce qu'elle voyait. Elle pensa à une erreur, quelqu'un qui se serait trompé de chambre, qui allait s'excuser de l'avoir dérangée avant de s'en retourner. Mais non. Elle se releva un peu plus, s'asseyant dans le lit, incrédule.
Elle devina à peine la présence d'une jeune femme en arrière plan. Elle ne voyait que lui. Lui, qui semblait presque fragile tant il était pale et maigre dans ses fringues qui paraissaient trop grandes. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. C'est elle qui était allongée dans ce lit d’hôpital, et pourtant, de ce qu'elle en voyait c'était lui qui aurait du s'y trouver.
Elle resta immobile quand il s'avança dans la chambre, s'approchant d'elle en enlevant les lunettes qui masquait ses yeux sanglants. Au fur et à mesure qu'il se rapprocha elle put prendre la mesure de son état de délabrement. Son visage marqué d’ecchymoses, une large estafilade marquait sa chevelure, un de ses yeux était griffé comme s'il s'était battu avec un tigre.
Ces mains était gravement abimées, écorchées, ensanglantées, et formait un contraste un peu perturbant avec l'élégant panier qu'elles tenaient.
Il déposa le panier sur la table de chevet, à coté des reliefs de sa soirée avec Dane sur lesquels il laissa errer un regard qui fit frissonner la jeune femme. Elle craignit un instant qu'il soit vexé de deviner qu'elle avait eu la visite du Chevalier Noir et qu'il décide de repartir, mais non. Finalement, posant sur elle un regard neutre, il sortit son téléphone de sa poche pour le lui montrer avant de la saluer et de lui expliquer pourquoi il n'avait pas eu son message et s'excuser de ne pas être venu plus tôt.
Son cœur se serra. Oui, évidement, c'est elle qui l'avait quitté, qui lui avait dit qu'elle ne voulait plus le revoir, elle comprenait qu'il n'ait pas voulu venir la voir, elle comprit aussi que s'il n'avait pas eu son message, ou si Kara, dieu sait comment, n'avait pas ressentit son mal-être elle aurait pu ne jamais le revoir. Pourtant la première phrase qui franchit ses lèvres ne fut pas une phrase d'amour, ou même de simple salutation courtoise.
« Le mien est resté dans les décombres de l'immeuble. » se justifia-t-elle à son tour. « Tu as une mine affreuse. » souffla-t-elle, avant de secouer un peu la tête consternée par ses propres paroles.
« Je suis désolée. Je... Je crois que je ne pensais pas que tu viendrais... Je. Je pensais que tu ne voudrais plus jamais me revoir. » dit-elle, encore plus consternée, regrettant de ne pas être resté silencieuse.
« Mais... Dans quel état tu es... Et ne me dit pas que tu t'es fais ça hier en venant me sortir des flammes. Certaines de tes blessures sont plus anciennes que ça. »
Elle était impressionnée, maintenant qu'il était là, elle ne savait pas comment elle pourrait lui parler de sa grossesse, surtout avec son attitude, froide, distante, même si elle percevait dans son regard une certaine compassion de la voir dans cet état.
« Je... grace à toi ça va. Je... » elle ne savait pas comment annoncer à l'homme qu'elle avait quitté quelques semaines plus tôt, qui lui avait sauvé la vie la nuit précédente, qu'elle attendait son enfant. « Oh, rien de grave, j'ai un polichinelle dans le tiroir, et je voulais savoir ce que tu en pensais. » ou « Je voulais t'informer que tu es tout ce qu'il y a plus fertile. ».
Drake se rapprocha d'elle, posa sa main sur son poignet. Elle baissa les yeux, un peu honteuse, elle aurait volontiers caché ses mains abimées de sa vue, mais là, à cet instant, pour rien au monde elle n'aurait bougé. Pour rien au monde elle n'aurait pris le risque de perdre le contact de ses doigts sur son poignet.
Elle le regard s'agenouiller à coté du lit, et étouffa un sanglot en sentant les lèvres de Seth sur sa main. Elle eut l'impression que quelque chose d'étrange se passaient, elle vit des lueurs bleutés s'enrouler autour de ses doigts, comme des éclairs paresseux et étrangement doux. Elle releva les yeux vers le visage de son compagnon, et fut presque choquée par ses yeux vairons.
Le temps de rebaisser les yeux sur ses mains, elle sentit le sursaut du dragon et le vit avec inquiétude s'affaisser sur les genoux.
« Drake ! Qu'est-ce qui t’arrive ? » demanda-t-elle à l'instant même où Drake s'excusait assurant qu'il ne voulait pas lui faire mal. « Tu... tu ne m'as pas fait de mal... » répondit-elle un peu perdu « Au contraire... » Elle releva les yeux consterné d'avoir vu les brulures se former sur les mains de Drake. « C'est... je vais mieux... mais toi... regardes-toi... Je suis désolée. »
Elle leva la main, pour la poser sur sa joue, puis, elle pris délicatement la main abimée de Drake dans la sienne et la porta à ses lèvres, fermant les yeux et laissant des larmes de bonheur mêlés de douleur rouler sur ses joues.
Puis, sans un mot, elle planta son regard dans les yeux furieux du Dragon avant de poser leurs mains enlacés sur son ventre en souriant.
« Je... » commença-t-elle d'une voix tremblante « Je... enfin, si tu le veux... » elle soupira douloureusement de se voir aussi incapable de trouver ses mots. Finalement, elle se lança, comme on arrache un sparadrap :
« Quand ils m'ont fait les examens à mon arrivée après l'incendie, ils ont découvert quelque chose. » Commença-t-elle. Elle serra un peu plus leurs mains sur son ventre, y posant un regard perdu avant de le relever et de chercher le regard de Drake. « Ils ont découvert que... Je... » elle inspira profondément « Je suis enceinte. » finit-elle par avouer avant d'attendre avec anxiété la réaction de son compagnon.
Codage par Joh.A pour TheAvengersRPG.com
Seth Drake
GÉNÉRAL
» communications : 276
» ma tête : Cillian Murphy
» association : Indépendants.
POUVOIR Feuille de personnage » classe: 3 - Pouvoir en développement » appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique » pouvoirs:
Lun 2 Sep - 5:09
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
Dans le corridor, Kara Killgrave pianotait sur son téléphone intelligent – ayant enfin décidé d’en posséder de nouveau un après ses problèmes de communication avec tout le monde. Impatiente, elle tendait l’oreille afin de suivre qui se déroulait dans la chambre d’hôpital. Une infirmière intriguée par son manège s’approcha d’elle pour l’interroger, mais un geste de la main la fit retourner à d’autres occupations. Le Dragon regardait autour de lui, autour d’eux, il était inapte à s’ouvrir – inapte à communiquer avec celle qui fut un jour sa douce. Glacé dans ses frayeurs, dans sa prudence omniprésente, Drake écouta les paroles d’Azilys – n’osant pas relever ses yeux du sol, mais ne quittant pas l’ombre de la damoiselle non plus.
Il savait que le Chevalier Noir l’avait consolé : leur amitié lui semblait plus fraternelle, plus tendre. Et pourtant, Seth avait refusé de se manifester physiquement devant la mortelle : un sort de localisation avec une flaque d’eau satanique, c’était tout ce dont il avait besoin pour rêver. Azilys mentionna son état, mais elle n’avait pas remarqué qu’il avait grandi, qu’il avait grossi en masse musculaire – sèche. Les ecchymoses et les injures du monstre témoignaient de ses nouveaux passe-temps, mais rien ne pouvait trahir l’opacité de ses secrets les plus sombres. Il devait rester froid, garder ses distances, et respecter la liberté de celle qu’il ne pourrait plus jamais appeler mon amour. Sur le vif, le Dragon redressa son regard de sang dans celui de la mortelle – agressif, vindicatif :
« J’ai besoin de me battre, Azilys. Je dois me changer les idées. J’ai besoin de souffrir : je les laisse me blesser. Volontairement. »
En effet, poursuivre des démons sophistiqués et de toutes les classes semblait un bon divertissement. Leur offrir son aide ou les exorciser pour les renvoyer en enfer, une excellente voie de sortie de cette vie selon Satan. Il n’adressa pas ses autres remarques, supposant déjà que la Killgrave désirait encore lui envoyer Elixir à ses trousses afin de le guérir. Sans davantage d’explications, le voilà agenouillé devant la belle rousse : inquiet de son état, inquiet pour sa vie. Le sentiment d’être brisé de l’intérieur revint le hanter : Drake ne put supporter de voir cette magie opérer.
Regardant la main d’Azilys reprendre possession de la sienne, avant d’y subir un baiser, il en caressa la paume saine. Les brûlures avaient disparu du corps de sa douce, ayant trouvé refuge sur les chairs du Dragon qui en frissonna de dédain. Malgré cela, son cœur se fracassa à la caresse des lèvres de la mortelle. Ses doigts tremblèrent, et il crut qu’une partie de lui venait de mourir électrocutée à l’instant même. Certes sa paume brûlée caressa sa joue à portée, en joua avec une boucle fugueuse qui s’était penchée à son toucher. Même qu’il osa pêcher l’une de ses larmes tel un assoiffé devant un mirage d’oasis en plein désert. Les yeux dans les siens, la voix rauque de l’Anglais affirma d’un ton glacé d’effroi:
« Je deviens adulte…»
Littéralement, comment pourrait-il expliquer à Lys cette poussée de croissance tardive typique des dragons mâles? Quant au reste, il devait lui cacher : il devait se taire et laisser ce secret se noyer dans l’oubli avec le temps. Certes Seth ne parvint guère à raisonner sa bouche qui parla plus vite que sa raison: « Je ne te l’ai pas dit, mais je pratique les arts mystiques. C’est dans mon sang, dans ma lignée. Je suis doué pour les illusions et les boucliers. Mais…La magie agit toute seule, parfois. Je ne sais pas comment te l’expliquer... »
Vraiment, parler du suicide collectif précédant sa naissance et élaborer sur la lignée des Drake n’était pas un bon sujet pour leurs retrouvailles. Pour l’une des rares fois, le Dragon ne s’excusait plus devant la belle rousse qui caressait sa joue en créant un mouvement de recul chez le jeune homme qui en versa une larme cruelle et d’or qui vint se percher contre les draps du lit d’hôpital. Drake voulut se relever sur ses pieds, s’éloigner pendant qu’il était encore temps. Mais, il ne put résister à la main d’Azilys le menant sur son corps…et particulièrement sur son ventre. Aussitôt ses sourcils se froncèrent, et il s’aperçut enfin de la coordination des événements : ce message texte sombre et énigmatique, les gestes peinés de la mortelle, son hospitalisation plus longue qu’envisagé, et finalement tous ces mots balbutiés maladroitement…
Seth avait connu une situation précédente, plus banale, qui avait fini par lui quittant la pièce outrageusement avant de revenir le lendemain soumis aux quatre volontés de sa défunte épouse. Pour une raison inconnue, le Dragon demeura sous l’ombre de celle qu’il aimait, attendit patiemment qu’elle formule des mots sensés – logiques, ordonnés. Pendant cette attente interminable, le silence de l’homme brilla par sa présence : ne laissant que ses yeux de tempêtes de sang et d’éclairs turquoise répondre à l’angoisse d’Azilys Dulac. Les mots « Je suis enceinte » résonnèrent en boucle dans l’esprit de Drake qui observa tranquillement les yeux de sa cruelle bien-aimée se déposer sur leurs mains enlacées – son ventre- et revenir le fixer dans les yeux. La phrase rejoua encore plusieurs fois dans le fil de sa conscience, avant qu’il ne se relève du sol. Définitivement. Son œil couleur rubis se fracassa d’azur, mais n’en perdit guère sa teinte chaotique.
De plus, Seth ne quitta pas le contact de Lys : au contraire, il vint s’asseoir au bord de son lit, pressant la main de la mortelle dans la sienne. Les traits de son faciès sévère se détendirent quand une larme d’or se perla à son œil limpide, traversé d’or et de nacre, remplis d’histoires et de mystères inconnus de l’homme. Sans un mot, sans un sourire, le Dragon partagea un long regard avec la femme qui hantait son cœur depuis les dernières semaines… Enfin, il répondit. Pas comme elle le voulait : pas comme il le voulait.
Instinctivement, Seth caressa son ventre encore une fois avant de saisir ses épaules pour l’avancer contre lui. La tension monta drastiquement entre eux, révélant des tremblements chez le Dragon qui souffla chaudement dans la nuque d’Azilys, qui soupira en laissant ses lèvres effleurer son oreille externe. Puis Seth prolongea leur étreinte : au-delà de la bienséance de leur situation délicate, inhabituelle. Même si elle luttait, même si il crut sentir des crispations, le Dragon en resserra son emprise charnelle sur la sienne. Non pour l’intimider, mais pour la réchauffer : parce que le vaisseau mortel d’Azilys Dulac avait froid, sa nature monstrueuse lui susurrait que sa bien-aimée était glacée depuis des semaines, depuis une éternité de solitude…
Longtemps, sans oser briser ce moment de tendresse à moitié tendu entre eux, dévoilant le désir du démon de la protéger, Drake la serra contre lui, caressant son dos et sa chevelure de feu. Maladroitement. Puis avec agilité lorsqu’il fit glisser sa tempe contre la sienne, dévoilant son visage aux traits hautains mutilé de si près. Les yeux n’avaient pas vacillé de leurs couleurs diamétralement opposées, mais Seth embrassa la joue d’Azilys dans une pulsion incontrôlée – purement bestiale, mais si douce dans son rapprochement. Soudain, encore plus éperdu dans leur étreinte, le Dragon vint déposer son front sur le sien, alors que l’atmosphère autour d’eux ne faisait que grimper à des températures tropicales, inconfortables pour la gente mortelle.
Toutefois, pour une raison étrange, cette bordée d’air chaud ne pouvait qu’apaiser la belle Azilys, car le quelque chose lui volait déjà toutes ses ressources – laissant son corps en incapacité de régulariser sa température corporelle. Le Dragon continua de respirer autour d’elle, de l’entourer de ses bras pour y déverser des expirations douces, lentes, laborieusement témoins des flammes qui vivaient en l’instant même dans ses poumons. L’arche de son nez frôla le sien, tandis que les lèvres de Seth parlèrent sur celles de Lys :
« Je veux être là… »Vraiment, dès qu’il commença à parler, Seth refusa qu’elle s’éloigne, même qu’elle quitte son champ de vision ou sa chaleur :« Pour toi. Pour ça : elle ou lui. Pour nous. Je ne veux plus des ténèbres : je veux de ta lumière. Je veux te voir du matin au soir, et t’avoir avec moi à chaque instant. »
Et, enfin, il relâcha, le Dragon laissa Azilys décompresser de son approche, de ses caresses avares de sa silhouette – de son parfum d’âme des plus ahurissants. Lorsqu’il ouvrit ses iris, un bleu lunaire se juxtaposait à la foudre dorée, ne laissant que des miettes de ce rouge si sanguinaire déjà prêt à refaire surface, déjà prêt à resurgir dans les yeux tourbillonnants, hypnotiques du reptile légendaire qu’il était.
« Il faudra me tuer pour me séparer de toi à partir de maintenant. Je t’en supplie, soulage-moi de cette douleur. »
La souffrance du vide; de l’avoir perdu; la souffrance d’un cœur brisé. Jusqu’au moindre geste, la fierté et la sincérité de ses affirmations étaient brûlantes.
Le silence qui suivit son annonce lui parut assourdissant et sans fin. Elle tremblait un peu. Quand il se releva, elle eut peur et sentit une angoisse sans nom lui broyer la poitrine. Elle eut peur qu'il se détourne d'elle, de ne pouvoir que contempler son dos quand il quitterait la pièce, lui donnant ainsi la réponse la plus cruelle qu'elle redoutait.
Mais il n'en fit rien. Elle retrouva sa capacité à respirer quand il prit place sur le lit à coté d'elle, serrant ses doigts entre les siens. Et même s'il resta encore silencieux et grave, elle le connaissait assez à présent pour savoir que s'était une carapace qui ne reflétait pas ses émotions. Un fin sourire flotta sur les lèvres de la jeune femme, et ses doigts vinrent cueillir la perle d'or nacré qui roula sur la joue marquée du Dragon.
Son sourire s'élargit et se fit plus tendre à sa douce caresse sur son abdomen qui n'annonçait pas encore son état.
Elle fondit en larmes de soulagement quand, toujours en silence, il vint réclamer ses épaules pour la bercer contre lui, toujours tremblante de tant d'émotions violentes. Elle voulut glisser ses bras autour de lui, mais ne l'osa pas encore. Comme si elle craignait de découvrir que ce n'était qu'une illusion, comme si elle craignait de n'étreindre que du vide. Et puis elle craignait de lui faire mal, devinant que son corps devait être à l'avenant de son visage, probablement même encore plus marqué.
Retrouver sa chaleur la réconforta peu à peu. Elle réalisa qu'elle avait eut froid depuis des semaines. Qu'elle était glacée depuis qu'elle avait pris la décision de le quitter, comme si son propre corps s'était rebiffé contre cette décision atroce. Peu à peu, elle s'abandonna un peu plus contre lui. Fermant les yeux pour se lover contre cet homme qui lui avait tant manqué, avec l'impression que son cœur recommençait à battre pour la première fois depuis des semaines.
Enfin, elle osa l'enlacer à son tour, ses mains retrouvant automatiquement leur place dans son dos, et sur sa nuque douce, qu'elle caressa du bout des doigts, son nez niché au creux de son cou, se gorgeant de son odeur apaisante, cessant peu à peu de trembler, se détendant, se laissant aller contre son torse, les yeux fermés, le souffle enfin apaisé.
Le silence ne fut plus pesant, il se fit doux, apaisant, comme un cocon confortable autour d'eux, les isolants du monde. Elle releva les yeux pour se perdre dans les siens quand elle sentit ses lèvres sur sa joue, brûlant de les sentir sur les siennes.
Et finalement, c'est sur elles qu'il prononça les mots qu'elle espérait. Les mots qui feraient d'eux une famille. Les mots qui au moins pour le moment firent voler en éclats ses inquiétudes, et même la terreur que son état lui inspirait. Elle savait qu'elle reviendrait au fur et à mesure du passage du temps, mais là, enveloppée dans ses mots lumineux, elle était heureuse de porter son enfant.
Elle l'embrassa avant qu'il ne la libère. Elle se redressa presque à regret, elle aurait voulu passer le reste de son existence dans la cage de ses bras. Elle posa sa main sur sa joue, et son regard dans ses yeux changeants qui perdait peu à peu leur éclat sanglant pour son plus grand soulagement.
« Je t'interdis de mourir. Je t'interdis de m'abandonner. Je t'interdis de nous abandonner. » assena-t-elle, oubliant que c'était elle qui l'avait abandonné, ponctuant chaque phrase d'un baiser furieux et impérieux.
Puis éloignant à nouveau son visage du sien, elle laissa ses doigts caresser les ecchymoses et les blessures sur ses joues, avec un regard triste, la culpabilité lui serrant le cœur. Il avait souffert à cause d'elle. Elle avait espéré qu'il essaierait de la reconquérir, au lieu de ça, il avait mis toute son énergie à essayer de se détruire. Elle comprenait à présent qu'elle aurait dû le savoir, après tout, Seth le lui avait dit, répétant inlassablement qu'il était un monstre qu'elle devait fuir. Elle aurait dû savoir qu'il ne chercherait pas à la retenir. Elle s'en voulait de ne pas avoir compris plus tôt. D'avoir failli le perdre encore une fois.
« Je suis désolée. » dit-elle doucement, suivant le contour d'un bleu du bout d'un doigt léger et tendre. « Je suis tellement désolée de t'avoir fait subir ça. ». Elle posa ses lèvres sur sa peau meurtrie, enroulant un bras autour de son cou, glissant l'autre sur son flanc, le serrant contre elle, comme si elle cherchait à fusionner avec lui, couvrant son visage de baisers affamés.
Momentanément rassasiée, elle s'éloigna à nouveau, posant son regard sur les yeux vairons de son compagnon.
« Ne me laisse plus jamais partir. Ne me laisse plus jamais nous faire autant de mal. Je ne veux pas d'une liberté où tu serais absent. Jure-moi que ne me laissera plus jamais te perdre. Je t'aime. »
Reprenant sa main, mêlant ses doigts aux siens, jouant avec eux, les regardants tendrement, gardant les yeux baisser, comme un peu honteuse, elle reprit la parole.
« Je sais que c'est un peu précipité, que c'est tôt, et surtout imprévu... » Elle ne savait pas trop ce qu'elle essayait de dire, ni comment elle voulait le dire. « Je veux que tu saches que je n'ai pas fait ça pour te piéger, que j'ai pas voulu tomber enceinte de toi... Enfin, si je pense que j'aurais voulu, mais pas si tôt, pas si vite. »
Elle soupira et laissa échapper un petit rire.
« Je m'enfonce là non ? » demanda-t-elle d'un ton plus espiègle.
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Seth Drake
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Mer 4 Sep - 9:27
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
Des larmes, encore des larmes : composées d’eau, magnifiques sur les traits délicats du visage de celle que son cœur vénérait plus que toutes les déités de l’univers entier. Lorsque Lys cueillit la perle d’or sur la tempe du Dragon, ce dernier trembla légèrement – jetant ses yeux vairons dans les siens. De la sentir sangloter contre son épaule, le Dragon en ressentit des frissons d’incertitude…Mais, avec fureur, il avait refusé de la laisser partir ou même de supporter la vision de ses chairs glacées – emprisonnées de solitude et d’amertume.
Pendant de longues minutes, Seth s’interrogea sur comment sa Douce pourrait l’accepter de nouveau, de le reprendre, de partager leur vie ensemble même. Et à partir de ce jour, ils seraient une famille : la fuite et la distance ne seront plus envisageables – jamais. Le cœur du démon était prêt à s’éteindre, se retirer et ne plus jamais s’ouvrir quand il sentit des mains prudentes poursuivre leur étreinte…Ils s’aventurèrent chacun à leur tour, explorant les territoires de leurs corps : au début une épaule puis leurs lèvres ne désirant que sceller leurs destinées. Drake avait enfin communiqué les intentions qui lui rongeaient le cœur sans fin : Azilys l’avait embrassé sans arrière-pensée – purement de ses ressentis à son égard. Sidéré par les avances de sa bien-aimée, Drake reçut cette main avec un brin de recul avant de se rapprocher, même de poser sa main tremblante sur le ventre d’Azilys comme si toute cette scène n’était qu’un mirage… Les yeux dans les yeux, Drake sentit la fraîcheur du souffle de Lys se mélanger au sien après plusieurs interdictions : mourir, l’abandonner et les abandonner tous les deux…
Un sourire fin le saisit quand il tenta d’ouvrir la bouche pour formuler un mot ou deux et que le troisième baiser de la rouquine l’incita au mutisme. Sa main libre vint caresser la nuque de la mutante, avant de lisser ses boucles et de glisser nonchalamment son pouce contre sa lèvre inférieure afin de lui causer des délices oubliés. Déjà, le Dragon ne pouvait plus se tenir tranquille auprès de celle qui ne quittait plus ses rêves ou ses pensées. Ainsi, Seth semblait apaisé pendant quelques secondes avant de ressentir ses blessures caressées par Lys : il se tendit sous la pression, mais n’en dévoila aucune douleur. Étrangement, sa peau ne semblait pas lui faire mal, mais de voir la tristesse sur le minois de sa Douce éveilla les sentiments refoulés du monstre mythique qui en pencha sa tête sur le côté.
Car Lys osa s’excuser, encore, prenant le blâme de ses injures – psychologiques et physiques selon son jugement. Immédiatement, le Dragon s’en éveilla, perdant la rougeur rubis de ses iris pour n’en laisser que des constellations disparates – quelque chose avait définitivement mûri dans le chaos de ces deux âmes qui semblaient plus en harmonie qu’auparavant. L’effusion d’affection d’Azilys ne commença que par une virulente éclosion, devenant le sujet d’une étreinte passionnée, ne pouvant encore une fois répliquer quoi que ce soit sous les avalanches de ses baisers amoureux.
Auxquels Seth ne se gêna guère de répondre, de partager, même de prolonger à l’occasion. Lorsqu’elle s’éloigna, le Dragon soupira en tentant de cacher un sourire amusé, même taquin – prêt à la tourmenter de ses jeux malicieux. Pourtant, Azilys élabora : demandant au Dragon de lui jurer de ne jamais la laisser partir, de ne pas laisser les réactions de sa Douce briser leur union – croyait-elle, renouvelant une fois encore ces mots murmurés à son visage au milieu de l’incendie dans lequel le monstre retrouva une inquiétude sans vergogne. Puis elle prit sa main, alors que le Dragon acceptait de sentir sa paume sur ces étranges brûlures, rendant sa peau hypersensible. Au lieu de grimacer de douleur, un rire quitta les lèvres de l’Anglais en compagnie de l’amusement de sa bien-aimée qui finit par lui poser une phrase interrogative, une pique des plus douces.
« Une trêve : vous avez osé...vous excuser. »
Sur ce, Drake embrassa furtivement sa Douce au bout des lèvres, et fit probablement la chose la plus inappropriée dans un hôpital : les refrains de La Maladie d’Amour de Michel Sardou furent chantés à voix basse, alors qu’il embêtait son amoureuse en osant caresser de son souffle chaud son oreille droite. Sans terminer son chant, afin de suivre sa parole qui datait de quelques semaines, il se tut en espionnant la réaction de Lys. Au final, le Dragon embrassa la gorge de son amoureuse et planta un baiser si chaud qu’il aurait brûlé n’importe qui, sauf elle. Sauf sa Lys qu’il vit ressentir une sensation des plus étranges à son contact : ses lèvres laissèrent place à sa langue qui hanta le lobe de son oreille, alors que son corps demeuré à proximité la reprit contre lui, contre son épaule, plaquant avec amour une paume sur ses boucles de feu pour la nicher dans son cou toujours vêtu d’une immense coupure. Ainsi unis, l’un dans l’autre, Drake revint murmurer à l’oreille de sa tendre amie de cœur :
« Depuis le premier jour, tout est précipité entre nous : tu m’es rentré dedans, tu as vu un homme dans un monstre, tu m’as donné envie de voir le bien dans ce monde que je croyais damné… À mes yeux, ta notion du temps n’a pas de valeur ou de sens : rien ne me retiendra de te faire mienne. Je serai toujours à toi, au travers des âges et des époques. Je serai à toi : corps et âme. Ma confiance en ta personne est entière, Lys. Je te promets de ne plus te regarder de loin : je serai ton ombre, et tu seras ma lumière. Vous serez ma lumière. »
Doucement, Seth embrassa Lys sur ces paroles qui venaient de son cœur, des tréfonds démoniaques de son âme mitigée en l’humanité et la bestialité de ses origines.
Pendant ce temps, Kara Killgrave s’éloigna légèrement de la porte d’entrée afin de laisser les deux amoureux en toute intimité. Cependant, un jeune homme dissimulé sous une veste à capuche passa à proximité d’elle et l’embrassa sur les joues pour la saluer : malgré ses vêtements noirs, son visage doré reluisait facilement.
« Kara…Que fait Drake? Je croyais qu’il te gardait aujourd’hui. » « Il a un contretemps… Et j’aimerais bien sortir d’ici avant la fin de la matinée. » « Viens, je t’emmène au cinéma. J’ai des billets pour un documentaire japonais sur les bombes. » « Avant de partir, veux-tu jouer un tour à Drake? » « Kara, non. Il m’a déjà menacé…Et je ne veux pas le voir en colère, lui. Déjà que je ne peux plus voir Dez sans être surveillé par tout le monde. »
Le pauvre Joshua n’eut aucun choix, car la volonté de la Killgrave le força à utiliser ses dons sur le Dragon…qui aurait refusé pour tout l’or du monde de subir une telle offense à son orgueil. Drake enlaçait Azilys, la serrant contre lui et fermant ses yeux pour ressentir la beauté de leur moment. Dans le cadre de la porte, comme deux gamins en train de faire un sale coup, Kara et Joshua attendirent quelques minutes en les espionnant avec maladresse.
Sans ressentir quoi que ce soit, le Dragon se tendit sous une sensation d’apaisement – de soulagement quand il libéra Azilys pour se mettre debout et darder des yeux d’or furieux contre les jeunes adultes. Le tour était joué : le visage de Drake était pâle – sans défaut, même démuni de ses coupures terribles à regarder, même ses rougeurs avaient diminuées, mais il ne semblait pas complètement guéri comme si il refusait. Les brûlures étaient évaporées, comme si la magie avait encore opéré. Mais, les causes étaient une mutation et une volonté pourpre.
« Qu’est-ce que vous faîtes? » « J’en ai marre de voir ta tronche de Gangster. Je préfère quand tu n’as pas l’air d’être tombé dans un pot de peinture. Merci, Josh. »
Kara fit un signe bref à Azilys, accompagné d’un sourire pincé sur ses lèvres rouges sang avant de prendre la main du responsable qui regardait toujours parterre en tremblant comme une feuille :
« Bon, je vais aller faire beaucoup de shopping pour les futurs parents. » « Kara. » « À plus tard, Chaton! N’oublie pas de lui faire la grande demande bientôt! Tu as encore neuf mois!?! »
Sur un éclat de rire fin, très élégant, la silhouette pourpre de la Dame Mauve s’effaça de leur champ de vision en tenant le bras du jeune mutant à ses côtés. Complètement abasourdi, le Dragon passa une main dans ses cheveux en roulant des yeux. Sans oser regarder Lys dans les yeux, la couleur de son visage devint plus rayonnante qu’un plant de tomates en été.
Si elle avait su qu'il lui suffirait de se jeter au cœur d'un immeuble en flamme pour le retrouver, pour qu'il la serre dans ses bras en lui murmurant des mots tendres, elle l'aurait fait bien plus tôt. Une petite voix cruelle lui murmura au creux de l'oreille que son état y était beaucoup, elle la renvoya brutalement.
Il était venu sans savoir. Son message aurait pu être beaucoup plus anodin, et pourtant, il était venu. Mais, d'un autre coté, même elle était incertaine. Pas concernant son amour. Elle s'avait qu'il l'aimait, peut être même bien plus qu'elle ne serait jamais capable de l'aimer. Mais sur ses motivations. Malgré leur amour, il n'avait pas cherché à la retenir. Et la femme fragile et peu sure d'elle qu'elle était, était une proie facile pour les doutes.
Déjà, elle s'imaginait qu'il ne voyait en elle qu'une génitrice. Elle savait qu'il avait perdu sa femme enceinte, et la douleur que ça lui avait provoqué, puisqu'elle avait « vu » la scène, et ressentit sa douleur. Mais elle ne savait pas vraiment s'il avait souffert de la perte de son amour, ou de la perte de ce qu'elle portait en elle.
Elle secoua un peu la tête pour chasser ses pensées sombres, et plaqua un peu plus son visage dans son cou pour se gorger de son odeur et de sa chaleur. Non, elle refusait d'écouter ses idées cyniques et sombres. Il l'aimait, elle le savait. Il l'aimait avant de savoir. Avant même la conception ! Il n'aurait pas livré ses secrets les plus intimes à n'importe qui ! Et si elle en croyait les analyses, il avait été conçu ce week-end-là. Sur cette plage de Long Island. La veille ou le lendemain de la caverne. Et, à ce moment-là, ni l'un ni l'autre ne pouvait envisager les conséquences de leur inconsciente.
Il fit voler en éclats ses doutes et ses inquiétudes, en chuchotant le résumé de leur histoire au creux de son oreille, y ajoutant des promesses dont elle ne douta pas un seul instant.
Elle posa sur lui un regard lumineux.
« Oui, je veux être ta lumière, et je la serais autant que je le pourrais, mais je refuse que tu sois mon ombre ! Tu es ma flamme. Tu es mon soleil. » Elle glissa sa main derrière son crâne pour l'embrasser fougueusement, passionnément avant de murmurer sur ses lèves « Tu te définis comme un démon. Mais, je te rappelle que même Satan était un ange. Tu es le mien. »
Lorsqu'il s'éloigna, se levant et regardant d'un air courroucé vers la porte, elle eut peur qu'il ait changé d'avis, et qu'il soit sur le point de partir, de la laisser là, seule avec sa progéniture. Puis, elle remarqua les deux minois qui les observaient depuis l'embrasure. Elle reconnut Kara, mais pas le jeune homme à la peau dorée qui l'accompagnait. Kara la salua d'un mouvement de tête, lèvres pincées, Lys le lui rendit en lui souriant, salutation et remerciement mêlés. Elle trouverait bien un moment, pour discuter avec elle et la remercier pour tout ce qu'elle avait fait pour elle.
Sur l'instant, elle ne comprit pas ce qui s'était passé, ni pourquoi Drake semblait aussi courroucé envers les deux jeunes gens, puis elle réalisa que les brûlures sur ses mains avant disparues, que la longue coupure sur son crâne n'était plus qu'un souvenir, à moins qu'elle n'ait été qu'une illusion.
Elle comprit à leurs dialogues que le jeune homme doré était responsable, que s'était lui qui l'avait guérit. Voilà un don qui était des plus précieux pensa-t-elle.
Lys pouffa quand Kara expliqua qu'elle en avait marre de voir son cousin ressembler à un gangster de film noir. A son tour elle tourna un regard amusé vers l'anglais.
« J'avoue que je suis assez d'accords avec ta cousine. Le look "bad boy", ça te va pas mal, mais je préfère quand ton visage n'est pas marqué. Et en plus, maintenant, je pourrais te toucher sans avoir peur de te faire mal. »
Kara prit congé, faisant à nouveau pouffer Azilys par une dernière réflexion, trainant à sa remorque le jeune homme embarrassé,
Les deux jeunes partis, elle se retourna vers Drake, glissa sa main sur sa joue dont la peau avait retrouvé sa perfection. Elle réalisa aussi que ses yeux avaient changé, mais elle savait que celui que Kara avait appelé Josh n'y était pour rien. Ils n'étaient plus vairons, ils étaient d'une couleur semblable, azur mêlé d'or. Elle sourit. Seth et Drake semblaient avoir passé un cap. Ils semblaient qu'ils ne s'affrontassent plus. En tout cas, pas en cet instant, pas dans le regard qu'ils posaient sur elle.
« En fait, d'après les analyses, c'est plutôt 7 mois. » précisa-t-elle en réponse à la dernière affirmation de Kara.
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Seth Drake
GÉNÉRAL
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» ma tête : Cillian Murphy
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POUVOIR Feuille de personnage » classe: 3 - Pouvoir en développement » appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique » pouvoirs:
Ven 6 Sep - 20:02
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
Le doute planait entre eux : leur langage gestuel témoignait de chaque intempérie au creux de la tornade de leurs sentiments. Véritablement, le Dragon se sentait éperdue de sa flamme à son égard, si dépendant que ses sentiments auraient pu faire fuir n’importe quelle autre femme à ses côtés. Recevant, revivant et donnant chaque réplique tendre è la sienne, ses mains s’invitèrent à sa silhouette comme elle le fit de la sienne. Décidément, le démon ne put que se contenter de subir son Amour – lui qui ignorait encore comment fonctionner dans cette émotion louangée si fort par les mortels. L’apathie du monstre devint absente au fil des minutes, laissant cette fragilité – à la limite une susceptibilité perceptible au fond de son âme- évoluer vers une destination peu commune : d’autres assomptions? Non.
Des rêveries. Des illusions. Drake devenait un expert en illusions avec la pratique à l’égard des mortels, mais les pensées fugueuses des hommes et des femmes – tous fruits de Dieu- semblaient en créer à l’intérieur de leurs pensées. Réellement, sombrement, parfois lumineusement. Pourquoi utiliser autant d’adverbes? Pour le plaisir de rallonger la durée interminable de cette lecture peu conclusive. Nous adorons mette une scène en premier lieu, et dresser le décor d’une scène en second.
Pendant que le Dragon élaborait ses pensées fourbes, peu avenantes, Azilys fabulait sur des inquiétudes humaines – lui rendant sa nature à elle, fragile de par son état, hypersensible grâce à ses hormones. Quant au Démon, il sentait son parfum en lovant ses narines contre sa peau afin de l’espionner sous la moindre sensation de son âme, de ses vibrations autant psychiques qu’hormonales, ne désirant que s’imprégner de son essence entière sans oublier qui elle était au grand complet. Azilys Dulac composait le théâtre d’une vie : même le théâtre d’un chapitre entier et irréversible de son existence. Une obsession : sa Douce ne semblait pas supporter l’idée de le voir la quitter physiquement ou même psychologiquement. Ne pouvant identifier ces comportements chez Azilys, Drake se contentait de la regarder – mal à l’aise, une main traînant sur sa nuque quand il comprit enfin qu’elle venait de craindre de le voir la quitter sur-le-champ : un génie des émotions? Non. Un génie des probabilités? Tout à fait.
« Depuis ma naissance, j’ai connu les ténèbres d’un garde-robe. Communiquer, partager m’est un phénomène étrange. »
Un moment, il voulut se taire, anéantir la vérité qui traversait ses lèvres avant de recommencer et de murmurer doucement :
« La seule lumière, jadis, fut ma Tante Sara : elle m’a dit de respecter les paroles d’une femme – toujours. Et le Dragon l’a anéantie : elle a connu ses crocs et sa fureur infernale. Lys, tu es un ange de vouloir de quelqu’un comme moi. »
Drake reçut les baisers passionnés de sa chère et tendre, enlaçant sa taille avec parcimonie avant de s’abandonner entier à ses soins, à ses caresses. Ses souvenirs devinrent des vapeurs légères qui disparurent sous le poids des ressentis que Seth avait à l’égard d’Azilys. Longuement, le démon nicha sa tête contre l’épaule de la mutante, resserrant ses mains tremblantes contre son corps fragile, si délicat au creux de cette force infernale, monstrueuse et complètement bouleversante : son odorat lui faisait sentir les zestes des cendres, un brin de médicaments et la lumière de son âme si virulente d’énergie.
De plus, elle ressemblait à un furie, prête à conquérir la vie avec son esprit autant doux que corrosif de bonté et d’amour. L’amour, ce sentiment que Lys mentionnait très souvent au Dragon : encore fallait-il qu’il travaille, qu’il fournisse les efforts nécessaires pour se dresser à formuler ces mots – pour lui- inaccessibles. Puis vint le manège de Kara qui laissa le Dragon déstabilisé de l’audace de ce petit brin femme, encore trop enfant pour comprendre le monde des adultes.
Toujours atteint de ses tempes en feu, Seth se tournait vers sa bien-aimé qui revenait caresser sa joue – dompter la surprise de son visage en l’apaisant de sa timidité. L’Anglais se retourna vers Lys, oubliant presque sa condition devant la beauté de sa personne quand elle évoqua le temps restant : sept mois. Aussitôt, ses iris nacrés aux croissants de lune de sang en leurs bordures, tous les deux toujours divergents des courants de l’un et de l’autre, dévoilèrent l’étonnement :
« Sept mois? Vraiment!?! »
Seth déposa ses paumes très chaudes autour du corps de Lys, la serrant contre lui une autre fois avant de déposer un baiser sur son front, y laissant traîner une main lâche sur ses boucles rousses.
« Nous devrions commencer par vivre ensemble : histoire de savoir si tu peux me tolérer au quotidien.»
Voilà, il l'avait enfin demandé, enfin formulé devant sa chère et tendre fleur. Vif, violent, virulent, le Dragon laissa davantage d’azur ombrager son regard d’une clarté sidérante aux horizons rubis quand il se pencha pour embrasser la main de sa dulcinée qui put sentir un objet y apparaître… Venait-il de la tromper avec une autre illusion? Oui, parce que Lys tenait des clés entre ses mains. Un anneau d’or tenait des clés dorées, sans autres fioritures. Avant d’attendre sa réaction, Seth l’embrassa avec fougue – un sourire au coin des lèvres qui révéla ses crocs bien malgré lui. Puis il la libéra une fois encore de ses lèvres brûlantes, mais laissa ses mains la retenir pour l’enlacer avec douceur.
« J’avais prévu de te le demander la dernière fois : vivre ensemble. Mais, ça a mal fini. Et après, je n’osais pas te poursuivre… Je comprends tous ceux qui me fuient, même toi : tous les mortels crient d’horreur quand j’ai le malheur de me montrer sous ma vraie forme. Tout le monde ou presque se méfie ou a peur de moi. Même Kara a pris du temps avant de comprendre ce que je suis : elle a failli jeter la ville au complet sur moi quand je me suis révélé. »
Finalement, le regard de Drake vacilla de celui de sa Lys d’Amour pour tomber sur le carrelage blanc immaculé, avant de revenir dans le sien :« Garde les clés si l’idée te plaît ou non. Tu peux y penser. De toute manière, je rentre par la fenêtre. »En effet, depuis sa plus cruelle jeunesse, Drake adorait rentrer chez lui comme un voleur afin de retrouver ses précieux trésors.
L'affirmation de Drake lui retourna le cœur et l’âme.
Son rêve.
Et son pire cauchemars.
Pour Lys, vu son éducation, « vivre avec quelqu'un » signifiait renoncer à sa liberté de penser, à sa liberté de choix, et peut être même à sa liberté de mouvement. Et ça, même si son coté « fleur bleu » et « cœur d’artichaut » n'aspirait qu'à ça, qu'à pouvoir se lover dans l’existence d'un homme qui veillerait sur elle, son coté indépendant s'y refusait.
Depuis toujours elle s'était voulue indépendante. Sa mère s'était toujours escrimée à lui apprendre l’indépendance, quitte à ce que ça soit à « marche forcé », en brutalisant son innocence d'enfant en lui apprenant que les princes charmants n'était pas toujours aussi charmants qu'on pouvait l'imaginer, et que surtout, une fois qu'ils avaient obtenus ce qu'ils voulaient, ils n'étaient plus très motivés pour assumer leurs ébats.
Drake remettait tout en cause.
Le bébé remettait tout en cause.
La réaction de Drake face à cette annonce remettait tout en cause.
Elle ne doutait pas de lui. Elle voulait se blottir dans ses bras, attendre de lui qu'il prenne les choses en main. Mais elle savait aussi que malgré les milles et une vies de Drake, Seth étaient encore lui même un enfant. Un enfant traumatisé parce qu'il avait subit, un enfant terrifié par l'obscurité tout en la recherchant. Elle ne doutait pas qu'il serait là pour elle, qu'il se jetterait crocs en avant pour la protéger. Mais elle savait aussi qu'il pourrait le faire sans raison, par réflexe, parce qu'il était un peu trop spontanée.
Il serait sa main armée.
Mais, elle devrait être sa conscience.
Et elle était parfaitement consciente de ce que ça impliquait. Une immense responsabilité.
Elle était terrifiée.
Lys avait toujours vécu seule depuis le début de ses études. Elle avait parfois rêvé de normalité, d'une vie de couple, mais à chaque fois elle avait été déçue. Avec Drake elle en avait envie, vraiment envie, mais au fond d'elle même, et malgré la douloureuse preuve qu'il lui avait donnée de respecter sa liberté, une partie de son être se rebiffait à l'idée de renoncer à son indépendance, même si une autre, s'en réjouissait.
Sa proposition la comblait de bonheur, et lui donnait envie de fuir. Elle n'était pas sure de pouvoir gérer les colères de Drake, surtout parce qu'elle n'était pas sure d'être capable de gérer ses propres terreurs.
Vivre avec lui ? Partager son quotidien, s'endormir et se réveiller dans ses bras ? Oui, elle le voulait ! Oui, elle en avait rêvé toute les nuits de leur séparation.
Mais elle savait sa nature.
Gérer l'explosivité des colères de Drake, sans avoir un « chez soit » où se réfugier, elle n'était pas sure d'en être capable. Et pourtant, elle devait se mordre les lèvres et les joues pour ne pas dire « oui » immédiatement.
Elle éclata en sanglot et enfouit son visage dans la poitrine de son bien-aimé.
Trop d'émotions fortes et contradictoires. Des hormones bipolaires qui organisaient une soirée de folie dans sa tête et dans son corps. Il allait vraiment falloir qu'il l'aide un peu. Qu'il prenne lui aussi un peu sur lui, parce que sinon, elle allait y laisser sa santé mentale.
Mais pour l'instant, il attendait une réponse. Elle devinait que sa réaction devait être perturbante pour lui. Elle fit appel à toute sa raison pour se reprendre rapidement, et trouver une solution.
Elle resta encore quelques instants contre lui avant de se redresser.
« Vivre avec toi, j'en rêve. Mais... Mais ça me fait peur. Pas à cause de toi. A cause de moi. A cause de mon histoire.... et oui, également aussi un peu à cause de toi. » Elle prit une grande inspiration, se rendant compte à quel point son discours était décousu, et surtout à quel point, il pouvait être mal perçu par Drake. « Tais-toi. » ordonna-t-elle avant qu'il ouvre la bouche, posant son index sur les lèvres de l'anglais « Laisse moi finir. Je suis terrifiée. Même si c'est irrationnel, je suis terrifié, parce que j'ai toujours pensé que je ne survivrai pas à mon enfant. Je suis terrifiée parce que je t'aime, et que j'ai peur de te donner trop de pouvoir sur moi. Parce que rien qu'en t'aimant, je te donne tout pouvoir pour me faire beaucoup de mal. »
Elle porta sa main à son visage, se pinçant la racine du nez.
« Je sais que tu as vécu des horreurs, depuis la nuit des temps. Que vous êtes traumatisés, que pour vous aussi, ce que nous vivons est nouveau et terrifiant. » Elle baissa les yeux sur le drap du lit avant de déclamer :
« Une cage. Vivre derrière des barreaux, jusqu'à ce que l'habitude et la vieillesse s'en accommodent, et que l'espoir d'accomplir de hauts faits soit au-delà de tout souvenir et de toute envie."
Elle espérait qu'il reconnaitrait la référence, mais dans le doute, et parce qu'elle l'aimait plus que tout et ne voulait pas qu'il se méprenne, elle précisa. « C'est une citation, un de mes livres préféré. » Elle rit un peu en se rappelant que le personnage qui le déclamait était une princesse... Bon, pas une princesse de conte de fée, une princesse qui se battait pour ses idées. Elle releva le regard, posant dans le regard changeant de son ange un regard sans ombre, clair et amoureux. « Il y a bien des façons de mettre les gens derrière des barreaux. Le plus cruel d'entre eux est de se réfugier derrière l'excuse de vouloir laisser à l'autre sa liberté. De cette façon, on lui ôte toute liberté. S'il reste, il accepte tout, y compris la violence et la brutalité. S'il part, c'est lui qui se torture en se disant qu'il aurait du être plus courageux. »
Elle se pencha vers lui, l'embrassa avec tendresse pour adoucir ses propos qu'il aurait pu prendre pour une accusation, mais qui n'était qu'une explication de ce qu'elle avait ressentit pendant leur séparation.
Mais quand elle se redressa, son expression changea, son regard se fit plus sérieux, même s'il était toujours aussi amoureux.
« Je t'aime. Je crois que je t'ai aimé depuis le premier jour. Je crois que je t'aimait déjà avant même de te rencontrer ce jour là. Je ne regrette pas de porter ton enfant. C'est vrai que c'est un peu tôt, mais, à un moment ou à un autre, j'aurais voulu que tu m'en fasses un. Par contre, j'avoue, ça va vite. Peut être un peu trop vite pour moi. Mais j'ai envie de vivre avec toi. Vraiment ! » lacha-t-elle en contemplant les clefs qu'il lui avait confiés. « J'ai envie de vivre avec toi, mais j'ai envie de garder aussi mon jardin secret. Je veux garder mon appartement. Tu as fais allusion plusieurs fois à une de tes amies, capable de créer des « portails » entre les lieux. Je viens m'installer chez toi à condition qu'elle crée un portail entre chez toi et mon appartement.»
Elle éclata d'un rire heureux en se jetant à son cou, l'embrassant passionnément avant de reprendre.
« Comme ça, quand tu feras ton ronchonchon, je pourrais regagner mes pénates le temps que tu te calmes. » le taquina-t-elle
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Mer 11 Sep - 22:23
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope... Bienvenue aux montagnes russes qu’étaient devenues les humeurs de Lys : variantes entre le feu et la glace – ne laissant aucune place au Dragon pour respirer le poison de ses poumons auprès d’elle ou même tenter d’exprimer la moindre parole. Elle monta très haut avant de chuter sans arrêt dans ses phrases décousues, de plus en plus malmenées par les contradictions de son état qui commença à prendre sens à l’œil du monstre dont le regard s’intensifia de nouveau d’autres tons. Fort étranges. Quant à sa Douce, Seth suivit d’un air froid, apathique les péripéties des émotions de Fleur de Lys. La première seconde, les anges passèrent sur ses traits – lui pourvoyant un éclat lumineux… Puis le doute vint dérober chaque trait solaire de son âme pour l’étreindre dans le froid, la rancune et les interrogations sourdes de son cœur. Remplie d’un mal-être plus qu’apparent, Drake recueillit sur son épaule le visage brisé de larmes de sa bien-aimée : ses épaules semblaient trop lourdes pour supporter le fardeau de vivre avec lui ou même d’envisager de recevoir les colères monstrueuses du Dragon. Mais, ces colères pouvaient être facilement évitées : suffisait-il d’écouter.
Écouter. Simplement. Se retirer au mieux et refuser le dialogue dans une telle violence verbale : car toutes les querelles en revenaient à l’intimidation. Et toute cette violence autant psychologique que le fruit d’un narcissisme exacerbé ne pouvaient qu’enfanter le mépris et la rancœur dans une union. Devant les rumeurs houleuses de l’océan, un Drake de plus en plus détaché – à fleur de peau entre le cuir et l’acier- montrait l’absence d’âme dans ses traits prenant des ombres sombres, sournoises… Puis Lys énonça un passage d’un de ses livres favoris. Provoquant la réflexion du démon qui fronça des sourcils en s’évoquant Le Seigneur des Anneaux. Seulement, il retrouva cette même onde d’absentéisme au niveau du visage – laissant planer l’étrangeté entre eux. Malgré leur situation autant dramatique qu’improvisée.
« … »
Évidemment, tout naturellement, il avait voulu s’exprimer : certes Seth n’arriva à rien, car Azilys déposa un doigt sur ses lèvres entrouvertes, se mêlant à son souffle chaud – violent, qui aurait dû la blesser… Mais qui n’en fit rien…Absolument rien. D’un geste vif, à peine une seconde sentit-il sa chair frôler la sienne qu’il s’écarta, de peur de l’avoir encore blessée, elle, sa semblable de cœur et d’esprit, l’âme angélique qui dansait dans sa constellation depuis des siècles – même s’il n’osait jamais l’approcher, car l’amour d’un Dragon ne pouvait mener qu’au chaos et à la destruction. Seth recula, et osa s’éloigner encore lorsque la jolie rousse mentionna des barreaux imagés par la brutalité, l’agressivité – même la justification de la liberté laissée à l’autre comme une forme de torture au cœur de ce lâcher-prise. Est-ce que sa Douce l’accusait de maltraitance? De violence verbale? D’intimidation? De sévices inimaginables? De l’incompréhension, malgré toute sa bonne volonté, le Dragon plongea quelques secondes dans l’inconnu des ressentis du sexe opposé – légèrement intimidé d’une couleur rosée sur ses tempes, malgré son visage de glace.
« … »
Au cœur de ce faciès vide, intransigeant se trouvait des prunelles en fente menaçantes qui ne laissait rien échapper des plages nacrées à leurs portées, enlacées d’or comme d’argent. Parsemé de foudre turquoise omniprésente, et souvent absente. Toutefois, des croissants de lune couleur rubis s’installèrent dans les pourtours de ses yeux, les ceinturant d’un mélange autant humain que maléfique… Mais, ces croissants –sous le sceau des lunes de sang dédiées aux dragons magiques- signifiaient sa maturité, son évolution, sa prospérité de caractère à enflammer la suite de sa destinée ou plutôt de leur destinée à tous les trois. Puis, une à une, les phrases commencèrent à prendre leur sens – laissant le Dragon se plonger dans les émotions de sa Douce, momentanément : une Lys qui avait espéré que son amour la devine, qu’il revienne la protéger et l’accompagner malgré ses peurs – malgré les tempêtes de rage qui venaient souvent avec les passages de Drake.
Épris d’une culpabilité sans précédent, Seth releva un visage vide, pâle et prudent dans sa direction, et sursautant presque en s’apercevant que Lys n’était pas en train de le quitter – de nouveau. Non. Elle l’embrassa : dans un mélange de douceur et d’empathie; d’une torpeur lente et emportée par leur harmonie gestuelle... Enfin Drake crut recevoir une dernière gifle en pleine figure lorsque les traits de Lys devinrent sérieux, mais teinté toujours de ce désir charnel qui ne faisait que croître à une vitesse exponentielle entre eux : mais, au contraire,
Lys épousa sa demande : avec une condition vitale, celle de garder son jardin secret, de pouvoir se reposer chez elle si les circonstances devenaient ou si le cœur lui en disait. Elle évoqua de nouveau son amour à son égard, élargissant les doutes du monstre qui ne put retenir la tristesse d’hanter son visage quand Lys formula les « je t’aimais déjà même avant de te rencontrer ce jour-là. » Sans larmes, son regard libéra davantage de flots rougeâtres, mais laissant les vagues nacrées les lutter avec ferveur, avec un surmenage apparent. Non deux âmes : une seule remplie de tempêtes, de guerres et de siècles depuis la nuit des temps.
Une âme mature, désormais apte à laisser ses capacités exacerbées marier sa silhouette monstrueuse et laisser le démon qu’il était voir la lumière du jour. Songeur, si loin et si près d’elle, de sa Lys pure et violente d’énergie vitale, en pleine croissance à son tour, ses mains se posèrent sur les siennes, et le Dragon fut tiré de ses pensées sombres lorsque le reflet d’or reluit entre les doigts de marbre de sa dulcinée. Une brève contemplation, avant qu’il ne puisse lui dire, d’une voix enrouée par un surplus d’émotion :
« … »
Mais, le rire de sa belle le laissa pantois – vacillant entre le bonheur et la détresse qu’il se préparait mentalement à revivre une deuxième fois. Chétif, tremblant, Seth reçut les bras de sa belle Lys autour de son cou, ressentant leurs chairs froides et douces contre sa gorge usée, brûlante de silence et d’obéissance. Enfin, il eut la sensation de son corps contre le sien, perché contre ses lèvres de nouveau. D’abord, le Dragon eut l’instinct de se retirer de ses avances, de se soustraire à ses effusions affectueuses. Pour une minute, le temps de l‘observer de son regard intransigeant et glacial, pragmatique et cruel, amoureux et possessif. Drake prit la main droite de son amoureuse, embrassant le revers de sa main puis la compressa contre lui en déposant un bras sur sa taille. Sa main jointe dans la sienne vint caresser son cœur puis plaqua sa paume contre son thorax.
« Je t’offrirai tout ce que tu veux, Lys. Absolument tout. Je t’en fais le serment. »
En conclusion, ils étaient proches l’un de l’autre – au point que le Dragon céda enfin son Orgueil Invulnérable pour tomber dans les champs de l’adversité. Du sommet de toute sa froideur, le monstre diabolique se pencha sur sa proie, l’embrassa aisément – avant de chavirer dans l’insatiabilité du démon que la jeune femme n’avait pas connu depuis des semaines entières : de celles qui sont inoubliables, qui obstruent la voie de la raison et de la satisfaction afin de poursuivre l’idéal d’une vie entière. Ses mots n’étaient pas de ceux qui tombent des fioritures ou bien d’une pensée damnée de sentiments exacerbés : ses mots venaient d’une créature mi-homme, mi- animale scellée par la magie satanique. Doucereusement, Seth vint mordre la lèvre inférieure de sa Douce Lys aux émotions effervescentes avant d’y laisser traîner sa langue virulente de chaleurs bipolaires.
C’est ainsi que le démon embrassa Azilys Dulac en laissant l’une de ses mains caresser sa hanche gauche puis son bas-ventre avant…d’oser aller plus loin au point la provoquer. En passant sur sa hanche de nouveau, la paume virulente d’ondes brûlantes de l’homme vint se nicher sur ses courbes – au même instant que ses lèvres trouvèrent refuge contre son épaule- l’enquiquinant de la pointe de son nez pour en trouver la chair sous ses habits et laisser sa voix grasse, marqué de l’hautaineté de Londres :« Je t’appartiens, Lys. Je ferai tes quatre volontés. Si tel est ton désir. »Humain ou angélique ou démoniaque, qu’importait.
Soudain, de nulle part, un poing cogna modestement à leur porte. Une figure féminine y figurait. La tête et les mains de Drake retrouvèrent leur liberté, leur absence de liberté lorsque les courbes plantureuses de la démone s’avancèrent au sein de la petite chambre d’hôpital d’Azilys Dulac.
« Je suis Sliveposkia. Je suis l’une des avocates du Diable. Je tiens à savoir si votre Union Éternelle –on peut dire votre contrat d’âme sœurs- est toujours d’actualité ou non. Depuis 1945, la séparation est possible. Et je tenais formellement à vous le rappeler à tous les deux. »
Quoi? La Démone? Elle possédait un corps de déesse : des formes exagérées, une bouche en cœur, des membres minces et longs, un ventre maigre cerné de côtes et une poitrine à en faire jalouser la plus belle. L’ombre sur son ventre n’était que le fruit de la protubérance de ses formes exacerbées sur sa silhouette à en faire rêver n’importe qui, homme ou femme, et lorsque cette dernière planta un contrat vieux de plusieurs siècles sous leur nez : la calligraphie ressemblait à un vieux anglais, de ceux dont les lettres sont presque illisibles. La démone déposa ses lunettes à l’intérieur de sa poche droite puis pencha sa tête de l’autre côté en déposant ses yeux émeraude aux fentes reptiliennes contre celles d’Azilys Dulac :
« Une mortelle est un mauvais choix, Drake. Je vous l’avais prédit! Miss Dulac, je vous en prie, annoncez votre rupture. Et laissez-moi gérer les émotions du Dragon. Je sais déjà qu’il est un amant redoutable, et ingérable. »
Face à une telle improvisation de la horde personnelle du roi des démons, devant un succube de ce qualibre, Seth recula du corps d’Azilys pour se placer devant elle, devenant à la fois limpide et livide. Le regard de l’homme devint rouge, agressif et menaçant. Toutefois, il prit les mains de Lys entre les siennes, ne pouvant que formuler d’une voix rauque, oubliée, insipide :
« Je refuse ton intervention. Cette mortelle est libre de notre système. De notre gouvernement. Tu n’avais aucun droit de venir l’importuner. »
Sliveposkia hocha son minois de rêve de gauche à droite avant de s’approcher du couple, lascivement. Déposant sa paume droite sur Drake et sa gauche sur Azilys, la jeune Démone formula lentement d’un ton impossible à identifier – était-ce de la moquerie?-, entre la sagesse et la démence :« Vous êtes contre nature : enfin, il y a beaucoup d’exceptions. »Sa main sur Lys était douce, froide, inquisitrice, très manipulatrice : bien que ce simple contact semblait s’apprêter à utiliser un sort sur la mutante. Certes elle n’eut pas le temps d’accomplir son acte. Loin de là.
Délibérément, Drake s’offusqua de la présence en soi de Sliveposkia et la repoussa du revers de la main avant d’affirmer d’un ton froid, détaché, empoignant le col de sa chemise et la poussant sans gêne vers l’entrée :« Je refuse…ton intervention. »Le succube tomba au sol, laissant des jambes de rêve s’écarter à leur vue, alors que le Dragon vint la relever d’une main crispée sous son épaule, élaborant d’une voix grasse et sifflante, perfide et vile :« Va-t’en. Tout de suite. »
Heureusement, les infirmières étaient trop occupées pour intervenir ou même les surveiller de près. Sliveposkia jeta sa crinière brune sur le côté, déposa un parchemin très ancien roulé sur la table de nuit, et s’en alla… Le visage aux crocs acérés du Dragon, et ses traits assombris par la soif de vengeance suffit à évoquer l’instinct de survie de la créature qui se volatilisa aussitôt dans le corridor. Prenant quelques secondes à fixer le vide, le Démon se retourna vers sa douce –des yeux nacrés d’azur, même de foudre turquoise-, libérant une larme d’or puis d’eau sur sa tempe.
« Je suis désolé, Lys. Je ne voulais pas agir de cette façon, mais les succubes sont très dangereux. Elles peuvent voler l’énergie vitale par le toucher. Est-ce qu’elle t’a blessée?»
Hésitant, il revint vers elle, mais ne put empêcher ses bras de l’entourer, de la serrer contre lui comme si la simple traversée de cette démone avait réveillé des tourments impitoyables pour Drake.
Il le lui avait dit, il avait grandi, à présent, elle comprenait vraiment ce qu'il avait voulu dire. Elle était sure que l'ancien Drake se serait emporté face à ses mots.
Elle était consciente de ce que son discours pouvait comporter d'accusation, de violence, même si ce n'était pas le but de son propos. Elle voulait juste que Drake comprenne les tourments qu'elle ressentait, qu'il comprenne pourquoi elle ne le quitterait plus, mais qu'elle ne serait pas non plus sous sa coupe. Elle voulait qu'il comprenne qu'elle serait avec lui parce qu'elle le voulait, mais qu'elle tenait à garder sa liberté de penser.
Elle savait que ses mots étaient décousus, tout comme ses pensées, et elle voyait qu'ils plongeaient l'homme de son cœur dans des abîmes de perplexité. Elle voyait dans ses yeux la tristesse, l'inquiétude de la perdre à nouveau, une certaine incompréhension.
C'est à ce moment-là qu'elle comprit ce qu'elle avait déjà deviné à la vue de ses yeux. Il avait changé. Elle savait que le Drake qu'elle avait vu dans la caverne, paranoïaque, agressif et brutal n'était plus vraiment. Que le Seth qu'elle connaissait, taciturne, distant et froid n'était plus non plus. Ils n'étaient plus l'un ou l'autre en alternance, ils étaient tous les deux présents dans ses yeux. La glace de l'un tempérant le feu de l'autre. Le feu de l'autre réchauffant la glace de l'un. Il avait changé, ils étaient en train de devenir un. Elle se rappela avoir évoqué cette possibilité lors de leur week-end, leur avoir conseillé de ne plus s'opposer. Elle ne l'en aima que plus.
Ses gestes quand elle conclut sa tirade en se jetant dans ses bras, ses promesses lui gonflèrent le cœur. Il ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu'elle ressentait. Comment l'aurait-il pu alors qu'elle-même avait du mal à s'y retrouver ? Mais il l'acceptait telle qu'elle était, avec ses doutes et ses peurs, mais également, et c'était peut-être ce qui était le plus compliqué à comprendre pour lui, son amour intransigeant et sa tendresse envahissante.
Naturellement, malgré la chambre d'hôpital impersonnelle, malgré le temps qui les avait séparés, leurs corps se retrouvaient. Elle frémit de ses caresses de plus en plus secrètes, de ses gestes de plus en plus intimes, elle lui répondit en glissant ses mains à présent bien plus chaudes qu'elles n'auraient du l'être pour une simple mortelle, sous son pull pour caresser sa peau douce qui lui avait tant manqué. Elle enfouit son nez derrière son oreille, laissant ses lèvres agacer la peau fine et délicate, se gorgeant de son odeur, heureuse de retrouver la sécurité de sa présence.
Les choses auraient certainement évolué vers une situation plus personnelle, malgré le risque de voir Capucine faire irruption dans la chambre, s'ils n'avaient pas été interrompus avant de les choses ne dérapent vraiment.
Quelques coups discrets frappés à la porte de la chambre la ramenèrent à la raison, provoquant une violente poussé de gène sur les joues de la jeune femme. Sous ses caresses et ses baisers, elle avait oublié où elle était, oublié qu'à n'importe quel moment, un membre du personnel pouvait surgir dans la chambre et surprendre leur étreinte. Elle tourna la tête vers la porte, s'attendant à y trouver une Capucine probablement un peu gênée de ce qu'elle avait interrompu, mais également un peu rigolarde et moqueuse.
Ce ne fut pas le cas.
La femme qui entra dans la pièce n'était pas un membre du personnel soignant. Elle était beaucoup trop belle pour être honnête. Trop belle pour être réelle. Lys se rencogna contre les oreillers, comme pour mettre le plus de distance possible entre elle et l'être qui venait de violer leur intimité.
Azilys frémit quand elle se présenta. Avocate du Diable ? Une démone. Elle n'était plus vraiment à ça prés, mais elle devait avouer qu'elle était inquiète. Recevoir une envoyée du Diable alors qu'elle était étendue sur un lit d'hôpital n'était pas vraiment quelque chose de très rassurant. Instinctivement, elle croisa ses mains sur son ventre, dérisoire geste de protection pour la vie qui grandissait en elle.
Elle fronça un peu les sourcils lorsque le sens des mots que la démone avait prononcés arrivèrent à son esprit « Union Éternelle » ? « Contrat d'âme Sœurs » ? 1945 ? Elle suivit des yeux le parchemin qu'elle tenait dans ses mains et leur présenta, même si elle dut reconnaître qu'elle n'arriva pas à lire grand chose, et elle se refusait à toucher ce document, redoutant une vision qu'elle n'était pas encore prête à accepter. Relevant les yeux, elle tomba sur le regard vert que Sliveposkia posait sur elle.
Elle serra les dents quand la démone s'adressa à elle, reprochant à Drake son mauvais goût en matière féminine, la pressant de le quitter à son propre profit. Elle ne put retenir un regard peu amène en direction de Drake lorsque la Démone commenta le comportement amoureux de Drake. Elle avait l'aire d'être un peu trop bien renseignée au goût de la mortelle. Et même si Lys savait que Drake avait vécu avant elle, même si elle savait qu'elle avait vécu avant lui, et qu'elle n'avait aucun droit d'être jalouse de ses conquêtes passées, elle devait bien avouer qu'à l'imaginer dans les bras de cet être magnifique, elle sentait les crocs de la jalousie se resserrèrent sur son cœur.
La sensation ne dura qu'un instant pas. Dés que Seth se plaça devant elle, dans une attitude protectrice, prenant sa main pour la rassérénée, la jalousie lâcha prise pour aller se terrer dans un coin avec un couinement de chiot apeuré,
La démone ne se laissa pas impressionnée, elle se rapprocha, Lys sursauta et eut un réflexe de fuite pour tenter d'éviter le contact ignoblement doux de la main de la femme, sans succès. Curieusement, une fois que la succube eut posé sa main sur elle, elle se sentit immédiatement apaisée, elle se dit qu'elle avait été bien idiote de la craindre. Elle ne lui voulait pas de mal. Lys l'écouta religieusement quand elle expliqua que leur union était contre nature, se disant qu'elle avait probablement raison. Elle devrait peut-être dire à Drake que son ex avait raison, qu'elle préférerait le quitter, qu'elle ne voulait pas mettre au monde leur monstrueux bébé.
Au fond d'elle quelque chose s'agitait furieusement, hurlait qu'elle ne devait pas se laisser manipuler, cette petite voix déjà presque étouffée lui permis de retenir les mots qui déjà se formait sur ses lèvres suffisamment longtemps pour que Drake prenne les choses en mains.
Le contact cessa. Lys secoua la tête, comme au sortir d'un songe, pour voir Drake empoigner la démone par le col et la jeter dehors.
« Non. Je ne crois pas. Je... Mais oui, j'avoue que je me sens un peu fatiguée maintenant. » elle se blottit contre Drake, grelottant malgré la chaleur brûlante qui se dégageait de lui, ne réalisant même pas vraiment que cette chaleur aurait probablement été fatale à une autre qu'elle. Elle prit quelques secondes pour se rasséréner avant de reculer un peu, tout en gardant ses bras autour de son corps. Elle posa ses yeux dans son regard aux couleurs volcanique. « Mon chéri. Ne te méprends pas, je ne suis pas jalouse des femmes que tu as pu connaître avant moi. Mais, si tu as d'autres ex de cet acabit, j’aimerai bien en être informée, histoire de savoir à quoi m'attendre. »
Son regard se posa sur le rouleau de parchemin posé sur la table de nuit, toujours réticente à l'idée d'y poser les doigts, mais curieuse malgré tout de savoir ce qu'il disait, et surtout, quelque chose s'agitait en elle, comme le souvenir de quelque chose qu'elle aurait vu ou entendu et que les mots de la démone avait réveillé, mais sans que le souvenir n'arrive à remonter à sa conscience.
« Elle a parlé « de contrat d'âme-soeur », elle m'a demandé si je voulais y mettre un terme, pourquoi ? Est-ce... Est-ce que j'avais raison en disant que je t'aimais déjà avant de te rencontrer ? » demanda-t-elle, un peu perdue, se demandant déjà si elle avait vraiment envie d'entendre les réponses qu'il pourrait lui donner.
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Seth Drake
GÉNÉRAL
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» ma tête : Cillian Murphy
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Dim 15 Sep - 22:42
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
L’amour n’était qu’une fable idiote aux yeux du Dragon : une sorte de reflet de l’orgueil au sein d’un autre être – un alter-ego selon les spécialistes. L’amour n’existait pas : il n’y croyait. La reproduction ne l’avait jamais tenté, et même que de songer à se plier à l’élevage de sa propre semence lui tordait les intestins. Égoïste, Drake n’était qu’un produit pur de cet adjectif. Tout ce qui comptait était son auto-préservation. Le chaos assouvissait sa nature vile et anarchique. Tandis que la soif de sang et de chair du démon ne le menaient qu’à une destinée incertaine entre les griffes de Satan ou bien l’héroïsme des plus valeureux héros. Plusieurs de ses vies finissaient en bourreau, en monstre horrible tapis dans sa caverne ou en va-nu-pieds désespéré d’attendre sa fin…Mais.
Présentement, le Dragon enlaçait son Amour, son âme sœur, son alter ego. L’étoile du Nord avait apparu une fois de plus : son âme liée à la sienne, celle qui dansait dans la constellation de ses passés tous rassemblés. Rarement, ils se retrouvaient dans le même temps. Rarement, ils avaient l’occasion de partager des instants ensembles – même une tranche de leur vie. Rarement, l’amour leur était accordé par les anges. Et ce contrat avait été une tentative du Dragon de se débarrasser de sa faiblesse ultime, de son Amour pour une mortelle. À la fin de chaque vie dans laquelle l’ombre du parfum d’âme « d’Azilys » avait erré, le Dragon oubliait volontairement ou plutôt consciemment leurs mésaventures qui tournaient souvent de manière tragique…
Soudain, Drake reçut les notes de la voix mélodieuse de son Amour au creux de ses oreilles. Il protestait ses mouvements, la désirant entre ses bras pour un moment plus long – plus harmonieux entre eux. Des frémissements naquirent du creux de son échine dorsale afin de remonter à sa nuque quand le corps de Lys s’éloigna du sien pour se lover dans ses draps : accusant la faiblesse de la fatigue, mais acceptant de rester auprès de lui. Malgré ses blessures internes encore fraîches, Drake entoura mécaniquement sa douce de la prison de ses bras, partageant de longs échanges visuels avec elle. Au cœur du silence le plus paisible, les pensées d’Azilys Dulac s’exprimèrent à voix haute… Dès sa troisième phrase, son visage prit des allures très pâles, presque verdâtres.
Toutefois, il ferma ses paupières une longue minute en tentant de ne pas avoir entendu le mot « ex » qualifier Sliveposkia. Quelques tremblements percutèrent ses mains, alors que l’Anglais commença par retirer sa veste de cuir en libérant sa douce de son emprise, de sa compagnie. Déposant le vêtement au pied du lit, le démon aux allures intimidées releva enfin des tempes rosées vers Lys. Des yeux différents, l’un de sang et l’autre d’azur, lui firent face quand Drake brisa enfin son mutisme d’une voix encombrée par un malaise des plus évidents :
« C’est compliqué… Ce n’est pas une ex-copine. Je suis relié aux succubes : ce sont, disons, mes grands-tantes. »
Rien que d’imaginer cet inceste dans la liste sempiternelle de ses souffrances infernales, le démon continua de retenir les fruits de mer de lui retourner l’estomac. Nager dans ces propos porteurs d’authenticité et de misère dévoila que Drake continuait de ressentir un profond malaise devant Lys à élaborer sur le sujet. Certes il se lança de nouveau, perdant de plus en plus les teintes sur ses tempes livides :
«Je dois te confesser que ma famille est très bizarre. Et son allégeance démoniaque ressemble beaucoup à ce que tu viens de voir… Par contre, ma grand-mère Cécile et Kara sont des cadeaux du ciel.»
Oui, Drake tenait beaucoup à sa grand-maman, et c’était probablement un sujet qu’il n’avait jamais mentionné à sa très chère Azilys Dulac. Heureusement, sa dulcinée l’interrogea sur un autre sujet – plus douloureux, plus à vif. De ces souffrances qui plaisent trop au démon. Le passé amoureux de Drake : le passé amoureux des vies antérieures qu’ils avaient eus ensemble. Cependant, noyé de réflexions urgentes, Drake enlaça Lys longuement – la pressant contre son épaule gauche dont une ecchymose pourpre très large semblait des plus inquiétantes.
« Azilys, je ne sais pas si c’est une bonne idée de…d’en parler.»
Drake montra une hésitation génuine, candide quand il continua enfin d’un ton dévoré de douleur :
« Oui, Lys, tu avais raison. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois…Et ce bout de papier, c’est un contrat qui lie nos âmes…à s’aimer dans le passé, le présent et le futur. Je crois que Sliveposkia voulait créer de la discorde entre nous : c’est l’un de ses talents les plus vantés en Enfer. Bien sûr, nous pouvons le détruire : nous quitter pour toujours… »
Renfrogné, le Dragon déposa ses mains dans celles de son amoureuse avant de filer ses doigts chauds jusqu’à ses épaules chétives, vêtues de la blouse d’hôpital et d’encercler sa nuque, même de pencher son front contre le sien, pendant que ses yeux en croissants de lune opposés, de feu et de glace, tentaient de percer ses iris de leur luminescence. La voix rauque de l’’Anglais continua, mariant la suavité de son accent à son charisme incandescent :
« Mon Amour, sans toi: le Mal dévore mon cœur… Je refuse de te perdre encore. Je refuse de te voir malheureuse. Je crois que nous sommes différents, ensemble, aujourd’hui. »
De plus, Seth étouffa des mots interdits, de ceux que son orgueil lui refusait de prononcer, un « je t’aime » noyé, engorgé d’un sanglot quand il se pencha contre elle, dedans elle, afin de l’entourer encore de ses mains, et
De vider la détresse de son cœur.
La détresse de passer des siècles sans elle, dans l’espoir de croiser la seule âme qui puisse lui donner l’impression d’être en vie : de vouloir vivre, avec Elle et avec leur progéniture. Étonnamment, la chaleur redoubla d’ardeur, alors que Drake noyait d’or les vêtements de de sa Douce, délivrant une souffrance plus profonde dans la pénombre de leur Amour. Pour rien au monde, la force de ses bras refuserait à présent de s’ouvrir pour la laisser partir : plus jamais.
Elle avait rencontré un Anglais attentionné, mais glacial, elle avait découvert un dragon aux colères homériques et terrifiantes, elle avait deviné un petit garçon mal aimé et traumatisé. Leur rencontre avec la succube, et les questions qu'elle lui avait posées lui firent découvrir l'homme plein de contradiction, et profondément malheureux.
Elle reçut dans ses bras, dans son cœur, sa douleur. À cet instant, elle ressentit une bouffée de rage pure contre ceux qui lui avait fait tant de mal. Contre ceux qui avait dévoyé son âme, qui lui avait fait subir tellement d'horreur qu'il en avait perdu confiance au monde entier, ceux qui avaient fait de lui le monstre qu'il pensait être devenu.
Il n'était pas un monstre. Elle devinait son âme, elle devinait qu'il n'avait pas toujours été cet être torturé, il ne l'était devenu qu'à cause de ce qu'on lui avait fait subir, et son cœur se brisait. Elle l'enveloppa de ses bras, posa ses lèvres sur sa chevelure, le laissant déverser des siècles de chagrin laissant des traînés d'or sur sa blouse, et des perles précieuses entre ses draps. Malgré les circonstances, son esprit s'empara de cette idée pour faire naître un sourire sur son visage. Le personnel de ménage qui s'occuperait de sa chambre après son départ y trouverait un beau cadeau.
Et elle, elle voulait croire qu'elle pourrait être sa lumière. Qu'elle serait celle qui lui apprendrait la lumière. Elle voulait croire ce qu'il lui disait, que quand ils étaient ensemble, ils étaient différents. Que cette fois, peut être leur union aurait une fin plus heureuse que les précédentes.
Sa vie ne l'avait pas préparé à ce qu'elle vivait. Elle avait toujours été pragmatique et assez imperméables aux fables fantastiques. Elle était très cartésienne, athée, elle n'avait jamais cru ni en Dieu ni au diable, et encore moins aux dragons, sorcières, fée et autres vies antérieures. Elle disait parfois en riant qu'elle était comme Saint-Thomas, ne croyant que ce qu'elle pouvait voir.
Depuis sa rencontre avec Drake, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle avait vu, et qu'elle ne pouvait plus nier certaines réalités. Mais son esprit avait du mal à s'adapter à sa nouvelle existence.
Elle regardait les mains tremblante de Drake, et son cœur se serrait. Elle avait connu le Dragon fou de rage, brutal et violent, si ce n'est dans les actes au moins verbalement. Elle avait vu Seth tellement glacial qu'il aurait pu transformer un incendie en tempête de glace rien qu'en le regardant. Mais, pour l'instant, elle ne l'avait jamais vu aussi... Fragile, presque terrifié.
Lys regarda encore le parchemin, réfléchissant à ce qu'il venait de lui confier sur sa filiation démoniaque, sur leurs rencontres antérieures. Elle réalisa que la vision qu'elle avait eue en touchant le médaillon d'opale trouvé chez le préteur sur gage n'avait pas été corrompu par la douleur de leur rupture. Si l'amant d'Hortense avait une troublante ressemblance avec Seth, probablement était-ce parce qu'elle était la réincarnation d'Hortense. Elle regretta un peu de n'avoir pas laissé la vision aller jusqu'à son terme. Même si, elle se doutait déjà que les choses n'avaient pas dues bien se terminer dans cette vie.
« Toujours amoureux, toujours séparés. Nous nous retrouverons pour nous perdre encore, là où se retrouvent ceux qui sont morts : sur les lèvres des vivants. » murmura-t-elle, sentant des larmes rouler sur ses joues.
Elle ne savait pas où elle avait entendu ce poème un peu bancal, mais qui l'avait toujours touché, comme si, déjà, ses quelques mots voulaient la préparer à ce qu'elle devait vivre avec lui, mais en cet instant, elle le trouvait parfaitement adapté à la situation.
Sa vie allait devenir infiniment compliquée.
Toutes les familles ont des cadavres dans les placards. Un oncle un peu barré, une cousine à la moralité plus que douteuse, mais dans leur cas, dans le cas de Drake, on atteignait un niveau jamais atteint. Pourtant, elle ne doutait pas. Et à présent elle savait pourquoi.
Elle soupira profondément, fermant les yeux, s'appuyant sur les oreillers et serrant un peu plus étroitement ses bras autour de son ange.
Ses explications auraient du la terrifier, l'inciter à prendre la fuite. Elle ressentait l'inverse. Elles expliquaient tout. Son coup de foudre pour cet homme si différent d'elle, ce sentiment d'évidence face à leur amour si improbable, l'échec de toutes ses relations précédentes, l'impression qu'elle l'avait attendu toute sa vie. Elle savait à présent qu'elle n'aurait pu aimer personne d'autre comme lui. Et même si elle ne se rappelait pas de leurs rencontres précédentes, elle savait déjà que si son âme avait signé un tel contrat, les liants par-delà l'espace et le temps, elle ne l'avait certainement pas fait sur un coup de tête. Au fond de son cœur, l'idée qu'elle puisse être celle qui le sauverait de sa condition commençait à pointer son nez. Et elle aimait cette idée. Elle réalisa qu'elle donnerait sa vie pour lui, elle donnerait son âme pour lui offrir la paix et la sérénité qu'il méritait.
Elle glissa sa main sous son menton, l'obligeant à relever vers elle ses yeux glace et feu avant de l'embrasser tendrement.
« Notre dernière rencontre... Je m'appelais Hortense. J'étais blonde et jeune, à peine 20 ans. C'était dans les années 40, en Europe. » déclara-t-elle.
Elle sourit.
« J'étais très belle, et je l'ai payé très cher » ajouta-t-elle sans vraiment savoir pourquoi.
Un immense sentiment de chagrin l'envahit, qu'elle ne put pas expliquer et encore moins cacher.
« Je ne connais pas la fin de l'histoire. » murmura-t-elle « J'ai interrompu la vision. » expliqua-t-elle « Mais, je sais déjà que ça s'est mal fini.... Pas uniquement pour notre relation, mais également pour elle... Enfin pour moi... Enfin... Tu comprends. Tu n'étais pas là pour elle à la fin. » conclut-elle d'un ton plus âpre qu'elle ne l'aurait voulu.
Elle soupira, secoua la tête, embrassa son visage aimé.
« J'imagine que déjà à l'époque, tu as voulu la protéger... Me protéger, en me faisant peur pour que je prenne la fuite. » souffla-t-elle, observant son visage pour y déceler une réponse inconsciente. « Je sais déjà que ça a été pire. » affirma-t-elle.
Elle se blottit contre lui, couvrant son visage de baiser avant d'enfouir son visage dans son cou.
« Nous avons de la chance. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir droit à plusieurs essais. » commença-t-elle en posant dans ses yeux un regard sage, peut être trop sage pour une humaine de son âge. « Et tu as raison. Les choses sont différentes cette fois. Je ne me rappelle pas de nos anciennes rencontres, mais même comme ça, je sais que c'est la première fois que je suis consciente de ce lien par-delà et par le temps. »
Elle fit une pause, réfléchissant, reprenant son souffle avant de reprendre.
« Je ne connais pas encore mes anciennes vies avec toi, mais je sais déjà que dans aucune d'entre elle, je n'ai été consciente de notre lien. Dans aucune autre de nos vies parallèles, je n'ai été autre chose qu'une petite fille fragile. » Son regard se fit plus dur « Dans aucune de ces vies, je n'étais une mutante. »
Elle caressa le visage de son bien aimé, posant sur lui un regard amoureux, profond, presque « ancien », avant de baisser les yeux vers son ventre sur lequel elle croisa deux mains protectrices.
« Et ce dont je suis déjà sure, c'est que jamais encore au gré de nos rencontres antérieures, je n'avais porté ta vie en moi. » Elle releva les yeux vers son visage. « Et ça change tout. Parce que ça me change moi. Personne ne lui fera jamais de mal. Personne ne te fera plus jamais de mal, parce que je ne le permettrais pas. »
De la part d'une simple humaine, face à la filiation de Drake, ses mots pouvait paraître dérisoire, et même risibles. Pourtant, Satan lui-même aurait eu tord de les prendre à la légère. L'amour est un puissant moteur, une magie encore plus ancienne que le diable lui-même.
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Seth Drake
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Jeu 19 Sep - 7:12
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
Le refus de la laisser partir; voilà sa promesse ultime à sa Douce dont il reçut l’étreinte avec prudence, presqu’avec méfiance. Drake valsa entre la détresse et l’ivresse du toucher d’Azilys qui sembla le calmer à la suite de longues minutes durant lesquelles l’or coula à flots de ses iris si orgueilleux, si invulnérables… C’est ainsi que les lèvres de la mutante s’agitèrent, rimèrent des phrases poétiques pour ensorceler définitivement le cœur du Dragon qui releva son visage livide afin de l’observer – même de la scruter au sein de chaque parcelle de sa beauté. Tout l’ensorcelait chez elle : de son parfum, à son âme entière, à la composition fantastique de son aura qui émanait de chaque parcelle de ses chairs. De s’attacher à un autre être requérait la tempête des sentiments, l’abdication de son amour-propre afin d’offrir son être entier à un autre.
Du sommet de leurs différences, Drake avait poursuivi depuis des siècles l’empreinte du parfum d’âme d’Azilys Dulac qui eut de nombreux visages, de nombreux noms. Éperdu dans sa douleur, dans l’inconfort propre que l’amour projetait sur les zestes de son cœur meurtri par le temps, la main de Lys l’obligea à la regarder de nouveau : lui si honteux de s’abandonner ainsi, lui obligé de confronter ces yeux angéliques, sages, narquois pendant que ses tempes décorées de tristesse trahissaient sa nature froide. Il voulut s’échapper, replonger en elle, mais la main de sa Douce refusa. Et leur baiser fut doux, rempli d’une compassion qui désarçonna le Dragon au point de créer la confusion pure au sein de ses yeux vairons. Sereinement, Lys narra un passé que même Seth avait refoulé au fond de sa génétique. Au fil de ses paroles, le métamorphe ne put qu’acquiescer aux paroles de la rouquine en continuant de s’accrocher d’un bras à ses épaules, et de l’autre à sa taille.
Entrelaçant leurs doigts, écoutant attentivement son récit sans fin : à la vie antérieure dans laquelle sa beauté lui avait causé tant de torts. Le Dragon songea à la Dame Mauve dont le même sort lui avait été réservé. Un grognement bestial, guttural le quitta quand de la fumée osa sortir de ses narines : de même que ses dents se resserrèrent automatiquement - drastiquement. Drake secoua son nez de gauche à droite, replongeant au sein du marasme de sa détresse quand Lys évoqua la séparation de Drake et d’Hortense… Le vaisseau à vif du Dragon trembla, même laissa échapper quelques écailles sur ses mains qu’il dissimula dans les draps de sa Douce. Il n’avait pas été là : c’est exact. Le feu de son chaos l’avait obligé à se retirer afin de la protéger de lui-même : le monstre qu’il était ne pouvait pas se permettre d’aimer une mortelle. Non.
Et pourtant, le Destin –plus moqueur que n’importe quelle autre entité- avait rassemblé de nouveau le Dragon avec sa Flamme : cette fois-ci, donnant deux armes puissantes à sa Douce. De un, sa mutation : sa clairvoyance et sa télékinésie. De deux, la possibilité de porter l’héritage du Dragon en son sein. Lorsqu’Azilys chercha à trouver une réponse au cœur des traits sérieux et sombres du jeune homme, ceux-ci n’en dévoilèrent que leur vide sidéral, leur apathie presque bouleversante :
« Tu as raison, Lys. Je n’étais pas là…J’ai été mis au courant trop tard de la Fin. Oui. Je t’ai repoussé par des manigances, par des diableries : Satana me l’a ordonné. J’étais son esclave jusqu’à tout récemment avant d’être délivré par Kara. Je ne pouvais pas protester, même si je le voulais. Elle trouvait ton influence trop grande sur ma personne : elle a compris que ton Amour me guérissait du Mal. »
La voix dévastée du Dragon le trahissait, tandis que sa main caressait le crâne de Lys pour en emmêler jalousement les boucles de feu et les humer à la course avant de frémir lorsque celle-ci revint embrasser ses tempes déjà sèches, pendant que le roulement des pépites d’or se fit sentir autour d’eux. La caresse sur sa tempe le figea de plaisir, provoquant des frissons le long de son échine dorsale lorsque son corps se redressa de toute sa hauteur. Oui, son torse semblait avoir pris de l’ampleur, bien malgré lui. Sa croissance était étonnante, d’autant plus que sa tardivité laissait croire qu’elle ne faisait que commencer.
Alors, le Dragon sentit sa Douce quitter leur éteinte, redressant des paupières blanches comme neige aux iris fantômes contre ce réflexe de toucher la partie de son corps qui portait la vie, l’union de leurs vies. Il trembla quand Azilys acheva ses paroles, précisant que leur amour les protégerait du monde entier. Soudain, Seth ne put retenir une dernière larme d’or de se perdre contre les habits de son amoureuse, en laissant une perle d’eau le quitter également. Passant une main dans sa chevelure noire, l’Anglais se racla la gorge en touchant d’une main sur la zone de son cœur. Attentif, il prit la douceur d’attendre avec patience que sa bien-aimée laisse le silence redorer la petite chambre d’hôpital qui leur servait de lieu de réunion.
Longtemps, Drake toisa son Amour de son regard de tempête, même d’extraterrestre tellement les astres semblaient donner un éclat nacré à ses iris embués. Il humecta brièvement ses lèvres, avant de se pencher contre le faciès harmonieux de Lys pour y délivrer toute sa fureur d’un baiser profond, outrageant, même à la proie de ses crocs qui la chatouillèrent tellement le malfrat en redemanda – de son affection, évidemment. Délivrant une caresse bouillante sur son front, le Dragon vint déposer sa main droite sur celle d’Azilys – enlaçant leurs doigts ensemble, venant même plaquer sa chaleur à la sienne pour la protéger du moindre courant d’air. Le front collé au sien, Drake ajouta :
« Vous êtes ma famille…Tout ce qui est à moi sera à toi : mon corps, mon cœur, mon or. Vous êtes les seuls trésors que je veux sur cette Terre. »
Au milieu de sa déclaration sulfureuse, le Dragon prit un coup de gêne. Reculant légèrement vers l’arrière, il regarda sa Douce, avant de lui demander – d’un ton narquois, joueur – une lueur de petit criminel dans la prunelle de ses yeux :
« Je me rends invisible si l’infirmière me chasse. Tu es prévenue. »
Puis, il était tellement sérieux de refuser de partir, que le Dragon retourna hanter la bouche de Lys d’une caresse pire que la plus malicieuse des supplices, mais qui demeurait malgré tout un tel délice.
En moins de 6 mois, elle était tombé profondément amoureuse, d'un anglais un peu coincé, travaillant à Wallstreet, descendant d'une famille adepte de sorcellerie et de satanisme, qui avait procédé à un rituel sadique pour lui attacher l'âme d'un dragon irascible, qu'elle avait connu dans plusieurs vies antérieure, au point qu'ils avaient signé un contrat « d'âme sœur », les liants à travers l'espace et le temps et lors de son avant dernière incarnation, ils avaient été séparés à cause d'une succube, appelée Satana, qui s'était émue de ce que la jeune femme avait une trop bonne influence sur le dragon.
Elle se pinça la base du nez, serrant les paupières pour lutter contre la fatigue et la migraine persistante qui lui étreignait le crâne. C'était quand même beaucoup pour une fille comme elle. Une petite discussion avec un professionnel de la santé mentale serait peut-être à envisager... Ou pas. Elle n'avait pas envie de se retrouver vêtue d'une jolie chemise blanche avec les manches nouées dans le dos. Même si le monde avait changé, que certaines choses qui auraient parues folles quelques années plus tôt était à présent totalement rentrées dans les mœurs, comme l'existence des extraterrestre, quelque chose lui laissait à penser que si elle racontait son histoire à un psychologue, il ne manquerait pas de lui conseiller de prendre de très longues vacances dans un centre adapté.
D'ailleurs, elle se demandait un peu ce qu'elle pourrait bien raconter au médecin si jamais la grossesse sortaient un peu des clous. Après tout, elle n'en savait rien. Et si à la première échographie, ils découvraient un œuf ? Ou un dragon miniature ? Elle sentit une sueur glacée glisser dans son dos. Mieux valait d'éviter de penser à ce genre de chose si elle ne voulait pas que son esprit déjà un peu vacillant ne décide d'aller prendre des vacances loin d'elle.
Rien n'avait préparé cette New-Yorkaise pure race, issue d'une famille tout ce qu'il y a de plus banal à ce que la vie lui préparait. Elle pouffa un peu en imaginant qu'elle aurait été la réaction de ses parents quand elle leur aurait présenté son compagnon, et père de leur petit-fils ou petite-fille, même si elle doutait sérieusement qu'elle aurait osé leur parler de sa nature véritable.
Elle imaginait assez bien sa mère s'extasier de la réussite sociale de son gendre, et son syndicaliste de père se demander ce qu'il avait fait au bon dieu auquel il ne croyait pas pour que sa fille unique trouve le moyen de lui ramener un lord anglais boursicoteur. Il avait toujours considéré que les actionnaires étaient une peste qu'il aurait fallu éradiquer pour sauver les emplois des pauvres travailleurs. Pas à dire, les repas de famille auraient été intéressants,
Finalement, elle réalisa avec tristesse qu'il était probablement aussi bien qu'ils ne soient plus de ce monde. Elle aurait été obligée de leur cacher bien trop de choses sur sa vie et sur son amour. Passant du rire aux larmes, elle se blottit contre Drake, enfouissant son visage contre son torse, le nez dans les plis de son chandail, glissant ses mains sous son pull pour réchauffer ses mains froides à l'incandescence de sa peau.
Les questions que cette conversation avait fait naître dans son esprit la tourmentaient encore, elle aurait aimé demander si cette fameuse Satana rodait toujours dans le sillage de Drake, peut être que les succubes pouvaient mourir ? Elle aurait été heureuse de savoir qu'elle avait débarrassé définitivement le parquet, mais elle doutait que ce fût le cas, et elle n'avait pas envie de rajouter de l'angoisse au stress qu'elle ressentait déjà. Elle aurait voulu qu'il lui parle de celle qu'elle était dans leur ancienne vie, mais ça elle pourrait le découvrir toute seule quand elle se sentirait prête, il lui suffirait de retrouver le pendentif d'opale. Elle aurait voulu lui demander de lui parler de leur toute première rencontre, de leurs différentes vies, mais elle savait déjà qu'à chaque fois, les choses s'étaient mal finies pour eux. Il n'y avait que dans le présent qu'ils avaient toutes les cartes en main pour les choses soient différentes.
Au bout de quelques minutes d'abandon dans ses bras, l'oreille posée sur sa poitrine, retrouvant la sérénité et le calme au rythme lent et apaisant des battements du cœur de Seth, elle releva la tête pour réclamer un nouveau baiser, souriant du rose qui lui était monté aux joues. Drake était tellement peu habitué à l'amour, qu'il semblait ressentir de la honte à exprimer les sentiments qu'il ressentait pour elle. Elle trouvait d'autant plus touchant qu'il le fasse quand même, plus que ses mots, c'était l'effort qu'il faisait qui l'émouvait le plus.
Cette fois, les choses seraient différentes. Elle savait, elle en apprendrait encore plus. Satana avait raison de se faire du souci. Elle fit glisser sa main sur la joue de Drake, plantant ses yeux d'océan dans le regard étoilé de son bien-aimé.
« Depuis que je te connais, tu dis que ton âme est vouée au diable. Que tu es un démon. » Commença-t-elle après avoir attrapé le début d'une idée qui commençait à se faire jour dans son esprit. « Pourtant, si j'en crois notre passé ancien, il semblerait bien que quelqu'un ou quelque chose n'est pas vraiment d'accord avec ça. Sinon, pourquoi aurais-je croisé ta route plusieurs fois. Tu dis que Sa.., » elle s’interrompit répugnant à prononcer le nom de la démone « Que la dernière fois, elle a été obligé d'utiliser ses pouvoirs sur toi pour t'obliger à m'abandonner, parce que quand on était ensemble tu devenais meilleur. » Elle marqua une pause pour essayer de mettre un peu d'ordre dans ses réflexions ésotériques qui ne lui étaient pas naturelles. « Donc, on peut dire que ma présence n'est pas du fait de tes démons, et pourtant, nous nous sommes suivit au fil de nos vies. Un peu comme si quelque chose ou quelqu'un avait voulu te rappeler que tu n'étais peut-être pas aussi démoniaque et mauvais que tu le dis ? Un peu comme si quelqu'un ou quelque chose voulait contre-balancer ce que les hommes t'ont fait en te rendant « démoniaque. » »
Elle secoua la tête. C'était des réflexions bien trop compliquées pour son cerveau fatigué. Et puis, là, elle n'avait pas envie de plonger dans l'introspection, ni dans l'analyse de leur relation. Tout ce qu'elle voulait s'était lui. Ces bras rassurant autour d'elle, sa chaleur, son odeur. Elle conclut sa tirade par un baiser, glissant ses doigts dans sa chevelure sombre, pendant que son autre main caressait sa nuque, avant de s'alanguir sur les oreillers dans un soupir. Elle se sentait fatiguée à présent. Trop d'émotions fortes en si peu de temps. Elle avait juste envie de se reposer dans ses bras.
« C'est un programme qui me convient tout à fait, même si je doute que Capucine te mette à la porte. » répondit-elle en se glissant vers le bord du lit pour lui laisser la place de s'allonger à coté d'elle, l'invitant d'un regard et d'un sourire.
Codage par Joh.A pour TheAvengersRPG.com
Seth Drake
GÉNÉRAL
» communications : 276
» ma tête : Cillian Murphy
» association : Indépendants.
POUVOIR Feuille de personnage » classe: 3 - Pouvoir en développement » appartenance: 6 - Humain avec aptitude magique » pouvoirs:
Mar 1 Oct - 2:45
Seth Drake
« Baby really hurt me Crying in the taxi He don't wanna know me Says he made the big mistake of dancing in my storm Says it was poison So I guess I'll go home Into the arms of the girl that I love The only love I haven't screwed up She's so hard to please But she's a forest fire I do my best to meet her demands Play at romance, we slow dance In the living room, but all that a stranger would see Is one girl swaying alone Stroking her cheek They say, "You're a little much for me You're a liability You're a little much for me" So they pull back, make other plans I understand, I'm a liability Get you wild, make you leave I'm a little much for E-a-na-na-na, everyone The truth is I am a toy that people enjoy 'Til all of the tricks don't work anymore And then… » (Liability → Lorde)Bring Me to Life: Bring Me to Light, Bring Me to the Sun, Bring Me to your Heart. Or let me die trying, let me die for your Hope...
Sans récapituler, Drake ne se fit guère prier avant de rejoindre Azilys dans le lit. Une fois ses bottes retirées, il rejoignit sa Douce pour se blottir contre elle, prenant son corps harmonieux entre ses griffes – entre ses bras si forts qu’ils auraient pu retirer la vie de n’importe qui par leur étreinte mortelle, infernale. Le regard de tempête du Dragon plongea dans le sien : pendant qu’un baiser scella leur union du moment, leur harmonie plus vigoureuse et virevoltante que bien d’autres.
Le nez fichu dans sa chevelure, sa main gauche vint caresser son ventre avec elle – la berçant, l’écoutant, parfois somnolant contre son épaule et secouant le bout de son nez pour se réveiller du parfum enivrant de sa dulcinée. Littéralement, il pouvait espérer mourir dans son ombre, dans ses bras, dans son Amour incandescent de nouveautés et de raretés. Drake caressa sa taille puis son épaule, venant à murmurer à son oreille avec une bouche chaude impatiente de se lover contre sa gorge :
« Lys, tu aimes te compliquer la vie avec des réflexions aussi laborieuses… N’est-ce pas?»
Des yeux patients, calmes se déposèrent dans les siens : un nouvel attrait, ils n’étaient plus qu’humains, en apparence. Seule une lueur nacrée y planait avec malice. Une main dans la sienne, jouant avec ses phalanges et ses doigts dans l’allégresse de cette matinée devenue simple, innocente, délicieuse avec leur évolution intérieure – magnifique. Azilys Dulac aimait se casser la tête, mais le Dragon le faisait moins : peut-être était-il trop stratégique pour remettre en cause tous les détails de leur relation. L’analyse lui était essentielle, vitale afin de comprendre les probabilités : le domaine d’excellence du Dragon qui connaissait avec soin les futurs mouvements de l’économie – voire de la bourse financière de Wall Street en entier.
Ses talents étaient illimités avec l’argent, avec l’or : le monstre mythique y avait un avantage flagrant, car il tirait entièrement son énergie vitale de l’or. Dépendant physiquement au matériau, Seth ne pouvait pas vivre sans ses trésors. Mais, psychologiquement et émotionnellement, il ne pouvait plus se passer d’Azilys Dulac et de leur petite vie en éclosion.
Est-ce que l’Anglais avait bel et bien proposé à Azilys Dulac de vivre avec lui? Ou plutôt de choisir un endroit qui leur conviendrait? Ensemble? Recevraient-ils l’étrange famille de la Killgrave, aux Knight et au Chevalier Noir? Le Dragon étouffa un symptôme de son inconfort d’une toux sèche, légère et rauque. Bien sûr, Seth devinait que Lys ne voudrait pas se laisser aller complètement à ce qu’il lui proposait : lui-même se sentait comme un vieux garçon depuis toutes ces décennies à avoir des repères nomades au sein du commun des mortels…
Certes ne plus être sous le joug de la descendante de Mephisto lui soulageait le moral : l’encourageait à refuser son héritage démoniaque lui-même. Le Dragon ne trouva guère le repos auprès de sa Douce qui s’abandonna aux mystères de ses rêveries. Entretemps, il tendit une main furtive vers le contrat qui se volatilisa dans la main du métamorphe – venant magiquement se rouler dans les poches de ses jeans noires. Redéposant ses iris de feu et de glace sur la silhouette d’Azilys, qui ne bougeait plus, qui ne se contentait que de respirer tendrement entre ses bras. Si l’or demeurait dans ses yeux, c’est que le Dragon avait compris qu’il ne pouvait plus faire d’erreurs avec elle – il lui fallait croître encore. Assumer son identité, assumer sa puissance. Pourquoi?
Parce que depuis le début, Seth refusait de laisser Drake prendre les rênes. Les défenses de l’homme tombèrent à cet instant, lorsqu’il ressentit les âges entiers le traverser. Les vies multiples du démon le saisirent au creux de sa pensée : plaquant sa conscience qui chavira dans les ombres pour les prochaines heures. Sans comprendre comment il put dormir sans se métamorphoser en monstre mythique, l’Anglais ne sentit que le parfum de sa Douce le suivre dans des rêves tortueux, profonds – étrangers à lui-même. Prenant plusieurs apparences, différentes nationalités et parfois sous le joug de morts cruelles, le Dragon sursauta lorsqu’une présence lui provoqua des frissons dans son dos : une inconnue, qui semblait fixer Lys avec intensité…Une infirmière, au visage agréable et aux bras musclés.
Drake la dévisagea, tenta de formuler un mot, mais vit l’infirmière disparaître aussitôt qu’il ouvrit la bouche. Semé dans son intervention de lui parler, l’homme se retourna vers une Azilys assoupie – les yeux plissés, les sourcils froncés. Les bras de Seth l’entourèrent davantage, tandis qu’il lui roucoula à l’oreille des mots d’amour dans l’espoir de la libérer de ses cauchemars…
Soudain, le Dragon aperçut des lueurs turquoise quitter sa main droite toujours placée sur la hanche de sa bien-aimée, et…la relation de sa magie avec le fœtus de sa Douce. Plusieurs couleurs brillaient subtilement au cœur de ces myriades filantes : semblables aux reflets du sable dorée sur l’océan pâle, nuageux de clarté. Le Dragon commença à communiquer avec les chairs d’Azilys, dans un échange émouvant et incompréhensible à l’oreille humaine… Au fil des minutes, le démon vint jusqu’à poser sa main directement sur le fœtus de sa douce et tendre. Puis il repartit dans un état second, mais ne perdit plus ses sens en alerte. Sans réveiller Azilys, il continua d’échanger sa magie avec leur création, ressentant son désir de brûler : répondant par un désir surprotecteur et d’une intensité rare.